samedi 19 janvier 2019

Cécile McLorin Salvant : « The Window »



70 minutes et 88 touches. Pour son cinquième album, la chanteuse étasunienne prend un risque considérable. Celui de s'exposer sur un double album, seule, accompagnée par un simple piano, sur un temps très long, au risque de provoquer une certaine lassitude chez l'auditeur. Mais c'était sans compter sur le talent exceptionnel d'interprétation de Cécile McLorin Salvant capable de charrier des torrents d'émotions par sa seule voix qu'il s'agisse d'un doux murmure (cf. « Visions » chipé à Stevie Wonder ; « Obsession ») ou d'un registre plus fort et appuyé (« Ever since the one I love's been gone »). Ainsi, quelque soit le contexte, l'interprétation est toujours juste et émouvante (« Wild is love »). Derrière son clavier, Sullivan Fortner, est à l'unisson offrant quelques magnifiques moments de dextérité, principalement au piano mais aussi un peu à l'orgue, mais en étant toujours juste, servant à la perfection la voix de la chanteuse sans ostentation manifeste. Le public ne s'y trompe pas, offrant de magnifiques ovations aux artistes sur les quelques plages éparses enregistrées en concert. Comme d'habitude, Cécile ne se prive pas de rendre hommage à ses racines francophones s'offrant deux titres dans la langue de Molière (« A clef », écrite par ses soins et « J'ai l'cafard »). Enfin, citons pour finir les deux morceaux de bravoure de ce sublime album, les sept minutes du « Somewhere » de Bernstein et les neuf de « The Peacocks » avec le renfort de la saxophoniste Melissa Aldana. Et si la fenêtre du titre offrait une vue directe sur l'âme de la chanteuse ?

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