Sortir un album éponyme après 26 ans d’existence est chose peu commune. C’est pourtant le choix fait par le groupe toulousain mené le chanteur guitariste Bernard Sellam. Collé le dos au mur par la pandémie, le groupe n’a eu, en effet, d’autre choix que celui de se concentrer sur ses forces vives. Un studio local près de Toulouse, à rebours de la démarche du groupe qui avait pris l’habitude d’enregistrer aux Etats-Unis, et peu d’invités, deux seulement, amis du groupe, présents sur trois titres. L’album s’intitule sobrement Awek, car il s’agît d’eux et seulement eux comme le figure le recto de la pochette où le groupe pose fièrement au milieu de son matériel de tournée. Et ce qui s’annonçait comme un album mineur, passe-temps entre deux confinements, enregistré en deux sessions entre juin et décembre 2020, se révèle être bien plus que cela, c’est un nouveau départ pour le groupe, une renaissance après une longue période d’introspection confinée. Bien entendu, cette calamité de Covid a eu un impact sur la création (cf. « I’m staying home ») mais le groupe a tenté de prendre la chose du bon côté et affirme, sur la plage d’ouverture « We gonna make it through ». Pour le reste c’est une collection de grooves soyeux, élégant mélange de blues teinté d’influences soul gouleyantes (« Smokin’Mambo » ; « Black Night »). Le quatuor a-t-il trouvé une sorte de refuge dans la musique ? S’est-il bâti un cocon protecteur à coups de riffs de guitares ? C’est en tout cas le feeling prégnant qui habite le disque et lui confère le supplément d’âme qui fait toute la différence, du souffle chaud de l’harmonica au chant éraillé et soulful. De la section rythmique chaloupant au fil du groove à la caresse de la guitare. Un album réconfortant et ça fait du bien.
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