samedi 14 avril 2007

Neil Young : « Live at Massey hall 1971 »


Depuis l’automne dernier, Neil Young, nous ouvre son coffre fort. Après la parution d’un excellent « live at fillmore east » enregistré avec le Crazy Horse, c’est aujourd’hui le deuxième volume des archives qui voit le jour : « live at massey hall » concert enregistré le 19 janvier 1971 dans son Toronto natal. Et on annonce pour cette année la parution d’un coffret « Archive Vol. 1 1963-1972 » composé de 8 CD, 2 DVD et d’un livre de 150 pages !

Chronologiquement le concert se situe entre les (sublimes) albums « After the gold rush » (1970) et « Harvest » (1972). La parution du disque fut en son temps une source de conflit entre Neil Young et son producteur David Briggs. Conscient de la qualité de ce concert, Briggs souhaitait sortir le live tel quel. Neil, au contraire, souhaitait enregistrer les chansons en studio qui pour la plupart composeront l’album « Harvest ». Impossible de trancher un tel dilemme car les deux hommes ont raison. « Harvest » est le sommet de la carrière de Young, un album d’une beauté inaltérable qui 35 ans après sa sortie n’a toujours pas pris une ride, un disque comme il en existe peu, touché par la grâce.

Il en va de même pour ce « live at massey hall ». Neil est ici seul, vulnérable. Il chante, joue de la guitare sèche et du piano. A l’époque la plupart des chansons ici présentes étaient inédites et donc inconnues du public qui pourtant ne se prive pas d’applaudir à tout rompre et particulièrement au milieu du titre « Journey through the past » quand Neil chante son couplet « Back in Canada ». L’audience présente ce soir là a-t-elle conscience qu’un chapitre entier de l’histoire de la folk music est en train de s’écrire devant ses yeux ? Évidemment l’intérêt d’un tel album live peut paraître limité. Il n’en est rien. Car l’album contient trois chansons inédites d’excellentes factures « On the way home », « Bad fog of Loneliness » et « Dance, dance, dance » qui n’ont pas passé le « cut » de l’album « Harvest ». Ensuite même si ces chansons sont archi-connues, on les redécouvre ici dans des versions nouvelles entièrement acoustiques. Tels ces « down by the river » et « cowgirl in the sand » qui à l’origine étaient saturées d’électricité. Autre beau moment le medley « A man needs a maid/heart of gold » joué au piano.

Énorme cerise d’un encore plus énorme gâteau, le disque est accompagné d’un DVD comprenant le concert filmé entrecoupé de quelques courts métrages. Avec entre autres bonus des notes manuscrites de Neil et quelques extraits d’émissions de radio. Si les images du concert ont l’inestimable cachet de l’époque, la réalisation souffre quelque peu du poids des années mais peu importe. Pour tous les officionados, l’achat de cet album s’avère indispensable.

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