samedi 22 septembre 2007

Make Some Noise : The Campaign to save Darfur


Il n’est jamais évident de chroniquer un disque caritatif. L’importance de l’enjeu peut aisément faire passer l’intérêt artistique de la chose au second plan. Pourtant, il est nécessaire de le faire, puisqu’il existe toujours la possibilité d’envoyer un chèque afin de soutenir la cause de son choix.

« Make some noise » a pour but de réunir des fonds à destination de la population du Darfour, victime, au Soudan, de la répression des Janjawids, la situation au Darfour est brièvement expliquée dans le livret. Le tout se présente sous la forme d’un double album en forme de tribute au grand John Lennon.

Passons maintenant aux sujets qui fâchent un peu plus. Sans animosité aucune, on pouvait sans problème se passer de Christina Aguilera, Avril Lavigne, Tokio Hotel, Duran Duran et autres a-ha de funeste mémoire. Trois versions différentes d’ « Instant Karma » (aucune n’arrive à la hauteur de l’originale), deux de « #9 Dream », « gimme some truth » et « Imagine » : il semble que les artistes ici connaissent bien mal le répertoire de John Lennon, tout ça manque singulièrement d’originalité. Soyons honnête même si le disque est vendu à un prix raisonnable (moins de 15 euros), une bonne moitié du tracklisting n’a aucun intérêt. Seulement voilà il y a le reste. Le grand gagnant de l’affaire est, à mon avis, une fois de plus les Cure qui réinvente « Love » en le traînant dans un bourbier de guitares, directement issu du dernier opus du groupe. Le tout est marqué par une performance exceptionnelle du batteur Jason Cooper. Dans un registre plus soul, Corinne Bailey Rae fait des merveilles avec son joli timbre de voix dans une version dépouillée d’ « I’m losing you » enregistrée live avec pour seul accompagnement un fender rhodes. Lenny Kravitz livre quant à lui une version soul de « Cold Turkey » avec sa voix lancinante. Jakob Dylan et Dhani Harrison (deux célèbres fils de…) reprennent « Gimme some truth » où Dhani réussi la prouesse de recréer le son de guitare de son paternel. Ben Harper livre un « Beautiful Boy » à l’acoustique impeccable tout comme Jack Johnson, l’ancien champion du monde de surf, seul avec ses arpèges de guitare folk habités sur « Imagine ». Green Day n’a jamais été aussi bon que sur cette version de « Working class hero ». Quant à U2 sa relecture pop/reggae d’Instant Karma a le mérite d’être originale à défaut d’être vraiment convaincante.

Comme vous pouvez le constater, il y a vraiment à boire et à manger dans ce disque. Avec en plus la satisfaction de faire une bonne action. A vous de juger…

www.amnesty.org/noise

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