mardi 30 juin 2020

Tequila Savate y su Hijo Bastardo : « Samba Apocaliptica »



Alors là, attention ! La voix de gorge savamment avinée qui nous offre la bienvenue, dans un espagnol plus vrai que nature, dans cet album suffit à nous mettre en garde, tous les signaux en alerte : nous sommes bien en présence d'un immense moment de déglingue rock'n'roll ! Ainsi, la « samba » auquel le titre fait référence semble une vue de l'esprit, l'essentiel réside dans le qualificatif qui suit : apocalyptique ! Pas plus mexicain que l'auteur de ces lignes, mais vrai nancéien en revanche, Tequila Savate nous concocte un cocktail fort en bouche, où les guitares saturées le dispute à une trompette rageuse et autres percussions (pour la note latine) dans un fracas garage/punk de bon aloi, parfois enluminé d'un éclair de bizarrerie au thérémine (toujours une bonne idée le thérémine!) et au banjo. A l'instar d'un fameux breuvage dont le groupe chante les louanges (la tequila), le résultat fait tourner la tête. Vous voilà prévenus ! 
https://tequilasavate.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/TequilaSavate/


lundi 29 juin 2020

Junior Rodriguez : « Stellar Dream »



Le premier titre de l'album « Starting from nowhere » s'ouvre sur des bruits de pas dans la neige islandaise, ceux du musicien, souvenir d'un road trip solitaire en camping car sur l'île durant lequel le titre fût composé et enregistré ; une sacrée aventure relatée dans une web série dont on s'était fait l'écho l'an dernier. Un titre dont le cheminement ressemble finalement assez bien à celui du musicien, explorateur et aventurier du son, qui n'a de cesse de redéfinir le rock psychédélique au gré de ses inspirations, envies ou trouvailles du moment. Lesquelles vont des guitares saturées, quitte à flirter avec le métal (cf. les rageurs « Stellar Dream » et « Dali was a liar »), aux bricolages garage, bruts et artisanaux (cf. « Just like you ») en passant par les bulles cotonneuses, planantes et rêveuses (« My love, my friend » ; « Sur les toits de Montréal »). Ouvert et refermé par deux morceaux de bravoure dépassant les huit minutes (« Starting from nowhere » et « Heavens Curse ») cet effort épique est à la fois une gageure et une réussite éclatante, surtout lorsque l'on réalise que l'album, à l'exception de quelques chœurs et d'un solo de guitare, est un disque intégralement solo où Junior Rodriguez, également connu pour avoir été le batteur de Dick Rivers, assume tous les instruments ! L'éclosion d'un talent hors-norme à n'en point douter ! 

https://www.juniorrodriguez.com/
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samedi 27 juin 2020

Dust Lovers : « Fangs »



Sans Texas ni tronçonneuse (qui alourdissaient auparavant leur patronyme), les Dust Lovers sont de retour et prêts à faire mordre la poussière à l'auditeur. Car ce dernier se doit d'être prévenu à l'heure où il va aventurer une oreille dans ce nouvel album ! Si ledit objet véhicule la dose nécessaire d'adrénaline, souvent incarnée par des guitares rageuses en autant d'éclairs électriques, une sorte de vertige rock'n'roll s'empare de l'auditeur lorsque ce dernier réalise qu'il ne s'agît là que de la face visible d'un impressionnant iceberg rock. Il convient en effet de ne pas négliger les efforts consentis par le groupe pour donner de la substance à sa musique. Des échos cabaret qui hantent le titre d'ouverture « Negativity » au déstabilisant et semi disco « Night Cruising », en passant par les guitares fantomatiques de « Revelation », le trio multiplie les ambiances cinématographiques dignes d'un film d'horreur (cf. le diptyque « Higher Desire ») et finit toujours par retomber sur ses deux pieds rock'n'roll. Une manière d'honorer comme il se doit ses influences, hard et psyché 70s, sans les plagier ni les trahir. Du grand art ! 

https://fr-fr.facebook.com/DustLoversOfficial
https://texaschainsawdustlovers.bandcamp.com/



mercredi 24 juin 2020

Nicolas Haas : « Origine »



