jeudi 28 janvier 2016

The Hateful 8 OST



Il n'a aucun film musical à son actif et pourtant Quentin Tarantino est un cinéaste très musical. Véritable tête chercheuse ses films sont truffés de références, rythmés par des bandes originales très seventies. Tarantino a en effet ce talent très particulier consistant à aller rechercher des groupes totalement oubliés de nos jours, truffant ses films, avec jubilation, de petites pépites soul ou folk/rock. Son impeccable sens timing fait qu'il sait exactement à quel moment faire débuter une chanson. Ainsi, « Pulp Fiction », « Jackie Brown » voire « Reservoir Dogs » ou « Death Proof » dans une moindre mesure sont, certes d'excellents films, mais aussi de grands disques de chevet, compilés avec passion.

Le cinéma de Tarantino évolue et s'éloigne du pastiche des séries B des années 1970 pour s'attaquer à des genres plus nobles comme la seconde guerre mondiale (« Inglorious Basterds ») ou le western, « Django Unchained » genre auquel appartient son dernier, « The Hateful 8 », qui nous occupe aujourd'hui. Son cinéma devient plus hollywoodien. Cette évolution est également sensible sur le plan musical. Après avoir été longtemps réticent sur le sujet (« Et si le résultat ne me plaît pas je fais comment ? »), Tarantino a pourtant franchi le pas et confié la musique (un élément absolument déterminant de son cinéma) à un intervenant extérieur. Et pas n'importe lequel, le légendaire Ennio Morricone, celui là même que Sergio Leone décrivait comme son « co-scénariste ». Après avoir longtemps recyclé celle des autres, Tarantino a dorénavant sa propre musique originale, orchestrale, symphonique à grands renforts de cordes. La pièce essentielle est « L'Ultima diligenza di Red Rock » dont le thème angoissant est réutilisé, réorchestré à maintes reprises tout le long de l'album, entrecoupé comme d'habitude par des extraits des dialogues. L'amateur de rock en sera pour ses frais car la BO ne comprends que deux chansons, « Apple Blossom » des White Stripes (il paraît que Jack White est un grand fan) et « There won't be many coming home » de Roy Orbison.


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