vendredi 31 octobre 2014

The Black Angels : « Clear lake forest »



Pas forcément les plus connus du grand public, les Texans, originaires d'Austin, The Black Angels, sont un des groupes les plus respectés de la mouvance psychédélique actuelle. Parmi leurs hauts faits d'armes, citons la collaboration avec le légendaire Roky Erickson, l'âme damnée des 13th floor elevators, groupe chéri par tous les amateurs de rock sixties. Ca vous classe les musiciens. Du haut calibre...

D'abord sorti, en édition limitée, à l'occasion d'un disquaire day, leur EP « Clear lake forest » se voit gratifier d'une sortie officielle. Sortie pour le moins heureuse puisque le disque en question est excellent. Tout d'abord commençons par préciser qu'avec sept titres et pas loin d'une demi-heure au compteur, ledit EP est assez fourni, un véritable mini-album. Musicalement, si les Black Angels n'inventent rien de fondalement neuf, ils ont moins le bon goût de le faire avec classe. Le soin, maniaque, porté au son les mets instantanément au niveau des mètres étalons des années 1960. Les guitares sont cristallines, l'orgue chaud (« The flop »), la section rythmique groove à point, c'est un véritable voyage dans le temps, un enchantement... Bien évidemment tout cela nous ramène à des références classieuses du rock garage/psychédélique des années 1960. Aucune faute de goût à déplorer. Même leurs références sont marquées du sceau du bon goût et on ne manquera pas de noter que le disque se termine avec un clin d'oeil appuyé au Velvet Underground (« Linda's gone »). Si avec cela vous n'êtes pas convaincus...

http://theblackangels.com/

mercredi 29 octobre 2014

The Oath



Ne faisant rien comme tout le monde, le duo Germano/Suédois The Oath annonce sa séparation un mois après la sortie de son premier album. Un disque qui, au lieu de célébrer en grandes pompes les débuts, scelle la fin (prématurée ?) de l'aventure. Et c'est bien dommage, car les deux musiciennes, la guitariste Linnea Olsson et la chanteuse Johanna Sadonnis, avaient des arguments (musicaux s'entends) à faire valoir. Lookées en combinaison cuir noir intégrale, façon Suzie Quattro dans les 70s, les deux blondes ont, comme tous leurs collègues du label Rise Above, l'ombre de Black Sabbath qui leur plane au-dessus de la crinière. Du métal donc, racé et puissant, héritier du son old school des années 1970, genre qui constitue leur fond de catalogue. Comme les copains, The Oath excelle dans des compositions assez longues, mettant en exergue leurs inspirations psyché et progressives (« Silver and Dust »), riches en breaks et autres ponts relativement tortueux et parfois même, divine surprise, mélodique (cf. « Leaving Together » ) ! Toutefois, le duo délaisse parfois ses aspirations musicales pour revenir à une forme de rock n'roll plus simple dont l'immediateté rappelle la scène pré-punk des années 1960, le MC5 ou les Stooges (« Night Child », « Black Rainbow »). Pris dans sa globalité, l'album constitue un très bon compromis à équidistance du rock n'roll et du heavy metal. Le genre de disque à même de plaire à tout le monde ou presque. Dommage cependant que cela soit, déjà, le dernier du groupe...


lundi 27 octobre 2014

Death Penalty




Fraîchement signé dans le roster du label Rise Above, Death Penalty est le nouveau groupe du guitariste Gaz Jennings (Cathedral). Conforme à la ligne éditoriale du label (Electric Wizard, Uncle Acid etc...), le fantôme de Black Sabbath plane au dessus de ce disque. Ce qui en l'espèce est plutôt un gage de qualité. Death Penalty œuvre donc un style de métal old school fleurant bon le gros son des années 1970. Grâce à sa chanteuse, la Belge Michelle Nocon, Death Penalty attaque le mur du son suivant un angle féminin relativement inédit. La belle voix, ample, de Michelle, qui rappelle celle d'Anneke l'ex chanteuse de The Gathering, fait toute la différence et apporte un contrepoint intéressant au mur de guitares dressé par M. Jennings. L'apport mélodique est évident et appréciable. C'est ce recul, cette distanciation qui permet de distinguer Death Penalty de la masse. Oeuvrant dans le style doom, Death Penalty apprécie les compositions assez longues et privilégie un angle psyché/progressif hypnotique. Pour le reste, le disque est à apprécier pour ce qu'il est. Un excellent album de rock n'roll, fort gouteux en guitares, riche en breaks, soli et autres ponts assez inventifs. Ca n'a peut être l'air de rien dit comme ça mais c'est déjà beaucoup !

samedi 25 octobre 2014

The Rentals : « Lost in Alphaville »



