lundi 27 août 2018

Interview avec Belako



Dans un Rock En Seine plutôt morne cette année, le quatuor basque a constitué une authentique et magnifique surprise. Quelques minutes après une prestation survoltée, nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec le groupe dans l'espace presse en compagnie de l'ami Jérôme Vaillant de Songazine… 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, en raison de la proximité avec la frontière, Belako n'avait jamais eu jusqu'à présent l'occasion de jouer de ce côté-ci des Pyrénées. Eux, en tout cas, sont tout heureux d'être ici apportant fraîcheur et enthousiasme dans un espace VIP à l'ambiance plutôt guindée, et communiquent avec passion sur leur musique : « C'est notre première fois en France et le public a été génial ! » Le moment revêt une importance toute particulière pour la chanteuse du groupe, Cristina, parfaitement francophone depuis ses études au lycée français, et presque une habituée du festival depuis une première visite, en tant que festivalière, il y a dix ans. 

La première chose qui frappe lorsque l'on découvre le quatuor sur scène, c'est la densité de la musique, le fait que les musiciens jouent réellement ensemble, comme en témoigne les nombreux sourires échangés entre eux pendant le concert : « On est ensemble depuis 7 ans, on est une équipe, une famille ». Une bonne humeur partageuse qui n'empêche pas cependant de faire passer quelques messages biens sentis à l'égard des personnes malveillantes envers le public féminin du festival : « On ne veut pas de mauvais comportements ! On est plus engagés dans les paroles du dernier album » (« Render me numb trivial violence », nda) 

Musicalement la chose surprend ! Une sorte de clash géant entre post-punk, cold et new wave, une pointe d'électro limite expérimentale, au-dessus de laquelle on croît reconnaître quelques ombres, My Bloody Valentine pour les strates de guitares stridente et un soupçon de Cure dans la basse. Le résultat est ultra vitaminé et la section rythmique tient la baraque en toute circonstance. C'est assez rare dans le rock pour être souligné mais la guitare reste muette en plusieurs occasions. L'affirmation d'une volonté d'aller de l'avant : « On essaie d'atteindre le point où on ne va pas se conformer à la norme. On copie mais à notre façon, on a même fait un morceau reggae ! (« Strangers in a box », nda) » Sauf qu'à l'écoute on est bien loin du reggae roots des années 1970 ! « On prend les éléments pour les emmener ailleurs, par exemple on a deux morceaux assez électro (dont le fameux raggae, nda). On essaye de trouver le moment où la distorsion va en quelque sorte briser la chanson. On adore le lo-fi, la majorité de l'album a été enregistré sur bande, on a un titre enregistré à partir d'un simple téléphone. » Mais tout cela prend évidemment une toute autre ampleur, plus puissante, sur scène : « Je suis habituellement une grosse dormeuse » nous confie la chanteuse Cristina « mais impossible de trouver le sommeil après un concert tellement la décharge d'adrénaline est forte. C'est pour ça que finalement jouer la journée (17h50, nda) ne me déplaît pas finalement ». Tout le contraire de Lore, la bassiste, qui elle est résolument une musicienne de nuit. Mais qu'importe dans le fond pourvu qu'on puisse les revoir bientôt sur scène par chez nous, de jour comme de nuit… 

Propos recueillis le 26/08/2018 à Rock en Seine
Un grand merci à Lola et Lucie de La Mission, à Jérôme, à Belako et à Cristina pour le cd !

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