samedi 29 septembre 2018

Bordelophone



Sur la, magnifique, pochette d'inspiration BD, de cet effort inaugural trône un monstre hybride fait d''enceintes et d'instruments crachant des notes comme un dragon cracherait du feu… Une manière de Godzilla musical, une perspective un tantinet effrayante, et gare aux intrépides qui y risquerait une oreille ! De fait à l'image de la créature présentée sur la pochette, Bordelophone ratisse tout sur son passage emportant tous les styles, du métal au reggae (« State of Emergency ») en passant par le prog spatial (cf. « Apollo 13 »), sur son passage dans un déluge de notes balancées avec une maestria peu commune. Un sacré bordel donc pour un groupe au patronyme particulièrement bien pensé. Mais, surtout, une belle démonstration de virtuosité car il ne fait aucun doute que nous avons affaire là, à un disque de musiciens (la moitié du groupe est issue du conservatoire), majoritairement instrumental (à l'exception de la participation de l'inénarrable Sanseverino qui prête sa voix râpeuse à « Jambon de Bruxelles, on s'en fout ») qui s'expriment le mieux sur le temps long (l'album dépasse l'heure) pour explorer au maximum les différentes possibilités mélodiques qu'offrent les compositions et pour mieux sauter d'un genre à l'autre dans un ping pong musical où la guitare répond au trombone, un instrument plutôt rare dans le rock. Une démarche qui s'apparente au jazz, qui reste très probablement le fond de l'affaire (cf. « African Lullaby », « Like a lemon tree », « Remember », « 445 ») dût-il cohabiter avec Led Zeppelin et la musique orientale (« Delpez »). Un peu à contre courant de notre époque de saturation à outrance d'informations, de sons et d'images de toutes sortes (surtout vides de sens), voici un disque à l'ancienne qui demande de l'écoute et de l'attention et dont on n'a pas fini de faire le tour… Enivrant ! 
Sortie le 26 octobre. 
En concert le 27 octobre à Paris (Studio de l'Ermitage)

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https://soundcloud.com/bordelophone



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