Il fût un temps, pendant les années 1990, où Matt Sharp fût un musicien à la mode. Bassiste et co-fondateur de Weezer (un groupe qu'il a quitté en 1998) pendant la meilleure période de ces derniers et en parallèle, leader de The Rentals, formation plus new-wave, qui en 1995 a décroché un tube avec l'excellente « Friends of P. ». Après un deuxième disque avec les Rentals « Seven more minutes » en 1999, Sharp est tombé peu à peu dans l'oubli. Ses activités se sont fait plus discrètes, notons tout de même un album en solo (disponible un temps sur CD Baby) et, surtout, le coffret « Songs about time » ambitieux projet protéiforme comprenant des chansons, des photos et des films dont on retrouve les meilleurs pièces musicales, retravaillées, sur ce nouvel effort, le premier sous l'alias Rentals depuis 15 ans. Le groupe a également été renouvelé et la recrue la plus spectaculaire se nomme Patrick Carney, batteur des Black Keys de son état. Ce nouveau disque s'ouvre donc avec « It's time to come home », titre pour le moins approprié tant la sensation de retour semble pregnante pendant les 40 minutes que dure ce nouvel enregistrement. C'est avec plaisir que l'on retrouve les Rentals et on constate que la recette n'a que très peu bougée en dépit des années : un savant alliage entre l'orgue Moog, plutôt typé années 1980, (« Seven Years »), guitares énormes délivrant un prototype de gros son typique des années 1990 (« Thought of sound ») et choeurs féminins. Si la formule musicale est quasi identique, l'homme en revanche a beaucoup changé. Et gagné en maturité, surtout. La différence se fait sur une somme des petits détails : le son est énorme, l'écriture musicale plus précise favorise les « hooks » mélodiques et les paroles dévoilent une sensibilité inédite. Lorsque le cocktail est bien dosé, il se révèle particulièrement corsé. The Rentals n'a pas son pareil pour délivrer des tubes intemporels : « 1000 seasons », « Damaris », « Song of remembering » (Joey « Pixies » Santiago à la guitare, quand-même!!) avec la dose de nostalgie nécessaire sans tomber dans l'excès. Enfin avec « The Future », placée en clôture, Sharp réussit son feu d'artifice final en entraînant son groupe sur un terrain nettement plus expérimental. Un retour aussi inattendu que réussi.

http://therentalsmusic.tumblr.com/

vendredi 24 octobre 2014

Loren Connors : « Portrait of a soul » (Réédition)




Personnage énigmatique au parcours difficile à retraçer, Loren Connors (né à New Haven, Connecticut en 1949) a sorti environ 80 albums, sous differents alias (Guitar Roberts, Loren Mazzacane etc...) depuis ses débuts en 1978. Largement méconnu du grand public, le musicien est pourtant un pilier des musiques expérimentales, et compte quelques fans célèbres parmi les membres de Sonic Youth (Lee Ranaldo, Thurston Moore) et Tortoise (Jim O'Rourke), ce qui à l'écoute de sa musique n'a dans le fond rien de surprenant. Plus étonnant, la maladie de Parkinson, diagnostiquée en 1992, n'a en rien ralenti son rythme de travail. Sorti à l'origine en l'an 2000 et oublié depuis, son album « Portrait of a soul » vient d'être réedité avec une nouvelle pochette et un mastering inédit. Un disque que Connors lui-même considère comme le plus personnel. Purement instrumental, le concept du disque s'articule autour d'un cycle de 24 heures mis en musique. Ainsi, les 14 premières plages constituent un suite sobrement intitulée « Day ». La soirée, « Evening » s'étend des pistes 15 à 19 ; la nuit « Night » tombe à la plage n°20. Enfin, les trois derniers morceaux (numérotés 24, 25 et 26) sont une aube nouvelle (« Dawn »).

Loren Connors, fait partie de ces artistes inclassables et ce disque ne ressemble finalement à rien de vraiment connu. Entièrement instrumental, enregistré avec très peu de moyen juste des guitares avec quelques effets d'écho, l'album aligne de petites pièces musicales, assez courtes, qui ont toutes la particularité de se couper brutalement. Un effet de style assez perturbant qui, au début, fait croire que le lecteur est brusquement tombé en panne. On ne peut pas être plus éloigné d'un songwriting classique, cette notion même semble en l'espèce être désuète, et il ne serait en rien étonnant que la musique ici présentée ait été improvisée. Différentes sources nous apprennent que Connors seraît influencé par le blues et la musique Irlandais, influences totalement indétectables ici. En fait l'artiste a réussi cette prouesse relativement rare, celle de s'approprier totalement son instrument au point de créer son propre langage personnel. Calme, planante, profonde, la musique de Connors est propice à l'imagerie mentale et évoque des paysages infinis et désertiques. Un charme auquel les rêveurs de toutes sortes ne devraient pas rester insensibles...
Pour se procurer le disque cliquez ici


mercredi 22 octobre 2014

Powersolo : « The real sound »