Réglure Séyès, photos de famille et étiquette autocollante, Nicolas Haas revisite sa tendre enfance sur ce nouvel EP. Nostalgique mais pas passéiste, les années 1970 et 1980 sont une source d'inspiration textuelle sans toutefois influer sur la musique. La proposition musicale de Nicolas est, en effet, à mi-chemin de la pop, de la chanson et de l'électronique (cf. « La peau ») cultivant un savant décalage entre le fond intime et le beat pregnant (« A l'origine ») ; le tout magnifiquement incarné, vocalement, par le chant délicat de Nicolas. Philosophique (« Je suis ») et touchant (« D'où je viens »). 

https://nicolashaas.bandcamp.com/
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https://www.nicolashaasbo.com/



mardi 23 juin 2020

Le Baratin de la Joie : "Just Free"




Ressuscité en 2018, Le Baratin de la Joie, toujours aussi mordant, présente, en duo avec Kemar (No One Is Innocent), un extrait de son futur album dont la sortie est prévue pour le mois d'octobre 2020. Il y flotte comme un air de fusion des années 1990 et de néo-métal de la décennie suivante, véhiculant un message qui reste tristement d'actualité.

Holy Bones : "Bad Preacher Song"




Mais, qui est ce drôle de type fringué en prêtre ? En plein confinement, par le truchement d'éclairages savamment étudiés, Holy Bones (aka le drôle de type fringué en prêtre) réussit à figurer un couché de soleil dans le wild west étasunien, un moment rare, entre chien et loup, dont la chanson est la bande son idéale. Hiératique.
https://fr-fr.facebook.com/holybonesgrenoble/
https://holybones.bandcamp.com/

lundi 22 juin 2020

François Premiers : « Franciscopolis »



C'est une histoire que l'on aime bien, celle de potes qui décident d'arrêter de se prendre la tête et de jouer pour le plaisir, communicatif en l'espèce, signant ainsi la quintessence du rock'n'roll. Manière de super-groupe havrais, François Premiers paraphe la réunion de deux figures marquantes de la scène havraise de la fin des années 1980 et du début de la décennie suivante : Frandol (Roadrunners, dont vous vous souvenez peut-être du « elle est partie à une L.A. party ») et François Lebas (Fixed Up, Backsliders, Asphalt Tuaregs). Entre power-pop et rock'n'roll garage psychédélique, ce 45 tours inaugural fait souffler une brise fraîche et rock'n'roll à travers les enceintes desquelles il émane un savoir-faire évident, signe de l'expérience des participants. Enfin, pour prouver que nous sommes entre gens de goût, la face B, « Don't put me on », a été piochée dans le répertoire des Flamin' Groovies. Que dire de plus si ce n'est que l'on espère pouvoir se délecter d'un album bientôt ? Car si la chose est du même niveau que ces deux premiers morceaux, c'est la perspective d'un sacré bon moment qui se dessine devant nos oreilles ébahies ! 

https://poseurrecords.bandcamp.com/

dimanche 21 juin 2020

Cut City : « Exit Decades » (réédition)



Et dire que l'on était passé complètement à côté du premier album des Suédois lors de sa sortie initiale en 2006 ! Et c'est bien dommage tant le disque en question est excellent, déborde de qualités, et est tout indiqué pour qui aime son rock teinté de cold wave. Car de cold wave il est question dans l'écho des guitares et la voix de Max J. Hansson qui s'inscrit ainsi dans une longue lignée partant de Ian Curtis (Joy Division) jusqu'à Paul Banks (Interpol). Un souffle froid, parfois synthétique (« Anticipation ») que le groupe contrebalance par une section rythmique tranchante (la batterie est particulièrement véloce) et une attaque de guitare forcenée (« Manœuvres »). Trouvant le ton juste, sans trop d'emphase, la proposition musicale du trio se base sur des chansons courtes et nerveuses. Entre post punk et cold wave, on tient là une pépite magnifiquement rééditée dans un superbe vinyle finition transparente. Un travail de quatre ans pour le groupe, devenu depuis quatuor, qui vient, ô joie, ô bonheur, de se reformer. A (re)découvrir ! 

https://cutcity.bandcamp.com/album/exit-decades
https://www.facebook.com/Cut-City

samedi 20 juin 2020

Lux : « Super 8 » (Réédition)



