mercredi 2 novembre 2011

Mark Knopfler + Bob Dylan, Bercy, 17 octobre 2011.


Le temps d’une tournée commune, le deuxième assurant la première partie du premier, le légendaire Bob Dylan retrouve Mark Knopfler qui fût son producteur durant les années 80 (pas les meilleures de l’artiste soit dit en passant).

On commence donc avec Mark Knopfler et cette fois-ci point de « Sultans of swing » mais une espèce de bouillie/soupe d’inspiration celtique, nouvelle obsession de l’ex-Dire Straits. Les compositions s’étirent en longueur, procurant un sentiment lénifiant chez l’auditeur, jouées par un groupe très (trop ?) nombreux. Ce n’est que lors d’un blues joué en trio, avec un batteur et une contrebasse pour simple accompagnement, que Knopfler retrouve une simplicité salvatrice. Excellent morceau que ce blues à la fois long et hypnotique durant lequel le guitariste prouve qu’il n’a rien perdu de son délicat toucher de guitare. Les sons que Knopfler arrive à tirer de son instrument sont à la fois purs et cristallins et viennent en partie de son jeu au doigt sans l’aide d’un médiator. Méthode qui a fait toute sa réputation auprès des guitaristes amateurs…

Il fallait voir la mine déconfite des spectateurs, dont plusieurs grappes ont quitté la salle avant même la fin du show… Comme il en a bien souvent pris l’habitude ces dernières années, Bob Dylan transforme complètement ses compositions sur scène au point que l’on reconnaît certaines grâce aux paroles et non la mélodie. Et ce Dylan qui ne joue pratiquement plus de guitare sur scène mais du clavier, sur le côté de la scène, histoire d’assurer une vue parfaite pour une partie du public (dont nous faisions partie) sur… le dos de l’artiste ! Cependant, accompagné par un excellent groupe, d’inspiration folk, country et un soupçon de rock n'roll estampillé 50's entre autres sources de la grande musique américaine, cette relecture du répertoire de Dylan vaut vraiment le coup d’être écoutée pour peu qu’on lui porte l’attention qu’elle mérite. A la fin du concert le débat fait rage, dans les couloirs de Bercy, entre fans de l’artiste. Entre autre pomme de discorde, le jeu d’harmonica, jugé trop fort par certains dans le but de cacher une supposée faiblesse en la matière. Soyons clairs Dylan n’est jamais passé pour un instrumentiste virtuose, tant à la guitare qu’à l’harmonica, à la Jimi Hendrix. Ce qui fascine chez lui c’est les compositions. Si le talent d’un artiste se mesure à la prise de risques de ce dernier alors Dylan en est un et un très grand qui plus est…

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