Attention dans les chaumières, tremblez, les Danois frappadingues de Powersolo sont de retour ! Powersolo c'est un groupe attachant que l'on avait rencontré pour la première fois, il y a quelques années de cela, sur la scène de la Maroquinerie en première partie des BellRays. Le nouvel effort s'intitule « The real sound » et il est difficile de trouver titre plus approprié. Powersolo, c'est le genre de groupe pour qui le temps n'existe pas. Deux gars qui, au 21ème siècle, s'échinent coûte que coûte à faire de la musique comme dans les années 1950, 1960 ou 1970. Le vrai son, le rock n'roll quoi ! Et ça fait du bien ! Bien entendu suivant une telle ligne le duo ne peut que piocher dans des idiomes chéris par l'auteur de ces lignes. On y trouve du rockabilly (« Boom Baba Do Ba Dabba », « Big Lips »), du garage rock bien balancé (« Sasquatch », « The leather suit ») voire de la surf music (« Two headed woman ») ou de la country déglinguée (« New fashioned girl »). Ces deux derniers morceaux, plus mesurés et calmes apportent un peu de distanciation dans la cacophonie générale. Seule chanson en français, « Des filles », sonne comme du Dutronc sous extasy : le blues n'est jamais bien loin... La liste des titres, faîte d'onomatopées, est évocatrice. Powersolo cherche l'efficacité immédiate et apporte un second degré salutaire grâce à son sens de l'humour imparable hérité du cinéma de série B. Voici l'album idoine pour faire les fous lors d'une beach party, la bande sonore idéale d'une fête d'Halloween. Conseillé à quiconque aime le rock n'roll mais aussi le swing.



mardi 21 octobre 2014

Vinny Vegas : « The big white whale »



Originaire de Baltimore, le quintet Vinny Vegas sort son premier album après cinq ans d'existence. Mettant l'accent sur la sensibilité, Vinny Vegas s'ouvre une brèche originale dans un registre rock indé puissant mais mélodique et surtout émotif. Une émotion que l'on entend en particulier dans la voix du chanteur Scott Siskind qui nous entraîne dans une sorte de grand huit émotionel sur le bien nommé « Highs and lows » qui ouvre le disque. Un morceau assez long, fait de hauts et de bas, dès le premier titre la barre est placée assez haut. Alors certes le contient son lot de guitares énormes et de gros son (« From the top of the stairs ») mais l'important se situe dans les arrangements. Le clavier est un véritable atout, le piano apporte une touche mélodique plutôt agréable (« Patterns Weave », « Rubber sternum » ce dernier titre virant au free jazz grâce au saxophone). Ailleurs les nappes de claviers enluminent les compositions (« Claws ») les entraînant sur un terrain hypnotique, mélodique et inattendu (« Sleeping cliffs »). Décidément ces musiciens sont très talentueux. La production du disque est très propre, sans aspérité et c'est la seule chose que l'on pourrait éventuellement leur reprocher : un manque de piment rock n'roll, un petit grain de folie pour bousculer un peu ces compositions un peu trop sages dans l'ensemble. Le disque est néanmoins réussi dans un genre pop/rock indé et le groupe très prometteur...




lundi 20 octobre 2014

Spoon : « They want my soul »


Scandaleusement méconnu de ce côté ci de l'Atlantique, généralement assez mal porté sur les choses du rock, les texans de Spoon sont pourtant l'un des meilleurs groupes indie actuellement en activité qui, en 2007, avait accouché d'un chef d’œuvre au titre complètement idiot « Ga ga ga ga ga ». Formé en 1994, Spoon a donc sorti fin août son huitième album, le premier après un break de quatre années. Dans l'intervalle la troupe menée par le duo Jim Eno/Britt Daniel s'est adjoint l'apport d'un clavier, Alex Fischel dont l'apport est assez sensible sur « Inside out », « Let me be mine » et « New York Kiss ». Le disque démarre fort avec un « Rent i pay » tout en guitares tendues et nerveuses, une certaine idée du bonheur ! On retrouve un peu plus loin avec « Outlier » leur sens particulier du groove, de la basse en particulier, qui se mélange à merveille aux guitares rêches. Tout au long du disque le chant écorché, sur le fil, de Britt Daniel fait des miracles. Les trois ingrédients majeurs de Spoon sont ainsi résumés. Loin de pratiquer l'attaque frontale, Spoon excelle dans ces ambiances en clair/obscur. La musique de Spoon n'est jamais vraiment violente, cette dernière notion serait plutôt sous entendue même sur un morceau plutôt acoustique comme « I just don't understand ». Tractée par une section rythmique plutôt du genre nerveuse, la machine Spoon est ainsi lancée à plein régime parfois traversée d'éclairs de guitares venus d'on ne sait où (« Knock Knock Knock », « They want my soul »). L'écoute de cet excellent disque est conseillée à tous les nostalgiques du rock des années 1990 de Weezer et autres Nada Surf.

