vendredi 8 août 2014

Lee Fields : « Emma Jean »



Vétéran de la scène soul, longtemps boudé par le succès, Lee Fields a entamé une nouvelle carrière vers le début des années 2000, dans un premier temps sous l'égide du label Daptone (spécialiste en matière de sauvetage, cf. Sharon Jones, Naomi Shelton etc...) avant de passer sous les fourches caudines du label frère Truth and Soul. Les deux précédents efforts de Lee Fields « My World » et « Faithfull Man » ont enfin vu les efforts de ce brave Lee récompensés avec deux jolis succès critique à la clé et un début de reconnaissance même si celle ci est circonscrite à un cercle restreint de spécialistes. Sur ce nouveau disque, dédié à sa maman Emma Jean, Lee Fields retrouve les studios Dunham et sa fidèle équipe, Leon Michels à la production et un sacré roster : l'exceptionnel batteur Homer Steinwess et le guitariste Thomas Brenneck (Menahan Street Band, Charles Bradley, Sharon Jones etc...). A cette fameuse paire de bretelleurs s'est adjoint Dan Auerbach (le guitariste des Black Keys) qui a  également accueilli quelques sessions d'enregistrement au sein de son studio Easy Eye Sound. Du grand classique donc qui se ressent à l'écoute. Dès le début l'auditeur se retrouve en terrain connu, on retrouve cette savoureuse soul music à l'ancienne dont les racines se trouvent dans les années 1960 et 1970. Science du groove (les percussions sont un sacré plus), richesse des arrangements (orgue, cuivres) et le timbre éraillé et profond, véhiculant mille émotions, de Fields en sont les principaux attraits. Seul différence, Fields évolue dans un registre peut être plus intime et langoureux que d'habitude, plus down tempo. Dire que cet album est un ratage serait une insulte, pourtant il manque un petit quelque chose pour que la mayonnaise prenne entièrement. Un peu de piment, de peps, un titre locomotive (que l'on cherche en vain) qui tirerait le tout vers le haut. Il est également vrai que maintenir le niveau de qualité et atteindre de nouveau les sommets des deux albums précédents n'est pas aisé. Disons que Lee Fields se maintient dans la moyenne supérieure mais que « Emma Jean » visitera la platine peut être un peu moins souvent. Pas dramatique dans le fond, tout cela ne nous empêchera pas d'aller de nouveau l'applaudir sur scène. Il le mérite amplement.

En concert le 4 novembre à Paris (Trabendo)




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