mercredi 21 mars 2012

Leon Russell, New Morning, 19 mars 2012.




Relativement peu connu du grand public, Leon Russell est pourtant un monstre sacré de la musique dont la carrière a débuté des les années 60 comme pianiste pour le producteur Phil Spector. Longtemps resté dans l’ombre des stars (Joe Cocker notamment) pour lesquelles il oeuvrait comme musicien et songwriter, sa carrière en solo n’a vraiment commencée qu’en 1970 avec son premier album. Un peu tombé dans l’oubli ces dernières années sa carrière est repartie grâce à Elton Jones avec lequel il a enregistré un sublime album (« The Union ») il y a deux ans. Le revoir en concert aujourd’hui tient un peu du miracle, comme tenu de son age et de ses difficultés à se déplacer, il est arrivé au new morning poussé dans une chaise roulante et marche à l’aide d’une canne. Et il faut se pincer pour croire que le concert va se tenir au new morning, une petite salle intimiste à taille humaine. Pourtant dès les premières secondes, Leon Russell balaye tous les doutes. Sa voix est toujours là. Ses mains aussi. Placé sur le côté de la scène on est au début un peu déçu quand on réalise qu’on va le voir de dos. Puis on réalise la chance que l’on a de pouvoir observer de près le travail de sa main gauche sur le piano. Car cet homme a du groove plein les doigts. Et si ses jambes ont des difficultés à le porter, ses doigts eux cavalent sur le clavier avec autant d’agilité qu’au premier jour. Accompagné par un groupe soudé et hyper efficace (batterie, deux guitares et une basse), Leon nous a emmené en ballade dans son paysage musical où se mélangent rock n’roll, country, blues et soul. Composé pour partie de reprises en vrac les Meters (mention spéciale au batteur qui maîtrise à la perfection ce petit swing New Orleans spécifique), les Temptations, les Rolling Stones, Robert Johnson et Jerry Lee Lewis ; Leon a également fait honneur à son répertoire personnel : « Delta Lady » ; « A song for you »… Seule petite déception Leon a un peu trop forcé sur les nappes synthétique en fond sonore, un peu datée 80s et qui ont tendance à empiéter sur les fréquences du deuxième guitariste qui joue sur une lap steel. Quand ce dernier passe à l’orgue, on ne l’entend plus du tout. C’est dommage. Pour le reste ce fut du très haut niveau de la part d’une pointure qui a fait honneur à sa réputation. Saluée par une chaude ovation qui l’a fait revenir sur scène pour des rappels alors qu’il était à cours de compositions. Une excellente soirée.

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