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Moi qui avais vu Neil Young deux fois à Bercy, je suis particulièrement heureux de le voir ce soir dans le cadre plus intimiste du Grand Rex. La première partie est assurée par son épouse Pegi Young, excellente dans un registre country-folk. Avant son arrivée sur scène, une voix off nous met dans l’ambiance : « Les chansons interprétées ce soir ayant déjà été choisies par Neil Young, aucune demande ne sera accordée ». Voilà qui a le mérite d’être clair, voilà aussi de quoi alimenter sa réputation légendaire, il est paraît-il aussi aimable qu’une porte de prison et a un caractère de cochon. Bref. Vêtu d’un costume crème et d’une chemise blanche, le Maître fait son entrée sur scène et s’installe sur une chaise au milieu de ses guitares folk et banjos disposées en arc de cercle. Et c’est parti pour un premier set acoustique d’une heure faisant la part belle aux albums « Harvest » et « After the goldrush » (deux des chefs-d’œuvres des années 1970 susmentionnés). « The Needle and the damage done », « From Hank to Hendrix », « Heart of Gold »… L’auteur de ces lignes en a des frissons le long de la colonne vertébrale… Entre les morceaux, Neil semble un peu perdu sur scène, ne sachant quoi faire (il me semble pourtant que les chansons étaient déjà choisies) avant de se déplacer lentement vers l’un des deux pianos et de jouer «A man needs a maid ». Au bout d’une heure, Neil se lève et salue la foule. Mon cœur s’arrête de battre. C’est déjà fini ? Non ce n’est pas possible ! Notre amie la voix-off nous rassure aussitôt, il s’agit d’un entracte de vingt minutes.A son retour sur scène Neil est accompagné de Rick Rosas à la basse, Ben Keith à la guitare et la lap-steel et du batteur du Crazy Horse, Ralph Molina. La Gretsh prête pour la bataille Neil se lance alors dans un set électrique et sauvage sur les accords de « Mr Soul » et d’enchainer sur « Don’t cry no tears ». J’ai également beaucoup aimé « Oh Lonesome me » et la très rare « Bad fog of Loneliness ». Très bel hommage également a été rendu au guitariste Danny Whitten avec "Winterlong" (qui a été en son temps magnifiquement reprise par les Pixies). Le son est énorme, et Neil semble galvanisé par l’électricité qui lui donne un bon coup de fouet. Ah la riff rageur de « Dirty Old Man ». J’ai par contre été un peu déçu par « No hidden path », extraite du nouvel album, dans une version interminable et, osons le mot, chiante comme la pluie d’environ 20 minutes. Une version fleuve, beaucoup, beaucoup trop longue. Heureusement les rappels nous réconcilient aussitôt avec le Maître, « Cinnamon Girl » et « Rockin in the free world ». La foule est en liesse, hurle à tout rompre et refuse de quitter la salle. Neil revient une dernière fois pour un instrumental. Et voilà, nous sommes dans un monde libre et nous écoutons du rock. Et moi sur ces bonnes paroles, je vais me coucher. Bonne nuit mes biens chers frères, mes biens chères sœurs.
http://www.neilyoung.com/
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