Enregistré pour un budget minimal (452,11 dollars), sorti une première fois en 2016 sur un minuscule label local (Colemine Records) avant d'être repris par une plus grosse structure (Dead Oceans) et d'accéder ainsi, sur le tard, à la reconnaissance internationale ; le destin du premier album de Durand Jones and The Indications avait tout du compte de fées. Une note réconfortante dans une contexte dramatique, une scène soul dévastée par les disparitions successives de Sharon Jones (en 2016) et de Charles Bradley (en 2017). Ce disque fut, en tout cas, une bouffée d'air frais pour tous les amateurs éclairés de soul music. Mais à l'heure de sortir son deuxième effort, le groupe semble décidé à passer à la vitesse supérieure, mettant les bouchées doubles à tous les niveaux (écriture, production). Là où le premier LP brillait par son charme intimiste, ce deuxième se veut luxuriant. Les arrangements de cordes sont délicats (dans la lignée du Philly Sound), et l'association au chant de Durand Jones et du batteur Aaron Frazer (beaucoup plus présent derrière le micro) permettent de nombreux jeux de voix et multiplie les contrastes entre voix de tête haut perchée (Frazer) et timbre guttural et puissant (Jones), une dynamique au-dessus de laquelle plane le fantôme des Delphonics. C'est ainsi tout un pan de la soul music que balaye le groupe, une grande variété d'ambiances, tendres, langoureuses ou plus musclée, à laquelle le groupe rend hommage tout au long de cet album finalement plus intemporel que simplement nostalgique. Superbe.
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