Pour Lux, le confinement s'est plutôt agréablement déroulé : « Tous les voisins sont partis dans leurs résidences secondaires, on a l'immeuble pour nous ! » nous a ainsi confié la chanteuse Angela lors d'une conversation téléphonique au début du confinement. Le groupe a mis cette période à profit pour faire évoluer sa musique : « On fait de la musique toute la journée, du coup le deuxième album est entièrement maquetté, on est prêt à rentrer en studio, il ne manque plus que l'argent pour l'enregistrement ». Et à ce titre, le duo vient de lancer une campagne de financement participatif sur internet afin de trouver les subsides, éternel nerf de la guerre… Dans l'intervalle on peut toujours se délecter de la réédition digitale du premier album, « Super 8 », augmentée de deux nouvelles chansons inédites, « Lay Low » et « Skin to skin », enregistrées en duo, lors d'un rapide retour en studio apportant une nouvelle dimension, plus acoustique, aux influences habituelles, classic rock, du duo et qui ne dépareillent pas avec le reste de l'album. Vivement la suite ! 

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/lux-the-band-production-album-2
https://www.facebook.com/luxtheband
http://lux-theband.com/

vendredi 19 juin 2020

Wh?land : « I-Elements »



En remplaçant le « y » de son patronyme par un point d'interrogation, Alex Mauillon, tête pensante franco-néerlandaise de l'affaire, renforce la nature intrinsèquement mystérieuse du projet. Wh?land (why-land) littéralement, la terre du pourquoi. Pourquoi, dès lors, s'enfermer dans un style ? Aucune en particulier semble nous dire Alex qui passe allègrement de la guitare folk, de l'harmonica aux nappes électro rêveuses. Entre organique et synthétique, la proposition musicale évolue de plages en plages tout en restant d'une cohérence remarquable. L'amalgame élégant des sons à pour but de créer une bulle, un petit nuage musical sur lequel se poser et planer à l'image de sa pochette en apesanteur. Raffiné. 

https://www.whylandmusic.com/
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jeudi 18 juin 2020

Dustbreeders : « The Only House in Town »



Qu'un disque pareil ait été enregistré en plein confinement n'aurait été guère étonnant. Ce n'est évidemment pas le cas, l'enregistrement date de 2019, mais bon quand-même le titre, que l'on peut traduire comme la seule maison en ville nous met la puce à l'oreille. La seule maison en ville, c'est peut-être l'endroit où Yves Botz, Thierry Delles et Michel Henritzi (tous trois guitaristes et membres du groupe actif sur la scène noise depuis la fin des 80) se sont retrouvés, confinés, pour enregistrer l'étrange objet que voici. Un affrontement de guitares, de stridences et de larsens où le concept même de chanson semble dépassé, car, arrivé à ce niveau d'agression sonore, on ne parle même plus d'expérimentation ni même d'avant-garde. Car le disque se situe bien au-delà, dans un ailleurs guère fréquenté. Avouons-le la chose désarçonne et reste assez difficile d'accès. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour trouver la clé et il est plus que probable que certains décrocheront avant. Un regard sur la pochette nous offre cependant un semblant de réponse, dans la mer et dans le bleu céruléen du ciel, qui l'orne. Et si le groupe nous invitait à se débarrasser de nos œillères et à ouvrir notre horizon ? 
http://dustbreeders.canalblog.com/


mercredi 17 juin 2020

The Swell Fellas : « The great play of extension »



Le trio du Maryland nous gratifie d'un nouvel EP, composé de trois titres, quelques mois à peine après la sortie de leur premier effort. Plutôt substantielles, les compositions du groupe tournent toutes autour des dix minutes, de quoi donner des allures de mini-album à cet EP. De fait, la proposition musicale du groupe fait montre de fraîcheur et de créativité tout en prenant ses distances avec une approche nostalgique du rock psychédélique. La musique du groupe reste marquée par la longueur, probablement héritée des heures passées à jammer dans un garage, et les compositions sont empreintes de ce grand huit psychédélique fait de montées arides puis de descentes vertigineuses, expérimentations sonores, échos métalliques ou cold wave (dans le chant) à la clé. Ainsi The Swell Fellas n'a pas peur de faire chauffer les amplis, les aiguilles du potentiomètre dans le rouge et de faire péter les enceintes, donnant corps à cet espace immense qui sépare le rock psychédélique du heavy metal. Excellent. 

https://www.theswellfellas.com/
https://www.facebook.com/theswellfellas/
https://theswellfellas.bandcamp.com/

mardi 16 juin 2020

Black Market Brass : « Undying Thirst »



