jeudi 7 juillet 2011

Charles Bradley, La Maroquinerie, 5 juillet 2011.


Charles Bradley, chanteur soul âgé de 61 ans, nous a mis une bonne claque cette année avec son premier album (oui oui son premier !) « no time for dreaming » sorti en début d’année sur le label dunham (une sous-division de Daptone). Si les musiciens du Menahan Street Band sont hélas absent le temps de cette tournée européenne, le charisme de Charles et le lieu, la maroquinerie, sont malgré tout la garantie d’une soirée réussie. Alors que les lumières rouges nappent la petite salle d’une ambiance onirique, mettant en valeur les piliers de briques rouges (très NYC dans l’esprit), un constat s’impose. Si la ville regorge d’endroits ayant conservé un cachet d’époque (le Trianon, la Cigale, le China…), que ne possède pas tout à fait la maroquinerie, peu de salles respirent comme cette dernière les bonnes vibes, le groove, le rock n’roll, la musique quoi ! La musique suinte et transpire à travers les murs de l’endroit. Il y a vraiment une âme dans les lieux, l’un des meilleurs de Paris. Comme de coutume dans ce genre de concert, le groupe entame le set par deux instrumentaux pour faire chauffer le public. Charles Bradley fait alors son apparition, saluant le public de façon très solennelle, à la manière d’un karatéka avant un combat puis se redresse et tends les bras en croix. La dramaturgie est étudiée à l’extrême et on a tout de même un peu de mal à distinguer ce qui ressort du calcul ou de l’émotion pure. Charles a, plus d’une fois, le visage bouffi par l’émotion, mais ma parole tu vas finir par pleurer ??? Le groupe (deux cuivres, batterie, basse, guitare et clavier) distille un groove pêchu, puissant et efficace fortement marqué par les JBs, le groupe de feu James Brown. C’est d’ailleurs à un mini (par la taille et non par le talent) James Brown, que ressemble Charles Bradley, performer dont le déhanché pelvien ferait mourir Elvis de jalousie. Le groupe, excellent, ne se contente pas de briller sur les up tempo funky mais est aussi à l’aise dans un registre plus soul (« Lovin’you baby » ; « Heartaches and pain » ; « The world (is going up in flames) » où l’émotion est à fleur de peau. Le terrain est alors parfait pour un move spécial Bradley : faire monter des spectatrices (assez jolies) sur scène et leur donner un « hug » (une coutume typiquement américaine) avant d’entamer un tour de la fosse et de serrer des mains à tour de bras. Sur scène, le groupe a beau assurer comme des bêtes, plus personne ne les regarde, les spectateurs tournent le dos pour suivre Bradley dans sa progression à travers la salle. Un excellent concert et un très bon moment qui s’est achevé par une reprise, surprenante, du « Heart of gold » de Neil Young.

Aucun commentaire: