Porté disparu depuis 2005, le duo
Carlos Robles Arenas (batterie) et PJ Chabot (violon), aka Orange
Blossom, est de retour. Nouveau disque donc, mais surtout, une
nouvelle voix, celle de la chanteuse Hend Ahmed (28 ans) dénichée
au Caire. Il serait aisé de ranger la musique d'Orange Blossom dans
la case « world » mais on se gardera bien d'effectuer de
tels raccourcis, beaucoup trop réducteurs pour un disque et un
groupe de cette ampleur. Certes la musique d'Orange Blossom procède
d'un grand voyage, celui déjà qu'il a fallu effectuer pour
l'enregistrement : L’Égypte d'où est originaire la chanteuse
Hend Ahmed, Aman (Jordanie) pour enregistrer des chanteurs
traditionnels, Cholet enfin pour travailler avec l'orchestre du
conservatoire. Mais avant de tomber dans le grand bain des musiques
dites « du monde », Carlos et PJ ont eu des parcours qui
les ont vu passer par des groupes de rock. Et c'est finalement un peu
de tout cela que l'on entends chez Orange Blossom, le fruit
d'expériences diverses où le chant majestueux en langue
vernaculaire vogue sur un tapis fait de cordes classiques et de
percussions orientales usant d'une mélancolie contagieuse et
prégnante (« Ya sîdî », « Jerusalem »,
« Good Bye Kô »). Insaisissable, se jouant de tous les
contrastes la musique d'Orange Blossom vous retournera le cœur,
« Mexico » à l'acoustique vénéneuse. Un peu plus loin,
une écriture électro/pop/rock se confronte aux vocalises
orientales, l'étonnante « Pitcha » aux différents
mouvements comme autant de tableaux bien distincts. Et le tout se
termine dans un déluge de décibels, le groupe payant son tribut au
rock et à l'électro (« The Nubian », « Black
box », "Pink Man") ayant nourri son adolescence. Finalement on écoute
Orange Blossom comme on feuillette un vieil et précieux album photo
conservant les images d'un voyage fondateur, le regard nostalgique...
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