jeudi 2 octobre 2025

The Delines + Johnny Irion, Supersonic Records, 30 septembre 2025.

C’est un magnifique plateau americana qui a été réuni en ce mardi soir sur la petite scène du Supersonic Records. On débute avec le méconnu (dans nos contrées) Johnny Irion qui, au vu de sa sublime prestation du soir, a tout pour devenir l’héritier le plus crédible de Neil Young. En effet Johnny possède un grain de voix de tête aussi léger que celui de son modèle et alterne, comme lui, titres poignants acoustiques et assauts rock brutaux avec un égal bonheur. Du country folk au rock massif chargé en décibels, tout lui réussit pratiquant le grand écart musical avec autant de brio qu’un Jean-Claude Van Damme. C’est enivrant ! Superbe découverte pour la majorité du public, une poignée d’initiés se souviendront qu’il avait déjà arpenté les scènes de la capitale, au sein de son groupe Dillon Fence, en 1995 en première partie des Black Crowes.

https://www.facebook.com/johnnyirionmusic

Scandaleusement méconnus également, The Delines, est de retour après un premier passage dans la capitale en 2022. Mettant à profit un line-up relativement atypique, incluant claviers et trompette, pour ce genre de musique racinienne, The Delines offre un regard particulier sur la musique étasuniennes. Empreinte d’envolées jazzy (cf. la trompette) et instaurant un climat apaisant grâce aux nappes synthétiques, la musique des Delines se veut contemplative et autant planante qu’évocatrice des grands espaces d’outre-Atlantique. Ainsi, le quintet pratique un swing ouaté, tout en délicatesse, porté par la magnifique voix de sa chanteuse. Guitare et claviers se partagent la part du lion pour un rendu apaisant et impeccable de bout en bout.

https://www.facebook.com/thedelines


Robert Finley : « Hallelujah ! Don’t Let The Devil Fool Ya »

 


Mû par un désir irrépressible de rattraper le temps perdu, après des années à végéter, Robert Finley, 71 ans, ne s’arrête plus ! Un album tous les deux ans, environ, depuis sa rencontre avec son producteur fétiche, Dan Auerbach : son cinquième effort sort ces jours-ci. Quel destin extraordinaire que celui de Robert Finley, consacré sur le tard ! Ce nouvel album ne déroge pas à la règle, il est excellent ! Accompagné par sa chanteuse de fille, Christy Johnson, auteure par ailleurs de contre-chant poignants, Finley livre un album habité par le blues, le gospel et la soul. Seulement huit titres au programme, mais quels titres ! Dépassant les sept minutes, les compositions propagent une fièvre contagieuse, habitées par la foi, hypnotiques et entêtantes. Ce qui n’empêche pas ces nouvelles chansons de pousser les aiguilles dans le rouge à l’occasion (« Holy Ghost Party »), portées par ce son caractéristique concocté par Auerbach et mettant magnifiquement en valeur le grain de voix, cassé et respirant le vécu, de Robert Finley. Une fois encore, le résultat est irrésistible.

Sortie le 10 octobre.

En concert le 9 octobre à La Cigale.

https://www.facebook.com/RobertFinleyMusic