Fermement installée, la nostalgie qui anime les courants funk et soul depuis quelques années est parti pour durer. Dès lors, il semble normal que l'Afrobeat bénéficie également de ce renouveau. C'est désormais chose faîte avec le deuxième album du groupe de Minneapolis. Et quel album ! Un cocktail hallucinant de funk incendiaire, de percussions belligérantes et de cuivres aiguisés comme des rasoirs ! Le subtil alliage d'afrobeat et de funk, déjà létal en soi, monte encore dans les tours sous les doigts des musiciens révoltés, dont le jeu, à la virulence dopée à l'adrénaline, développe une trance rock'n'roll à réveiller les morts. Les arrangements totalement barrés aux dissonances psychédéliques font plonger le tout dans un grand bain acide dont il n'est pas certain que tout le monde en sorte indemne. Voilà un disque qui sur le marché noir ou ailleurs vaut son pesant de canettes !

https://www.blackmarketbrass.com/
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lundi 15 juin 2020

Lonely Walk live le 18/06 sur youtube



Ca se passe par ici
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/Fyoog/ : « Temp'rall Sho'gazing »





Ce duo de la Nouvelle-Orléans, mené par la spectaculaire chanteuse Katerina Boudreaux et le pianiste Sam Tepper se distingue par son approche, aussi originale qu'oblique sur la riche scène de sa ville natale. Si le premier titre, « Better » évoque plutôt la soul music, le reste de l'album vise le territoire, classique mais fertile, du jazz vocal, du blues ("Blues after hours"), parfois tenté d'expérimentations (cf. « Black is the color of my true love's hair » ; « Sometimes I feel like a motherless child »). Une manière d'exception tant le reste de l'album est d'un classicisme absolu, piano, contrebasse, batterie le tout enluminé par le chant grave et profond, en mot magnifique de Katerina Boudreaux. Trimballant son swing élégant d'un titre à l'autre, la proposition musicale du groupe est la bande originale parfaite pour une virée nocturne d'un club à l'autre, ambiance intime et murs de briques rouges garantis (cf. « Gotcha Child » ; « Nibble »). A écouter pour illustrer l'étrange balancement de la nuit quand les verres se vident alors que les cendriers se remplissent… 

A écouter ici


dimanche 14 juin 2020

Swing Deluxe




Le confinement aura au moins eu un mérite, celui de nous laisser le temps de replonger dans des piles de disques oubliés de la chronique depuis la création de ce blog. Et c'est ainsi qu'un de ces jours désolés, histoire de tromper un instant l'anxiété diffusée par les chaînes d'information en continu, on est (re)tombé sur les deux albums de Swing Deluxe, que le chanteur, Hagop, nous avait gentiment fait parvenir il y a fort longtemps… 

Et là, il faut avouer que l'objectif premier (se changer les idées rappelons-le) a été atteint au-delà de toutes les espérances ! Swing Deluxe, donc. Ainsi que le patronyme du groupe le laisse supposer, il s'agît là d'une formation jazz à laquelle nous avons affaire aujourd'hui ; s'inscrivant dans la continuité d'une tradition typiquement parisienne assumant l'héritage du grand Django Reinhardt, un peu moins de Stéphane Grappelli (le violon n'apparaissant que par intermittence) à cheval entre les traditions klezmer (l'accordéon) et manouche (le violon) s'autorisant quelques pas de côté vers les rivages latins et tango (« Le roi du tango »). Joué avec une telle énergie, revigorante, l'idiome retrouve de la vigueur et des nouvelles couleurs sous la plume habile du chanteur Hagop Demirdjian que l'on serait tenté de qualifier « de charme » tant son enthousiasme et son charisme coule littéralement des enceintes. Hagop ne se contente pas de chanter, ses textes et ses chansons sont de véritables histoires dont il interprète les personnages dans une ambiance primesautière et festive ; dansante et délicieusement rétro. 


Au regard de ces qualités, le deuxième album « Cabaret Deluxe » apparaît un brin fade, se concentrant sur les reprises. Le chant en anglais constitue un second écueil et Hagop peine à s'approprier les textes avec autant de vista que sur le premier disque. Néanmoins, musicalement, l'affaire est toujours emballée avec autant de savoir-faire et une énergie intacte. On avoue même un petit coup de cœur pour la reprise de « Misirlou » dont le succès massif en version surf (par Dick Dale) avait fini par nous faire oublier les origines grecques de la composition. 