En concert le 6 novembre au Trabendo (Paris). Attention notez bien cette date, les concerts de Spoon sont très rares en France, leurs passages se comptent sur les doigts d'une main...

dimanche 19 octobre 2014

Ruthie Foster : « Promise of a brand new day »



Au fil de sa carrière, entamée à la fin des années 1990, Ruthie Foster sera passée par différents stades, rhythm & blues, gospel ou soul. Une constante toutefois, un ancrage profond dans les musiques telluriques étasunienne et un attachement indéfectible au blues. Forte d'une dizaine de pièces, sa discographie vient s'enrichir avec ce nouveau disque produit par la bassiste Meshell N'Degeocello qui tient également la quatre cordes tout au long de l'album. Fidèle à sa réputation N'Degeocello a donné un angle résolument contemporain et moderne aux compositions, plutôt ancrées dans la tradition, de Foster. La balance est ici idéale, la dynamique parfaite. Le chant de Ruthie Foster, découlant du gospel (cf. « Let Me Know », « The Ghetto ») est parfaitement mis en valeur. La production confère à l'ensemble un groove chaleureux (« My kinda lover », « Outlaw ») et une identité forte en dépit des va et viens stylistiques entre blues, gospel et soul music. Un exemple, l'enchaînement « Second Coming », une petite pépite folk, et « It might not be right » que l'on jurerait sortie d'un studio de Memphis dans les années 1960. Le reste de l'album est à l'avenant et est particulièrement réussi.

http://ruthiefoster.com/

jeudi 16 octobre 2014

FM LAETI : « For the music »



Bien que la chanteuse Lætitia soit souvent mise en avant sur le matériel promotionnel du groupe, entre autres les pochettes de disques, FM LAETI est pourtant bel et bien un groupe formé du duo François-Marie Dru et Lætitia Bourgeois, dont le deuxième album sort ces jours-ci. FM LAETI donc nous avait estomaqué il y a trois ans avec un premier effort, savant alliage de soul music à l'ancienne mâtinée d'instrumentations africaines. Ce deuxième disque marque un changement de direction vers des sonorités synthétiques, héritage plus ou moins heureux des années 1980, et approche pop (« Ping Pong ») culminant avec la reprise, complètement inattendue de « Run run run », chipée chez Phoenix ! Rétrospectivement le morceau d'ouverture sonne ainsi comme une formidable déclaration d'intention : « Wanna dance » ! Pourtant malgré l'efficacité de l'ensemble et les rythmiques disco/funk endiablées, la révolution attendue n'a pas lieu. Il s'agirait plutôt d'une évolution. Appelons cela le changement dans la continuité. Le duo ayant trouvé le moyen de caser ces nouvelles orchestrations sans altérer leur imparable sens du groove (« The night has begun to call »). Le chant sensuel de Lætitia assurant par ailleurs le liant entre les deux disques. Ce nouvel effort réserve également quelques moments de soul tendre, « You inspire me », « Tell me a story », « We go slow », qui n'auraient pas dépareillées sur l'album précédent. Placée en clôture, « The Cove », son chant en langue vernaculaire et ses arrangement caribéens rappelle également le premier album (le duo « Coco »). Une pierre de plus dans une discographie qui commence à compter dans la soul hexagonale.
En concert le 24/11 à Paris (Nouveau Casino)


mercredi 15 octobre 2014

PHOX



Composé de sept membres et originaires du Wisconsin, les Américains de PHOX prennent à malin plaisir à nous tourner en bourrique avec ce premier album aux contours difficilement définissables... PHOX tout d'abord, c'est une formidable chanteuse, Monica Martin, au timbre diaphane, hypnotique et terriblement évocateur, parfait pour les ambiances de fin de nuit. Une voix de conteuse qui fait le liant du disque. Car musicalement, c'est un peu foutraque, de la pop indé au rock psychédélique (« Laura »), pastichant la bossa nova entre deux (« Calico man »), PHOX part un peu dans tous les sens. Mais attention foutraque ne veut pas dire bordélique. Les compositions sont abouties et en place mais les arrangements étonnent (la trompette d' « Evil »). Plus d'une fois l'auditeur est étourdi par les étranges chemins de traverse pris par les musiciens : tiens, un banjo reggae, quelle drôle d'idée (« Slow motion ») ! Lorsqu'il se maintient sur une ligne directrice, PHOX accouche de chansons formidables (le folk « 1936 »). Mais l'album a ceci de fascinant que l'on ne sait jamais trop à quoi s'attendre au détour d'un couplet au fil d'orchestrations qui ont le chic pour arriver tel un cheveu sur la soupe (l'intro de "Kingfisher" qui sonne comme de la musique de chambre). Pourquoi pas après tout ? Loin d'être un produit de consommation courante, vite écouté, vite oublié, PHOX nécessite une écoute attentive et répétée pour bien en saisir toutes les nuances...

