mardi 5 février 2008

Steve Earle, la Java, 5 février 2008.


Steve Earle est un sacré personnage. Il a commencé son parcours musical par la country avant d’électrifier ses guitares et de hausser sérieusement le ton vers des sonorités plus rock. Sur un autre registre, il a longtemps été accro à différentes drogues et au cœur d’histoires sordides d’adultère qui lui ont valu une balle dans la poitrine. Au début des années 90, son addiction prend de telles proportions qu’il a été viré de sa maison de disques et est devenu sans domicile fixe errant dans Nashville. C’est à ce moment qu’il a été arrêté par la police en possession de stupéfiants et embastillé. C’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie. Sevré en prison, « Cold Turkey » de force, jeté « on the wagon » que cela lui plaise ou non. A sa sortie, Earle est un homme neuf, concentré sur la musique qui remet les pendules à l’heure avec un album remarquable « I feel alright ». Croyez le, ce type là quand il chante « My old friend the blues » où « Cocaine cannot kill my pain » il sait de quoi il parle. Depuis sa sortie de prison, il est aussi un militant acharné contre la peine de mort, la guerre en Irak et plus généralement contre la politique de Monsieur George Walker Bush.

Ce soir, Steve Earle est en concert à la Java, une salle en sous-sol et lieu mythique s’il en est, qui a vu débuté Edith Piaf et Django Reinhardt. De fait, le lieu respire le vieux Paris tel qu’il peint sur les murs de la salle. Un vieux bar avec un comptoir en bois, des colonnes sur la gauche. Le sigle « la java » écrit en carrelage rouge sur le sol quand on arrive. La Java, c’est la survivance d’un Paris qui, hélas, n’existe plus. Steve Earle est accompagné ce soir de sa nouvelle femme (c’est la sixième paraît-il) la chanteuse country Allison Moorer qui assure, en solo, une agréable première partie. Vers les 22 heures, Steve Earle commence son set acoustique avec son harmonica autour du cou. Excellent concert folk, tantôt blues à la guitare Nationale, j’adore le son de cette guitare en métal, tantôt country au banjo et à la mandoline. Vers le milieu du show, un DJ fait son apparition et donne une note plus urbaine (est-ce un effet secondaire de sa récente installation à New York ?) à l’aide de boîtes à rythmes et de scratches pour rythmer l’ensemble. L’amalgame détonne un peu, sans être forcément désagréable, mais il me semble qu’un percussionniste aurait aussi bien fait l’affaire. Mais bon c’est quand même un chance d’avoir pu voir en live Steve Earle (pour moi c’est la deuxième fois) qui, au lieu d’être un mythe vivant, aurait facilement pu rajouter son nom à la longue litanie des trop tôt disparus. Respect.

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