Enfin, d'après les informations glanées en ligne, le groupe existe toujours aujourd'hui et s'il semble avoir délaissé les studios d'enregistrement, Swing Deluxe reste actif sur le front scénique, tant pour les concerts que l'animation de bals et autres événements liés à la danse. Et on peut leur faire confiance car, comme ils le chantent eux-mêmes : « Swing Deluxe c'est succès garanti ! » 





samedi 13 juin 2020

Michelle David & The Gospel Sessions : « Vol. 4 »



Apparu outre-Atlantique, dans la foulée créative du label Daptone et de ses regrettées stars, Sharon Jones et Charles Bradley, le revival de la soul music continue de se propager, prolongeant ses ramifications jusqu'à la vieille Europe où les Hollandais de The Gospel Sessions font figure de dignes héritiers, plus vrais que nature. Il est vrai que le groupe est mené par une chanteuse spectaculaire, Michelle David, une Américaine exilée, au large registre à l'aise dans les ballades langoureuses comme dans les syncopes funky. Autour de la voix de la chanteuse, Paul Willemsen, Onno Smit et le batteur Bas Bouma font montre d'un véritable savoir faire, toujours sur le fil, produisant une musique élégante et arrangée (cuivres et cordes mais pas de claviers) dont la dynamique est alimentée par une section rythmique nettement plus sale suivant le fameux modèle made in Brooklyn. A noter enfin quelques incartades afro beat (cf. « R Fissa ») ou latino ("Victory !") qui font leur apparition complétant le spectre, de plus en plus complet, de cette formation attachante. Attention, le résultat est souvent spectaculaire sur scène ! 

http://michelledavidandthegospelsessions.com/
https://www.facebook.com/michelledavidandthegospelsessions/

vendredi 12 juin 2020

Kaz Hawkins : « Don't you know »



Dans la famille des fortes têtes, caractère trempé et coffre puissant, il faudra désormais avec Kaz Hawkins. Irlandaise du Nord, née à Belfast et désormais installée en France, la chanteuse entretient une similitude avec Sarah McCoy. Même accompagnement de prédilection, au piano (joué par Sam York), inspiration similaire dans le blues, le cabaret jazz et, d'une manière générale, le folk américain, Kaz cultive une approche particulièrement intime de l'écriture dont les thèmes prennent une ampleur nouvelle incarnée par son grain de voix puissant et son interprétation tout en finesse, riche de mille nuances, toujours juste. A la fois tendre et féline, Kaz Hawkins charme et bouleverse en même temps. L'instrumentation, réduite la plupart du temps à un unique piano, cultive d'emblée un sentiment d'intimité avec l'auditeur qui se retrouve propulsé dans une ambiance nocturne, hors du temps, dans un petit club sombre, enfumé et fantasmé. Une illusion sonore entretenue par les interludes, monologues et autres extraits de conversation de comptoir qui parsèment, rythment et donne son âme à ce disque singulier mais immédiatement attachant. 

https://fr-fr.facebook.com/kazhawkinsmusic/

jeudi 11 juin 2020

Télégram x Catfish x Fred Kleinberg : "Ali"

Absent des salles de concert pour les raisons que l'on sait, Catfish n'en reste pas moins hyper actif sur la toile avec une nouvelle vidéo/chansons, la deuxième en quelques semaines, en collaboration cette fois-ci avec Télégram et le peintre Fred Kleinberg. "Ali" en hommage au boxeur du même nom mêle musique et dessin en prélude à une exposition transversale intitulée "We can be heroes".


mercredi 10 juin 2020

Hawa Sow and the Soul Seeders : « Make it happen »



L'affirmation exprimée dans le titre de cet effort inaugural convient parfaitement à décrire la musique de la chanteuse : une bouffée d'énergie positive ! Hawa Sow et son groupe s'inscrit ainsi dans la continuité de la grande histoire de la soul et du gospel, cultivant un cousinage avec les productions des labels new-yorkais Daptone ou Big Crown. Aucune faute de goût n'est à déplorer ici, le groupe se révèle aussi efficace up ou down tempo, sans jamais perdre de vue l'émotion, le véritable moteur de la musique, parfaitement incarné par la voix expressive d'Hawa, sur un tapis d'arrangements luxurieux mettant en valeur cordes, cuivres et orgue soulful. D'un classicisme absolu, certes, mais on ne se lassera jamais de cette pulsation et de ce groove, finalement plus intemporel que simplement passéiste. Excellent. 

