Bill Pritchard, Le Petit Bain, 3/09/2016 (c) Régis Gaudin |
Pete Astor (ex-The
Loft, ex-The Weather Prophets) et Bill Pritchard, deux songwriters,
britanniques, de la même génération, celle des années 1980. C'est
l'histoire de deux destins parallèles, celui d'un retour aux sources
après une longue absence. C'est aussi une magnifique affiche pour
débuter cette nouvelle saison de concerts. Pour son premier « vrai »
concert depuis des lustres sur une scène parisienne, Bill Pritchard,
très classe avec son chapeau doté d'une plume, se présente dans
une formation trio assez inhabituelle comptant dans ses rangs son
fidèle producteur Tim Bradshaw qui tient la basse avec sérieux et
application et Mike Rhead (également présent sur l'album) à la
guitare électrique (son clair), Bill se chargeant de la guitare
acoustique et du chant. Ravissant ses plus anciens fans, Bill a
régalé son public piochant sa setlist dans une sélection resserrée
de quatre albums : « Three months, three weeks and two
days » (1989, produit par Etienne Daho), « Jolie »
(1991) et ses deux dernières sorties « A trip to the coast »
et « Mother town hall ». Cette formation semi-acoustique
fait ressortir la beauté intemporelle des chansons et des harmonies.
Même si certains titres y perdent au change (« Vampire in New
York » sans la couleur jazz qui fait tout son charme) d'autres
y gagnent un éclat suranné propre à faire fondre les oreilles
(« Saturn & Co » et ses harmonies vocales). Quel
plaisir enfin de redécouvrir en live ces vieux titres :
« Number five », la sexy/langoureuse « I'm in love
forever », « We were lovers », « Tommy &
Co », la mélancolique « Sometimes », « Romance
sans paroles »… Et puisqu'on est à Paris, Bill ne pouvait
pas quitter la scène sans un clin d'oeil au « good old »
et regretté Daniel Darc, le temps d'un « Rien de toi »
extrait de « Parce que » (album sorti en duo avec Daniel
Darc en 1988). Un chouette moment de musique, hélas trop court, une
petite heure qui passe trop vite, aussi charmant qu'une ballade dans
un jardin anglais…
Bill Pritchard, Le Petit Bain, 3/09/2016 (c) Régis Gaudin |
Un peu plus tard,
Pete Astor, toujours svelte, a également ravi le public dans un
style de pop plus électrique et proche du Velvet Underground, tout
en dissonances, à la fois accessible et expérimental, entre
passages calmes et brusques montées dans les décibels. La batteuse
jouant debout sur un kit rudimentaire (une cymbale, un tome basse et
une caisse claire), rappelant Maureen Tucker du VU. Une excellente
soirée.
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