dimanche 28 septembre 2025

Johnny Irion : « Sleeping soldiers of love »

 


C’était le samedi 4 février 1995, au Zénith de Paris, un groupe relativement méconnu, Dillon Fence, assurait la première partie des Black Crowes. Dillon Fence, une formation largement oubliée depuis mais au de sein de laquelle se trouvait un certain Johnny Irion que l’on retrouve, un peu par surprise, aujourd’hui avec un quatrième album solo sous le bras. C’est dire s’il s’en est passé des choses depuis et notamment son duo avec son ex-femme Sarah Lee Guthrie (petite fille de vous savez qui) qui dura deux décennies. Un parcours largement passé sous nos radars, et c’est bien dommage, mais qui ne fait que renforcer le plaisir de retrouver notre homme Johnny aujourd’hui ! Car ce nouvel effort classe Johnny dans le haut du panier des songwriters étasuniens. Il se dégage une sorte d’évidence de ces compositions entre folk, rock et country, qui si elles ne plagient personne s’inscrivent naturellement dans le sillage des grands anciens, de Neil Young à Neal Casal en passant par Dylan LeBlanc pour citer un exemple plus récent. Une petite merveille d’album.

En concert le 30 septembre au Supersonic Records.

https://www.johnnyirionmusic.com/

https://johnnyirionmusic.bandcamp.com/album/sleeping-soldiers-of-love-3

https://www.facebook.com/johnnyirionmusic





vendredi 26 septembre 2025

Marc Ribot : « Map of a blue city »

 



Un peu méconnu du grand public, Marc Ribot est un guitariste virtuose qui a multiplié les collaborations depuis les années 1970, chez Tom Waits ou Robert Plant notamment, ou sur ses albums instrumentaux, couvrant un large spectre, du jazz à l’avant-garde. Si on connaît donc bien son jeu de guitare atypique, sa voix reste à découvrir et il s’agît là de l’objet de ce nouvel album, le premier qui donne à entendre son chant. Marc Ribot prend des risques donc. Musicalement on en avait l’habitude et l’on retrouve ici, avec plaisir, son approche oblique, du blues déstructuré « Say my name » à la musique brésilienne « Daddy’s Trip to Brazil » revisitée à sa façon, loin d’être conventionnelle. L’autre aspect marquant de ce nouvel album est son minimalisme. Abordant ce nouvel exercice avec réserve, Ribot n’ose affronter frontalement le chant et préfère une approche mi-sussurée, à demi parlée, à l’avenant de sa proposition musicale, intime (« Map of a blue city ») et qui n’est pas exempte de ses habituelles expérimentations ; comme la bande originale d’un réveil comateux ("Optimism of the Spirit").

https://www.marcribot.com/






vendredi 5 septembre 2025

Shaggy Dogs : « Pinball Boomers »

 


C’est le propre des grands musiciens, faisant partie du paysage depuis longtemps, de développer un style immédiatement reconnaissable. Ce fameux paysage, les Shaggy Dogs le parcourent depuis 9 albums et le leur se situe au confluent d’influences intemporelles : le blues (« My Baby left me in the fog »), le rock’n’roll (important le roll en l’espèce) et le rhythm and blues, le tout indissociable de deux totems majeurs : Dr Feelgood (« Lee’s the man », en hommage à Lee Brillaux disparu dans l’indifférence générale le même jour que Kurt Cobain) et les Rolling Stones (« Your love is Dynamite », au riff Keith Richardsien). Un creuset que le groupe travaille toujours plus profondément, ajoutant cette fois ci une section de cuivres pour ajouter une nouvelle couleur à l’ensemble et trouve ainsi un soupçon de groove supplémentaire ("We could have been to China"). C’est un fait acquis : avec un cocktail, impossible de s’ennuyer à l’écoute ! En dix titres primesautiers (ou presque), le quintet nous donne raison, la fiesta blues’n’roll est loin d’être terminée, et c’est tant mieux ! Pourvu que cela dure !

Sortie le 26 septembre

https://fr-fr.facebook.com/shaggydogs/

https://shaggy-dogs.com/wp-shaggydogs/





jeudi 4 septembre 2025

Tav Falco : « Desire on Ice »

 


Toujours vaillant à 80 ans, Tav Falco sort son quatorzième album ! Sans son groupe Panthers Burns, qu’il mène depuis 1979, mais avec un impressionnant casting d’invités : Bobby Gillespie (Primal Scream), Chris Spedding (le virtuose méconnu de la guitare), Charlie Musselwhite, Jon Spencer (Blues Explosion), Nicole Atkins et même notre Bertrand Burgalat national (liste loin d’être exhaustive) ! A l’image de la pochette, représentant le chanteur à différents ages entre 1983 et 2019, ce nouvel album voit Tav Falco revisiter certains de ses anciens titres (« Cuban Rebel Girl », « Lady from Shanghai », « Gentleman in black ») sur un mode nouveau et en profite pour glisser quelques nouvelles compositions dans l’intervalle (« Crying for more »). Dès le premier titre, « Prologue », Falco nous plonge dans son univers personnel si particulier et, comme de coutume, la magie fonctionne à tous les coups. Il n’y a qu’un seul lien entre le blues et le tango, le jazz et le rockabilly, et ce lien c’est Tav Falco, bien sûr ! Un type fasciné par Mata Hari et qui fantasme la romance de Paris ou de la Havane en chansons. Une créature de film noir, ou d’espionnage, dont la voix transporte à elle dans un monde suranné, dangereux et romantique, imperméable et chapeau trempés sous la pluie, la clope au bec. Indispensable, irremplaçable et essentiel, ladies and gentlemen : Tav Falco !
Sortie le 12 septembre

http://www.tavfalco.com/home.html

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