Lorsqu'il s'est lancé dans la rédaction de son autobiographie, Frédéric Michallet n'avait certainement pas dans l'idée de faire de la grande littérature. Non, le guitariste de Dustroy, s'est lancé dans l'écriture comme en musique, en passionné, motivé par la volonté de bien faire sachant pertinemment, que, comme il l'avoue lui-même, « d'autres l'ont fait mieux que nous, c'est certain ! ». Ce qui n’empêche nullement le livre d'être absolument passionnant de bout en bout. La particularité du récit réside dans son momentum. Les membres de Dustroy, groupe apparu sur la scène grenobloise au mitan des années 2000, ont la quarantaine. Un âge critique où les rêves de gloire adolescents se sont envolés au profit d'un vie adulte, entre boulot et enfants, où le rock'n'roll revêt une importance particulière : un instant d'oubli, une soupape de décompression où l'on joue avant tout pour le plaisir de s'amuser, pour s'évader de la routine du quotidien. Puis, arrive le plafond de verre sur lequel on se fracasse tous. Les aléas de la vie et ses coups durs, séparations, licenciements, disparitions précoces ajoutent une épaisseur supplémentaire, le rock'n'roll devient alors une bouée de sauvetage. Tout cela Frédéric nous le conte par le menu. Lui-même victime d'un accident cardiaque fin 2019 a frôlé la catastrophe. Probablement l'incident qui a motivé la rédaction du livre, l'arrêt des concerts dû aux différents confinements et autres couvre-feux dégageant le temps nécessaire pour passer à l'acte. Un récit de vie d'une telle sincérité est forcément émouvant. Un petit mot enfin pour souligner la beauté du cliché ornant la couverture duquel se dégage toute la fureur de l'expérience « live ». Cela nous manque tout ça…
Frédéric Michallet, First Love Never Die, Les éditions du joyeux pendu, 200 pages, 16 euros.
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