Etat civil, Barthet, Rod, profession musicien ascendant Johnny Cash. Un ascendant rare sur la scène blues hexagonale et, en l'espèce, tenant plus du fantasme tant la musique de Barthet s'éloigne dudit modèle. Ce qui n’empêche pas ce dernier d'attaquer la chose bleue suivant un angle original et personnel. La scène blues française, aussi fournie et intéressante soit-elle, souffre d'une sorte de syndrome de l'imitation prenant sa source chez des groupes chantant dans un anglais mal maîtrisé et ne livrant au final qu'une pâle imitation du modèle original. Rod Barthet a assimilé lui qu'il n'était ni Noir ni Américain et que, par conséquent, son blues, pour être crédible, doit rester fidèle à sa personnalité et donc sera chanté dans sa langue maternelle, celle de Molière, avec la complicité du grand parolier Boris Bergman sur quatre titres, cette approche étant la seule façon de faire résonner ses cordes vocales de vécu et d'émotion. Ainsi, ce nouvel effort de Rod s'invite tel un ovni sur nos platines, un étrange objet à équidistance du fameux blues (le magnifique acoustique « En noir et blanc ») du rock'n'roll (les guitares incisives de « Dans mon monde ») et, plus étonnant, de la chanson française grâce à l'apport original d'un quatuor à cordes sur deux titres (dont le très épuré et sublime « Un homme tout petit » ; Bashung n'est plus très loin). Une présence loin d'être incongrue et qui, à elle seule, fait basculer la musique dans une autre dimension, atypique.
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