dimanche 14 août 2016

Richard Ashcroft : « These People »



1997. Grâce à une poignée de titres ravageurs (« Sonnet », « Bitter sweet symphony », « Weeping Willow ») « Urban Hymns », le troisième album de The Verve, se hisse au sommet des charts. Après des années passées dans l'antichambre du rock anglais, la formation menée par « Mad » Richard Ashcroft accède enfin à la célébrité. Un succès bien mal digéré par le groupe de Wigan, les relations entre Ashcroft et son guitariste (le génial Nick McCabe) se détériorent peu à peu et mènent à la dissolution inexorable du quatuor. Richard n'en a cure et entame une série de trois excellents efforts en solo (remember « Check the meaning »?). S'en suivra une reformation de The Verve au résultat mitigée (l'album « Forth » qui sonne comme si la magie s'était évaporée) puis une tentative de cross over (un groupe nommé United Nations of Sound) passée inaperçue. 2016. Dix ans après son dernier effort en solo, Richard Ashcroft revient aux affaires avec ce nouveau disque. Il s'en est passé des choses depuis l'âge d'or de The Verve. Bien décidé à ne pas se laisser distancer, Ashcroft reprends les choses là où il les avait laissées, comme sa collaboration avec l'arrangeur Wil Malone (un homme clé dans le succès d' « Urban Hymns »), tout en tentant de nouvelles expériences. Soit mélanger son songwriting, typiquement british, à base de guitare folk à une production moderne et des beats électro (on note la participation de Mirwais). Bien mal lui en a pris tant la démarche s'accorde mal avec la nostalgie intrinsèque de ses compositions. On a ainsi l'impression que l'émotion qui se dégagent des chansons est systématiquement plombée par un martèlement dance, aussi fin que la démarche d'un mammouth, un peu comme si un éléphant débarquait dans un magasin de porcelaine (« Out of my body », « Hold On »). Pourtant, parfois, le génie mélancolique d'Ashcroft réapparaît, par intermittence, voire par accident (« They don't own me », « These People »), particulièrement en fin d'album (« Picture of you », "Black Lines"). De quoi laisser des regrets…

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