https://www.facebook.com/hawasowandthesoulseeders/
https://hawasowandthesoulseeders.com/
https://twitter.com/hawa_soul



mardi 9 juin 2020

Temps Calme : "Emie"

Entre krautrock progressif et pop psychédélique, mâtinée de synthés analogiques, le groupe lillois Temps Calme (dont les membres sont issus des formations Ed Wood Jr, Black Bones et Roken is Dodelijk) nous offre une chouette notule le temps de cette vidéo nostalgique.

https://www.facebook.com/Temps-Calme-2042497432530057/

Moonlight Benjamin : "Immigrant Song"

Une release party annulée par deux fois, pour cause de grève puis de pandémie, fait qu'à ce jour on ignore toujours si Moonlight Benjamin réussira à fêter sur scène la sortie de "Simido" son lumineux deuxième album. En attendant, et en guise de consolation, la chanteuse haïtienne a trouvé le medium idéal dans le répertoire de Led Zeppelin pour son grain de voix puissant. Le résultat est envoûtant, rien de plus normal pour une prêtresse vaudou !


lundi 8 juin 2020

We hate you please die : « Waiting Room »



Le quatuor normand revient avec cet EP enregistré en plein confinement. Trois titres en forme de coup de poing, entre deux et trois minutes, menés tambour battant sur des rythmiques qui tabassent, des guitares qui bourdonnent et le chant écorché qui s'arrache sur chaque titre. Un défouloir comme une envie de sauter au plafond ainsi que le suggère la pochette, la salle d'attente avant leur deuxième album qui confirme tout le bien que l'on pense d'eux.

https://www.facebook.com/whypd/
https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/

dimanche 7 juin 2020

Double Françoise : « Les Bijoux »



En intitulant leur premier album « Les Bijoux », Elisabeth et Maxence Jutel ont eu le nez creux. Double Françoise c'est de la joaillerie, de luxe évidemment, musicale ! Renouant, avec panache, avec une certaine esthétique pop francophone, de Gainsbourg (« Tu n'es pas toi » en duo avec Benjamin Schoos) à Polnareff pour résumer, Double Françoise aligne les diamants 48 carats sous la forme de petites chansons pop au charme intemporel. Fortement ancré dans les années 1960 et 1970, la voix diaphane d'Elisabeth se fond avec charme dans ces vignettes aux effluves à la fois acoustiques (les échos bossa-nova de « Retiens l'été » ; « Loin de toi ») aux éclairs électriques maîtrisés (le capiteux « Alcool fort » ; « Der Schmuck ») enluminés de synthés vintage traités avec brio évoquant la musique de films des années 1960/1970 (la très coquine « Mon amour tu es belle » ; « Cosma et toi »). Chaud, ensoleillé malgré un feeling un peu nostalgique, et orné de plus d'une magnifique pochette, l'album devrait tourner en boucle sur les platines estivales. De quoi chanter, en chœur, « Retiens l'été » ! 

http://www.doublefrancoise.fr/
https://www.facebook.com/doublefrancoise/
https://doublefrancoise.bandcamp.com/

samedi 6 juin 2020

Guillaume Perret : « A certain trip »



Le titre de ce nouvel effort pourrait, à lui seul, résumer le parcours du saxophoniste depuis ses débuts. Car il est bien question de « trip » à l'écoute de ce nouvel effort d'un musicien décidément bien trop à l'étroit dans un style aussi codifié que le jazz. Ce nouvel effort voit, une nouvelle fois, Guillaume Perret tenter de casser les codes, de chercher l'inspiration dans de nouveaux sons électroniques créant un électrochoc entre nappes électro et basses funky. Et pourtant il reste bien quelque chose du jazz dans cette musique mutante, une épine dorsale qui tiendrait l'ensemble debout et rendrait le tout cohérent, maintenant un fil conducteur le long de compositions labyrinthiques, envoûtantes et cinématographiques. Mais quoi de plus normal dès lors que ce nouvel album s'inscrit comme la suite de la bande originale composée pour « 16 levers de soleil ». Magnétique. 

https://www.guillaume-perret.com/elevation/
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vendredi 5 juin 2020

