Nouvelle escale parisienne pour le jazzman Avishai Cohen (voir mon message du 24 juin 2009) qui se présente avec un groupe au grand complet, soit cinq musiciens : guitare, piano, percussions, une chanteuse et Cohen au chant et à la contrebasse. A l’image de son passage précédent on se retrouve immédiatement embarqué pour un beau voyage sur les rives de la mer Méditerranée, dans un pays où il fait toujours chaud et où le soleil est à son zénith. Les percussions orientales, la guitare arabe, le chant tantôt en hébreu, tantôt en espagnol et parfois en latino -cette langue ancienne tombée en désuétude et mélange suranné d’hébreu et d’espagnol- tout confère à donner au jazz d’Avishai Cohen, une saveur exotique, une chaleur poussiéreuse. Il y a, intrinsèquement, quelque chose de profondément méditerranéen qui se dégage de cette musique. Le concert se déroule dans une sorte d’opposition/dialogue entre les instruments. Les percussions (impressionnantes) répondent à la contrebasse. Le piano lutte contre la guitare. Les échanges sont parfois profonds, comme en témoignent les regards complices et les clins d’œil des musiciens entre eux. Le dialogue est tendu, l’auditeur transporté très très loin. Et puis il y a les voix celle, profonde, éraillée et de gorge d’Avishai (on pense à Tom Waits) et les contre-chants féminins éthérés et aériens (un peu trop effacés à mon goût). Parfois, Cohen interprète sa musique seul à la contrebasse, chantant et jouant des percussions à même la caisse de son instrument. Pas avare avec le public, l’orchestre reviendra par trois fois sur scène pour les rappels sous les ovations d’un public qui, bien que repu, ne peut les laisser partir. Et l’on ressortira de l’Alhambra, après plus de deux heures intenses, un peu étourdi, comme après une traversée du désert.
www.avishaimusic.com
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