Derrière sa pochette magnifique signée Valentin Lergès, se cache un bien intriguant objet, le premier album du duo franco-britannique composé de Dean Spacer et Clément Sbaffe. A l'image de son patronyme, entre amusement (fun) et deuil (funeral), le duo accouche d'un disque fuyant, aux contours mouvants dont on a du mal à saisir les aspirations. Le disque résulte d'une période de quasi-retraite dans une petite chapelle sise dans la Manche transformée en bulle de créativité débridée, entre moyens limités, lo-fi, et bricolage. Ainsi il est parfois difficile de saisir la direction qui a précédé à la chose (si toutefois il y en a une). Les voix hauts-perchées et la guitare folk, triturée autant que faire se peut et même au-delà, constituent l'épine dorsale. C'est autour que les choses se compliquent. Boîtes à rythmes, synthés, instruments jouets et autres objets détournés de leur usage premier constituent l'instrumentarium utilisé par les deux compères. Guidés par la volonté de sortir des sentiers battus, le duo triture à l'envie ses compositions entre folk lo-fi et pop. On ne compte plus les changements de direction au sein du même morceau, les virages et autres embardées. A l'autre bout du spectre l'auditeur, pour le moins étourdi, ne sait plus trop à quel saint se vouer. On salut ainsi la créativité du duo et l'effort d'inventivité. Mais pris tel que, sans trop de recul, avouons-le, l'album cristallise la frustration d'un univers dans lequel il est difficile de pénétrer.
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