Installé à New York depuis quelques années où il se consacre à la peinture, CharlElie (Couture) s’était un peu éloigné de la musique depuis son dernier album « New Yor cœur » sorti en 2006. 2011 marque donc le grand retour de CharlElie qui s’est accoquiné pour l’occasion du producteur Sean Flora. Si la tonalité générale s’est électrifiée vers une direction plus « rock » que « chanson », plus que jamais, CharlElie semble s’abreuver à la source blues. Source que du haut de sa longue expérience (premier album sorti en 1978), CharlElie se charge de propulser dans le futur. Le morceau « Ta Phosphorescence », produit par Nicolas Repac, est à ce titre remarquable : basse énorme, boucles sonores, sirènes lointaines plongeant l’auditeur au cœur de la grosse pomme, la chanson est un parfait résumé de soixante dix ans d’Histoire car tout est basé sur ce bon vieux rythme ternaire. Il en va de même avec « Les Gestes gratuits », « Quelqu’un en moi » et « La vie facile », moins futuristes certes, mais toujours ancrées dans le blues. Album généreux, 14 titres et plus d’une heure, « Fort Rêveur » met en évidence les talents de conteurs de CharlElie, peut-être dans le fond encore plus cinéaste que chanteur. Quatorze chansons comme autant de petites histoires, de petits films, d’étapes sur ce pont géant qu’il se charge de construire entre les deux rives de l’Atlantique. Car album francophone s’il en est (un seul titre, « Born Again » en anglais), « Fort Rêveur » n’en plonge pas moins son auditeur dans un New York rêvé. Le climax est atteint avec le monumental « Le Phénix » où en peu de mots l’artiste nous ballade littéralement dans New York, décrivant la ville tentaculaire « boroughs » par « boroughs » en autant d’images saisissantes. Tout cela serait vain si CharlElie n’avait pas une Voix. Qu’il agace ou séduit, son timbre est unique et a une amplitude assez large quelque part entre Serge Gainsbourg et Tom Waits auquel on ne peut s’empêcher de penser sur l’énorme « Nés trop loin ». Le premier choc francophone de 2011.
Sortie le 31 janvier 2011
1 commentaire:
Ho bon sang ! Voilà une excellente nouvelle !
Merci, My Head...
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