En concert à Paris (Badaboum) le 19 novembre

mardi 14 octobre 2014

Charlie : « Les fleurs sauvages »



Charlie. Derrière le patronyme androgyne se cache une jeune chanteuse que l'on avait repéré il y a déjà quatre ans avec un premier album de pop soyeuse. Après une longue période de maturation, Charlie est donc de retour avec un deuxième effort plus affirmé. Au fil du temps, l'univers musical de Charlie s'est affiné. La tonalité générale de l'album est beaucoup plus roots au détour d'un harmonica bleuté « Le naufrage », de guitares plus rock (« Tout ce qui brille »), sans excès toutefois, ou lorgnant vers le folk et la country, « Bleu », « Chercheur d'or », le morceau qui ouvre le disque. Si la tonalité musicale, un peu poussiéreuse, porte en elle un goût d'Amérique, ce dernier est compensé par le chant en français emportant l'ensemble vers un ailleurs fort peu visité par la scène française. Difficile, au fil de l'écoute, de ne pas tomber sous le charme de cet album. Simple, car confectionné avec des moyens volontairement limités (en gros guitare, piano, basse et batterie), le disque dégage une chaleur et un sentiment d'intimité très appréciable, souligné par la voix douce et mélodique de Charlie qui nous susurre dans l'oreille. On imagine quelque chose de très naturel, un enregistrement dans une grange ou dans une cabane perdue dans la foret. Une belle réussite...


lundi 13 octobre 2014

Boogers : « Running in the flame »



Adapte forcené du Do It Yourself, bricoleur invétéré, démarche que l'on retrouve jusque dans le graphisme, particulièrement hideux, du disque, attention, tremblez dans les chaumières : Boogers sort son troisième album. Un troisième effort, qu'il a cette fois pris le temps de mûrir, contrairement à ses habitudes. Amoureux fou de la pop, probablement nostalgique des années 1990, Boogers a l'obsession du gimmick qui tue, de la mélodie assassine. Une sorte de champion de la démangeaison cognitive, cet effet pervers de la pop, qui nous fait siffloter une mélodie que l'on n'arrive pas à se sortir de la tête quand bien même on déteste la chanson en question... Donc, sur ce nouvel effort, Boogers assume totalement son amour immodéré pour la (power) pop qui prend différentes formes. « Goin downtown » résume à elle seule la chose passant d'une intro folk/country à un final rock à guitares à base de gros son. En la matière « Showtime » vaut également son pesant de décibels punk. Nostalgique, la reprise reggae d' « Oh my love » est teintée d'effets électroniques rappelant les saveurs douces amères de l'enfance. Protéiforme dans son expression, Boogers va même jusqu'à assumer un penchant peu avouable pour la danse music sur « Don't want me », plage finale du disque. Notons également pour finir, une première tentative de chant en Français sur le punk déglingué « Dis-moi pourquoi ». Un artiste décidément inclassable, c'est ce qui fait son charme...
En concert le 20 octobre à Paris (Divan du monde)


jeudi 9 octobre 2014

The Legendary Tiger Man + Catfish, La Maroquinerie, 7 Octobre 2014


Superbe plateau d'une rare cohérence blues en ce mardi soir dans la superbe petite salle de la maroquinerie. On commence par le duo jurassien Catfish. Sacré alliage de personnalités entre le placide Damien et l'explosive Amandine. Les regards échangés entre deux morceaux par les protagonistes en disent long sur le respect mutuel qui les anime. Et cela s'entend ! Bien loin de se confiner à la simple formule guitare (jolie Gretsch demi-caisse) + batterie, Catfish multiplie au contraire les configurations Amandine passant de la basse à la batterie, laquelle est divisée en deux (la grosse caisse et la charleston pour Damien, le reste pour Amandine). Il en résulte un son de batterie assez mat avec très peu de cymbales. A cette formule très roots, Catfish ajoutent quelques notes électro grâce à un petit synthé aux interventions rares mais judicieuses. Un frottoir et quelques percussions gadgets complètent la panoplie. Catfish maîtrise tous les fondamentaux, le bottelneck, l'harmonica et la puissance vocale de la diva Amandine vous transporte au fin fond des marais. Enfin le groupe est aussi à l'aise en électrique (et vive le lâché de watts!) version garage qu'en acoustique, arpèges et émotion à fleur de peau. Même une simple configuration harmonica et voix vous donne des frissons dans le dos. Notons que beaucoup de nouveaux titres furent joués, probablement en rodage avant un deuxième album dont on est en droit d'attendre beaucoup. Assurément, un groupe à suivre...

