samedi 25 août 2012

Rock en Seine, Vendredi 24 août 2012.

Get Well Soon (c) Nicolas Joubard

On commence par les canadiens de Billy Talent qui ont cette année les honneurs de la grande scène. Billy Talent est le genre de groupe calibré pour ces rassemblements massifs (sans que cela soit péjoratif) grâce à cette capacité de composer des hymnes punk rock fédérateurs qui fait bouger le public en dépit d’une méconnaissance relative de leur répertoire. Mais c’est résumé là tout le plaisir des festivals faits aussi de découvertes attisant la curiosité. Toujours sur la grande scène mais dans un registre plus pop les danois d’Asteroid Galaxy Tour font sensation, en particulier la chanteuse moulée dans un petit short à paillettes sexy en diable. Mélange subtil de pop tendance disco bricolo kitsch, avec parfois l’ajout d’une section de cuivres donnant un petit air soul old school du plus bel effet, la musique des Asteroid Galaxy Tour est festive et dansante, même sous la pluie. Ce fût un bon moment passé en leur compagnie. A l’autre bout du spectre se trouve Get Well Soon pour un concert exceptionnel puisque le groupe de Konstantin Gropper est pour l’occasion rejoint par les cinquante musiciens de l’orchestre national d’Ile de France mené de main de maître par le chef Christophe Mangou, une collaboration inédite pour fêter comme il se doit les dix ans du festival. Costume trois pièces, longue robe blanche, la prestation est d’un classicisme absolu encore renforcé par les cordes et vents. Une démarche qui n’est pas sans rappeler les Auteurs où les Tindersticks qui avaient déjà tenté ce genre de rapprochements dans les années 1990. La pluie, tombée comme par enchantement à ce moment précis, ne fait que renforcer la mélancolie de l’ensemble. Un grand moment de musique pop sombre et lumineuse à la fois. La collaboration avec Danger Mouse (un groupe appelé Broken Bells) a visiblement laissé des traces chez James Mercer qui présente ce jour la nouvelle mouture de son groupe The Shins qui a (provisoirement ?) remisé au clou les guitares folk pour des modèles électriques (jusqu’à trois), un lap steel et des claviers. Le ton est globalement plus dur, dans des proportions raisonnables toutefois. On pense parfois furtivement aux Smiths. On note également une sortie timide du soleil. On termine enfin avec un autre grand moment passé en compagnie des Islandais de Sigur Ros. Depuis longtemps Sigur Ros s’est affranchi des toutes les influences possibles et imaginables pour proposer une musique aux contours expérimentaux qui leur est propre. Adepte d’une démarche originale, la guitare jouée avec un archet, la basse avec une baguette de batterie, Sigur Ros tend tranquillement sa toile qui finit par envelopper complètement l’auditeur. Une texture sonore fascinante que le chant en Islandais rend encore plus mystérieuse. Spectaculaire en dépit de quelques remarques déplacées (et fort heureusement isolées) de spectateurs trouvant (à tort) le groupe « chiant ». 

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