vendredi 23 août 2024

Rock en Seine, 22 Août 2024.

GOSSIP (c) Louis Comar

Frank Carter (c) Olivier Hoffschir

The Hives (c) Olivier Hoffschir



Petite sensation sur les plateformes d’écoute, The Last Diner Party se voit offrir les honneurs de la grande scène avant même la sortie de leur premier album. Lookées de robes à frou frou, musiciennes agrémentent leur musique de magnifiques harmonies vocales (Kate Bush n’est pas bien loin) et de saillies de guitares électriques, notamment sur la reprise de « Call Me » de Blondie. Hélas, entre autre contrariées par des problèmes de sons, les compositions, aussi belles soit-elles ne passent pas forcément bien le cap de la scène. Tatoué du sol au plafond, chantre du punk, l’Anglais Frank Carter a surpris tout son monde cette année en sortant un album pop beaucoup plus posé que ce qu’il propose à l’ordinaire. Plus apaisé, accompagné de claviers, le rendu se révèle convaincant d’autant que le chanteur garde son énergie intacte mais diffusée différemment. Un petit tour au milieu de la foule, un pit à lui tout seul, le Britannique cultive sa proximité avec son public, créant la première petite sensation de la journée. On continue sur cette lancée avec les Hives qui nous ont fait beaucoup rire (« Nous sommes suédoises, nous sommes les meilleurs ! ») tout autant qu’ils nous ont ravis de leurs costumes improbables et, surtout, de leur compositions brutes et électriques, expédiées en deux minutes, dans un impeccable rock garage maîtrisé et athlétique. « Tick tick tick, boom » comme il le chantent eux-mêmes ! On termine enfin cette première journée avec le retour de vieilles connaissances que l’on n’espérait plus, Gossip, en grande formation agrémentée d’une basse, d’une deuxième guitare et d’un clavier. Si les qualités vocales de Beth Ditto (les cheveux orange) sont intactes et toujours aussi impressionnantes, la nouvelle orientation musicale du groupe est plus posée, plus calme. Cela leur va très bien mais s’accommode mal des exigences d’un festival en plein air. D’autant que le set est régulièrement haché de digressions extra-musicales, de longs monologues faisant un peu perdre le fil. Le concert (accompagné d’un interprète en langue des signes???) nous a toutefois gratifié de deux pépites d’un autre age : «Yr Mangled Heart » et « Standing in the way of control » (agrémenté d’un couplet issu du « Smells like teen spirit » de Nirvana), toutes deux sorties en 2005, ravivant ainsi de beaux souvenirs en dépit d’un set un peu décevant malgré tout.

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