On continue ensuite avec The Legendary Tiger Man, le projet solo de Paulo Furtado, par ailleurs leader de Wraygunn. Fait exceptionnel, le Tiger Man qui d'ordinaire se produit en solo intégral est cette fois-ci accompagné de deux acolytes : un batteur et saxophone baryton. Le sax apporte une note jazzy, remplaçant la basse, et d'un coup c'est le fantôme des regrettés Morphine qui vient hanter la salle. Le batteur, exceptionnel de puissance, apporte beaucoup de profondeur, propulsant le trio dans une sorte de transe impossible à atteindre en solo (on se souviendra longtemps du final rock n'roll!). Pas encore tout à fait au point, le trio se paye une bonne tranche de rigolade lorsque les deux musiciens additionnels se plantent régulièrement sur un pont. Le saxophoniste jette alors un billet de 20 euros à son leader en guise d'amende ! Cependant c'est Paulo en solo qui assure la majorité du show. Assis, sa Gretsh demi-caisse sur les genoux, derrière sa grosse caisse de batterie, Paulo égraine ses compositions entre blues et garage rock n'roll sans oublier de rendre hommage à quelques grands noms (« 20 flight rock » d'Eddie Cochran). Également conteur, récitant des textes entre chaque titre à l'instar d'un Tom Waits, Paulo intègre une dimension cinématographique dans son travail : un écran dans le fond projette des petits films illustrant les chansons. Ecran qui permet à Lisa Kekaula et Asia Argento de faire une petite apparition virtuelle. Paulo a surtout eu la bonne idée de faire un peu de ménage dans l'attirail qui l'équipe d'ordinaire sur scène (exit le kazoo et l'engin bizarre qui servait à faire des distorsions sonores) pour un résultat beaucoup plus roots au final. Il subsiste seulement un micro au son distordu qui apporte une note étrangement intime. Ce fut une excellente soirée.

https://www.facebook.com/thelegendarytigerman

Clementi



Ancien leader des confidentiels Meubles Orange dans les années 1990, Clementi fait son retour sur la scène musicale avec ce premier effort éponyme. Pour ce comeback, Clementi a rapidement fait le choix de l'autoproduction afin de conserver un contrôle total sur son œuvre. Bien loin de la pop des Meubles Oranges, Clementi se rapproche avec ce disque d'un certain idéal de la chanson française. Apôtre d'une démarche minimale, l'album s'articule autour de trois éléments seulement : une vieille guitare acoustique, quelques chœurs féminin et le chant de Clementi (et quelques percussions sur « Tourner quand même »). Point d'effet de manche, pas d'entourloupe de producteur ou de gros son, ici, tout n'est qu'acoustique chatoyante et délicats arpèges de guitare. De fait, Clementi revient à la base et à ce qui importe le plus dans le fond : La chanson, soit une mélodie et un texte. En ce sens Clementi valide une des théories de l'auteur de ces lignes : l'acoustique est le juge de paix ultime pour évaluer une composition. En l'espèce, le test est passé haut la main. Ce contexte dépouillé permet de mettre en valeur la finesse d'écriture de Clementi aussi bien musicale que pour les textes mélancoliques et doux amers à la rime riche (A noter « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans » poème de Charles Baudelaire mis en musique). Un travail d'orfèvre, à l'opposé des canons actuels, qui réclame de l'attention et de l'écoute pour être pleinement apprécié. On n'est pas loin de penser que le vinyle et l'impossibilité de sauter les titres ou de revenir en arrière aurait été le support physique idéal pour en apprécier toutes les nuances. Aussi doux qu'un rayon de soleil, ce disque intemporel est très probablement un classique en devenir...
En concert gratuit le 27 octobre à Paris (le Pop In, 105 rue Amelot, Paris XI)
Pour se procurer l'album cliquez ici

mercredi 8 octobre 2014

Gaelle Buswel : « Black to Blue »



Jeune artiste originaire de la région parisienne, Gaelle Buswel sort son deuxième album « Black to Blue » grâce au soutien d'une plateforme de financement participatif. Entre blues, rock et folk, ce nouvel effort exhale un fort parfum d'Amérique dans la lignée des classiques du rock des années 1970, visiblement une source d'inspiration première pour l'artiste. Aussi bien à l'aise en version acoustique (« Confessions and lies », l'émotion à fleur de peau de « Somehow ») qu'électrique (les très enlevées « I don't need nobody » et « Secret door »), Gaelle fait montre de belles qualités vocales, son grain de voix profond et chaleureux, parfois un peu cassé, s'adapte à tous les contextes. Musicalement, le disque se rapproche de l'idée que l'on pourrait se faire d'un « album de route » : jolies compositions, groove tranquille de l'orgue et, régulièrement, un solo de guitare inspiré (Michaal Benjelloun) pour le piment rock n'roll. En résumé, c'est une grande variété de paysages qui vient aux oreilles à son écoute (la note mexicaine de « Black to blue », la pedal steel country de « Black delta dirt »). De plus, la belle sait s'entourer, Elliot Murphy, Neal Black et JC Pagnucco sont venus passer un coup de main sur « The Weight ». Quant à Patrick Rondat il honore de sa présence « For you », le fantomatique bouquet final du disque. On peut toutefois regretter le parti pris pop de la production, extrêmement propre, manquant un peu d'aspérité et lorgnant au final un peu trop vers le rock FM (lâche toi sur les guitares, bon sang!). Plutôt copieux, 14 titres, ce disque n'aurait pas non plus souffert d'être un peu plus court. Des défauts somme toute relativement mineurs compte tenu de l'excellente tenue générale de l'ensemble. Un disque très attachant.

