En musique, comme en
tout autre chose, la confrontation d'univers différents donne des
résultats, étonnants, intéressants, souvent inoubliables. The
Black Painters est un de ces groupes formés par un heureux concours
de circonstance, un hasard, une sorte de sérendipité musicale. D'un
côté, on retrouve Matthieu Miegeville, chanteur d'obédience métal
connu pour donner de la voix dans des formations aussi radicales que
My Own Private Alaska ou PSYKUP. A l'autre bout du spectre se trouve
Rémi Panossian un pianiste œuvrant dans un registre jazz. Quelles
étaient les chances pour ces deux musiciens de se retrouver ensemble
dans un même studio d'enregistrement si ce n'est par hasard ou par
accident ? En acceptant de sortir de leurs zones de confort
respectives, les deux protagonistes se sont mis en danger et ont
gravé sur bande un disque extraordinaire, une sorte d'hybride, tout
à fait inédit, entre jazz et punk. Entre le rien et l'infini, Rémi
et Matthieu ont réussi à trouver une sorte de terrain d'entente pas
si neutre que ça. Le disque est d'une puissance inouïe
(« J.A.M.O.T. ») où l'orage et la tension gronde dès la
première seconde (« Drink On »). A peine posé sur la
platine, on sait déjà que l'on tient une perle rare évoluant sur
une ligne fragile à la fois totalement classique, on y entends guère
que du piano et de la voix, mais intrinsèquement originale. Un album
rock, heavy, voire même violent par moments, sans la moindre note de
guitare ! Et sans jamais renier non plus le swing hérité de la
moitié jazz du duo (la magnifique « Paris May »). Voilà
le genre d'album que pourraient graver Trent Reznor et Maynard James
Keenan s'il leur prenait un jour l'idée folle de faire un disque
piano/voix. Ce risque Rémi et Matthieu l'ont pris et la récompense
est à la hauteur. Bien plus qu'une simple curiosité, une réussite
éclatante.
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