Surtout ne pas se fier aux apparences. Avec son titre en gaélique (« Ceol Agus Grá », soit « Musique et Amour », un titre bienvenu en cette époque troublée) et sa photo de pochette prise de vue à la chambre, il serait aisé de croire que le premier album du chanteur britannique est un disque de ballades irlandaises. Il n’en est rien et, si la guitare folk constitue bien le cœur battant de l’album, ce dernier est surprenant de diversité. Tout s’articule autour des six cordes acoustiques, un instrument dont Peter joue avec virtuosité, et qu’il enlumine suivant ses envies. L’orchestration se révèle luxuriante : mandoline, banjo, cordes, lap-steel, piano, contrebasse, accordéon, bugle, flûte irlandaise… Et le disque de passer de la country (« The Long Green River », manière de Johnny Cash cajun) aux ballades (le fantôme de Leonard Cohen plane sur « Quarter Past » alors que « My Oh My » évoque plutôt Nick Drake), au point d’offrir un véritable panorama des musiques folk à lui tout seul. Dans ce contexte seule « Gasoline », aux accents britpop (les influences conjuguées de Radiohead et de Coldplay sont un peu trop présentes pour notre goût personnel) fait figure d’exception. Enfin, même s’il est éloigné de sa terre natale depuis bien longtemps (il est actuellement installé du côté de Fontainebleau), le cœur de Peter Deaves bat toujours suivant le rythme des flots de la Mersey et le dyptique, niché au milieu de l’album, « Liverpool »/ « Bury me under the Mersey » (aux sonorités irlandaises pour le coup), vient le rappeler avec émotion. « Liverpool i’m missing you » chante-t-il dans un hommage déchirant à sa ville natale digne de Nick Drake. De très haute facture mélodique, un tel assemblage de musiques aussi diverses ne peut tenir debout que grâce au chant ample et émouvant. Aussi, il est impossible de terminer cette chronique sans souligner que Peter Deaves, en plus d’être un songwriter fin et raffiné, est aussi un immense chanteur.
En concert le 22 mai à l’Archipel.
https://www.facebook.com/peterdeavesmusic
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