En concert le 16 octobre à Paris (La flèche d'or)

mardi 7 octobre 2014

Nina Attal : « Wha »



Petite prodige du blues à l'age de 16 ans, Nina Attal, 22 ans désormais, a évolué vers une musique beaucoup plus funky. Son premier album, autoproduit, « Yellow 6/17 » avait laissé un goût mitigé. Certes frais et sympathique, mais une œuvre de jeunesse avec ce que cela suppose de maladresse. Son nouvel effort, « Wha » est sorti le 29 septembre dernier. Ce coup ci, Nina a mis les petits plats dans les grands, s'exportant aux studios avatar de New York City, afin de saisir l'essence du groove. La genèse de l'enregistrement remonte à une première partie de Nile Rodgers. Nina tape alors dans l'oreille du bassiste Jerry Barnes (Chic). Ce dernier fait jouer son carnet d'adresse et en deux temps trois mouvements, Nina se retrouve à la tête d'un backing band de rêve. Outre Jerry Barnes (basse) on retrouve Steve Jordan (batteur d'Eric Clapton) et Bashiri Johnson (percussionniste de Michael Jackson). Bref, des pros à même d'encadrer le talent brut de Nina. Et la formule fonctionne. Sans jamais perdre la fraîcheur qui la caractérise, celle de ses 22 ans, Nina évolue sur un terrain soul/funk qui n'est pas sans rappeler les grands crus du genre et qui évite intelligemment l'écueil de la pop qui obère régulièrement nombre de tentatives. Ici, tout sonne authentique. Les claviers sont chaleureux, les cuivres apportent le peps nécessaire, guitares (Nina et Philippe Devin) et section rythmique sont à l'avenant. L'album déroule son groove, tranquille (cf. « Back from the hole ») parfois teinté de funk plus musclé (« Bring me back that love »). Mais le plus étonnant reste la maturité vocale de l'artiste, en net progrès sur ce plan, qui sonne comme une diva de Detroit ou de Memphis (cf. « Everything you say »). Une alternative crédible aux canons étasuniens du genre. A découvrir...
http://www.ninaattal.com/

lundi 6 octobre 2014

The Dedicated Nothing : « Dawn to dusk »



Surfant la crête d'une énorme houle de guitares, nos quatre surfeurs Biarrots, The Dedicated Nothing sont de retour avec un premier album en bonne et due forme. 10 compositions donc, en forme de marée noire par une nuit de pleine lune, un sentiment qui de Joy Division à Interpol a déjà été maintes fois éprouvé auparavant. Car vous l'avez compris, ils ont beau être surfeurs et de Biarritz, lorsqu'ils empoignent leurs instruments, les Dedcats font (presque) tout sauf de la surf music. Ils se situeraient même plutôt à l'opposé. Leur rock serait plutôt empreint des années 1980/1990, à base de guitares énormes (« Hopes ») sur une section rythmique puissante et carrée. Et ça commence plutôt fort avec un enchaînement « When we were kings »/ « You want to know » à forte teneur en watts, déployant une énergie dingue. Ailleurs, le quatuor provoque un sentiment de spleen, ralentissant le rythme comme sur les arpèges délicats de « Dawn to dusk » ou sur la belle mélodie de « Love me girls » présentée ici dans une nouvelle version très différente de celle de l'EP. « Mind Love » résume à elle seule chose, effectuant un mouvement de balancier entre une intro plutôt calme suivi d'un torrent de guitares. Dans le même ordre d'idées citons « Leaving you » au pont pratiquement punk. Entre énergie et mélodie, les Dedicated Nothing maîtrisent toutes les composantes d'un rock d'influence anglo-saxonne qui, s'il n'a rien de fondamentalement original, est rudement bien balancé...


Black Strobe : « Godforsaken Roads »



En solo ou sous l'alias Zend Avesta, Arnaud Rebotini est un acteur majeur de la musique électronique dans notre hexagone ; musicien et producteur, sa patte « glacée » avait notamment fait des merveilles sur l'album de Rafale. Aux commandes de Black Strobe depuis une quinzaine d'années, Arnaud laisse libre cours à sa passion du rock (voire du métal par moment) et du blues. Conscient qu'il n'a ni le vécu ni la légitimité (ceci est dit sans offense) pour concurrencer BB King et autres John Lee Hooker sur leur propre terrain, Rebotini préfère intégrer le blues comme une influence première en matière de composition plutôt que de jouer l'imposture et se faire passer pour un bluesman pur. Black Strobe est ainsi un groupe aux contours fuyants, limite expérimental, cherchant à concilier la passion de la guitare ternaire avec celle des synthés analogiques. Le groupe n'est pas sans rappeler Depeche Mode (attention, celui de « Personal Jesus »), où une guitare ternaire ferraille dur contre synthés et autres boîtes à rythmes, un peu comme si Nine Inch Nails s'était mis en tête de faire un album de reprises de Muddy Waters. Les Doors du 21ème siècle. L'album brille par son côté oblique, les chansons ménageant de nombreuses surprises, une passage très rock succédant à un interlude électro plutôt froid et vice-versa ; le plus intriguant étant certainement cette reprise entièrement synthétique du « Folsom Prison Blues » de Johnny Cash. Au fil du disque, Rebotini laisse également apercevoir de belles qualités vocales. Tel un stentor, son timbre de gorge, profond est idéal pour incarner ce genre de répertoire. Finalement, il n'y a guère que les puristes de tout bords pour ne pas apprécier la démarche.

