Parmi tous les clichés associés au rock, la présence obligatoire de la guitare est, très probablement, le plus tenace. Une assertion à laquelle My Own Private Alaska apporte un démenti sérieux en ayant décidé de se passer depuis leurs débuts, il y a près de quinze ans, de guitare et de basse. Ce qui n’empêche nullement ces musiciens de former un groupe de métal, un vrai, et ils sont même l'incarnation du genre la plus atypique de tous les temps. Les touches de pianos, frappées, fracassées, font un boucan équivalent à un mur d'ampli, les voix écorchées incarnent la fureur avec ou sans saturation, la batterie apporte la pulsation nécessaire, au débit de mitraillette. La tension est palpable, va crescendo, avec ou sans électricité. L'engagement des musiciens est total et se ressent bien au-delà de l'écoute de ces cinq titres. Finalement, l'auditeur ne remarque même plus les absences. Le grain de sable, incarné par le piano dans un tel contexte, l'existence même du groupe amène à se poser de nombreuses questions. Pourquoi un cliché existe-t-il, est-il possible de s'y soustraire, de faire autrement ? De toute évidence, ces musiciens ont trouvé la réponse, leur réponse. Et ce n'est pas là le moindre des mérites de ce groupe forcément précieux.
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