BLVL : « Turning Worlds »



Formé à Paris en 2014, le quatuor BLVL a sorti son deuxième EP en début d'année dans « le monde d'avant ». Six titres ayant une résonance particulière aujourd'hui (cf. le titre « Turning worlds ») où le groupe s'évertue à sortir des sentiers battus, offrant une proposition musicale tenant autant du rock ("The Executioner" sous influence cold Interpol) que des musiques ambiantes électroniques aux échos tantôt anxiogènes (cf. « Come to me » qui sonne comme la BO d'un film imaginaire de John Carpenter) ; tantôt contemplatifs (« O.L.Y »). Ainsi aux nappes synthétiques répondent une batterie et une guitare tenues par des musiciens dont on sent bien le passé rock, entre la rêverie et le dark. 

https://fr-fr.facebook.com/blvlband/

jeudi 4 juin 2020

The Bongo Hop : « Satingarona Pt 2 »



Il n'y a qu'un cœur exilé pour imaginer un tel disque, enregistré après le retour en France de son auteur Etienne Sevet après un long exil à Cali (Colombie). La nostalgie se fait grande, la météo n'est plus la même, le quotidien se révèle plus lourd. Une cascade de sentiments qui a le mérite de sublimer la musique. Le disque fantasme tous les éléments qui le composent : la chaleur, le rythme, la danse et le chant qui se balade de langues en langues (l'espagnol, le créole, le français) au gré des idiomes pratiqués par les compagnons qui rejoignent The Bongo Hop au fil du voyage. Mené par une cavalcade de percussions, agrémenté de cuivres, de claviers et, parfois, de guitares au feeling désertique (« La Carga ») la musique saute de genres en genres : un peu de hip hop (« L'autre quai »), un peu de rock (« La Carga »), de la semba angolaise (« Gren Promené »), du jazz (sublimes « San Gabriel » ; "Agua Fria") dans le seul but de faire rêver (« Sonora ») et voyager en musiques (la magnifique « Jashu »).

https://fr-fr.facebook.com/bongohopmusic/

mercredi 3 juin 2020

Mata Hari : « Building Site »



Le titre, en construction, convient particulièrement à cet EP inaugural. Entre guitares abrasives post-punk et tentations cold synthétiques (la formidable « 35 hours » ; "Castle"), la formation réussit à se créer un univers, certes séduisant, mais dont l'expression n'est pas encore tout à fait arrivée à maturité. Le résultat sonne comme étouffé par un manque d'ampleur, le chant est incertain et, dans ce contexte, l'anglais apparaît comme une circonstance aggravante ; de manière générale le groupe peine encore à sortir des sentiers battus. En construction, donc mais à suivre néanmoins car la promesse est belle. 

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mardi 2 juin 2020

Burkingyouth : « Fire »



Inspiré par le feu (cf. la sublime pochette) Burkingyouth rallume la flamme et de très belle façon ! A la fois simple, on y entends guère que des guitares, des claviers discrets, de la basse et de la batterie, et évident d'un point de vue mélodique, ce nouvel EP accroche immédiatement l'oreille. Pop mais pas sucrée, les chansons disposent d'un niveau d'adrénaline électrique nécessaire, sans excès toutefois, ménageant de très beaux passages acoustiques, dispersant des effluves évoquant à la fois les années 70 et 90, l'Angleterre ou les Etats-Unis. Intemporel et très réussi. 

https://fr-fr.facebook.com/pg/Burkingyouth/posts/

lundi 1 juin 2020

François Club : « Cobra »



Il ne faut surtout pas se fier au patronyme de l'ex-membre d'Aquaserge. Non, il a beau s'appeler Club, la musique de François n'est pas particulièrement destinée au dancefloor. Savant mélange de sonorités de différentes époques, des années 1980 à aujourd'hui (cf. "Carlota"), l'album évoque une certaine esthétique de la pop d'ici, mi-doucereuse, mi-mélancolique, où l'électronique se pare d'atours vintage à la limite du kitsch ; franchement assumé et étudié avec soin. Ainsi, on imagine bien François, moustachu, chanter sous les spotlights d'une boule à facettes désolée pour des estivants solitaires au cœur brisé, un soir d'été dans une station balnéaire. Tout un programme qui se cache derrière ce titre, un peu ridicule, de « Cobra ». 

https://www.facebook.com/francoisKlub/