samedi 4 octobre 2014

The Angry Cats : « Rock n'riot in town »



Power trio parisien, The Angry Cats sort un deuxième EP qui devrait en défriser plus d'un. Si la base des Angry Cats reste le rockabilly, avec ce que cela suppose de swing par le biais d'une section rythmique à se damner -ah cette basse sur « Fly away from the nightmare » !!!!- rapidement les cinq titres présents ici dévoilent un entrelacs d'influences toutes plus rock n'roll les unes que les autres. Dans les Angry Cats on entends aussi une dynamique punk, du blues déjanté voire même un soupçon de metal stoner et tout ça rien que dans les quatre minutes de « Rock n'riot in town » (la chanson). Fait exceptionnel à aucun moment la sauce ne semble indigeste, tout découle de source avec une grande cohérence. Et parce que le trio n'est pas une bande de bourrins la tête coincée dans un ampli invariablement réglé sur 12, l'EP se termine sur une note country/folk aussi inattendue que bienvenue («He who laughs best laughs last »). Il est décidément très attachant cet EP...
www.theangrycats.com

vendredi 3 octobre 2014

Marie-Flore : « By the dozen »



Après un premier EP folk/acoustique, Marie-Flore passe à la vitesse supérieure avec un album inaugural plutôt abouti. Ce premier album, Marie-Flore l'a voulu fidèle à son image soit un disque de songwriter certes, mais enluminé d'arrangements pop entre lignes de claviers (la psyché « Loud dark crowd ») et guitares parfois nerveuses (« Fancy me ? »). Certains grands noms nous reviennent en mémoire au fil de l'écoute, impossible de ne pas penser au Velvet Underground (la progression harmonique d'« All mine »), aux Cure (« Number Them ») voire aux chanteuses folk des années 1960 (« By the dozen », « Shifting sand », une grande réussite). Velouté et délicat, à cheval entre plusieurs époques sans jamais en plagier aucune, l'album est également assez intimiste. Le nombre des intervenants est limité, entretenant une proximité avec l'auditeur qui sied particulièrement bien à la voix diaphane de la chanteuse qui donne l'impression de nous chuchoter les paroles dans le creux de l'oreille. Le cocktail fonctionne et entre autres réussites citons « Empty walls » qui a tout du mini tube, à la fois accrocheur et entraînant. Un disque d'ambiance, remarquable de cohérence, entre chien et loup, à écouter au crépuscule ou au petit matin, et par lequel il convient de se laisser bercer. Un talent à découvrir...
En concert le 17 octobre à Paris (Divan du Monde – Mama Festival)
http://www.marieflore.me/

jeudi 2 octobre 2014

Haley Bonar : « Last war »


Après des débuts marqués par le folk et la country (seule "Eat for free" placée en clôture rappelle ces influences), la toute jeune trentenaire américaine Haley Bonar change radicalement d'orientation musicale sur son quatrième effort. Le regard dorénavant tourné vers les eighties, Haley a eu le bon goût de garder ce que la décennie avait de meilleur : une certaine idée du spleen et de la mélancolie. On y retrouve ainsi un peu de ce qui faisait le charme des albums des Cure, Joy Division ou Smiths de l'époque. Le disque entier est porté par des lignes de basse énormes dignes de Simon Gallup comme sur le morceau titre « Last war », grande réussite, merveilleusement hantée de l'album. Ailleurs, c'est le grain de voix diaphane, les nappes synthétiques et les guitares fantomatiques qui font des merveilles (cf. « Heaven is made for two »). Il serait ainsi aisé de parler de disque d'ambiance ou d'atmosphère sombre si une approche pop ne venait pas contrebalancer la relative noirceur de l'ensemble. Car « Last war » est également un disque « girlie », accrocheur sans ostentation (le très rock « Woke up in my future », la pop de « Bad reputation »), il est cependant inutile de chercher le tube FM ici, il n'y en a point, Haley a en effet beaucoup mieux à offrir. Enfin nous remercions Haley d'avoir mis de côté l'insupportable martèlement des batteries de l'époque au profit de rythmiques plus légères et bien plus agréables. Une très bonne surprise ce nouveau disque qui renoue avec la durée, idéale, d'un vinyle.