Voici, enfin, le troisième volume des aventures du duo reptilien qui, comme à son habitude, nous envoûte de son rock vénéneux, neuf titres durant, depuis son intro vaudou (« Darkness Rises ») à sa coda psychédélique (« Frequency »). Entre les deux, le groupe fait bien mieux que revisiter l'histoire du rock, il se l'approprie et affine le son au fur et à mesure que les pistes avancent. Pourquoi dès lors parler de blues, de garage, de punk voire même de pop ou de cold wave puisque toutes ces tendances sont parfaitement digérées, intégrées et rendues dans un style unique et cohérent de bout en bout ? Parlor Snakes c'est une basse en sourdine, qui fait planer une menace constante sur l'album alliée à une batterie qui monte en tension, en une sorte de crescendo malsain, jusqu'à l'explosion finale incarnée par l'attaque franche de la guitare de Peter, tranchant, sec, concis (« Wonderland » enregistré live en une prise ; « Das Meer »). Au-dessus plane la voix d'Eugénie Alquezar, chanteuse élastique désarmante lorsqu'elle baisse la garde, fragile, et que sa voix se fêle (« Marc Bolan's fifth dream », « Nylon and milk ») et à la fois forte et affirmée lorsqu'elle se dresse comme un rempart alors que sonne la charge de décibels, tendue à l'extrême (« Serpent », premier titre en français de l'histoire du groupe). Ecouter cet album c'est plonger la tête la première dans une spirale psychédélique hallucinante de noirceur, un tourbillon dark hypnotique et envoûtant qui fait frissonner jusqu'à la colonne vertébrale.
En concert le 8/10 à Paris (Point Ephémère)https://fr-fr.facebook.com/parlorsnakes/