samedi 30 avril 2011

Winston McAnuff & The Bazbaz Orchestra : « A BANG »


Winston McAnuff, vétéran jamaïcain de la scène reggae, âgé de 54 ans, s’est acoquiné avec le groupe de Camille Bazbaz pour enregistrer son nouvel album « A Bang » qui fait suite au projet « A Drop » d’il y a six ans. La rencontre de deux univers qui se retrouvent sur un point : le groove. Un disque libre qui ne s’interdit rien, des petites incursions dans le rock, « Walking Razor » ; « Jacob’s Ladder » (Yarol Poupaud et Don Perez sont aux guitares), des reggae particulièrement roots, qui constituent tout de même le plat de résistance de l’opus : « Hey Girl » ; « Angela Davis », des tentatives plus pop, « Special Surprise », qui sonne presque Beatles, une note de gospel dans les arrangements, « The Path », une pointe de funk, du blues. Une diversité d’influences donc qui ne nuit nullement à la cohérence du projet, le grain de voix un peu éraillé et profond comme le vécu de Winston faisant le lien entre les univers. Enregistré avec une passion contagieuse, Winston et sa bande ont livré bien plus qu’un album, le carnet intime d’un voyage au cœur des musiques roots. Excellent.

www.myspace.com/winstonmcanuff

mercredi 27 avril 2011

Moriarty : « The Missing Room »


Le commun des mortels vit dans une routine métro/boulot/dodo. Chez les musiciens cela serait plutôt studio/aéroport/hôtel/salle de concert. Comment sortir de cette routine ? Son nouvel album Moriarty l’a d’abord joué sur scène, du 14 au 20 mars 2011 au Trianon, lors de concerts tous complets (soit la bagatelle de 9700 spectateurs) avant de finalement le sortir dans le commerce. Ce nouveau disque est donc né sur scène. Cela s’entend, le résultat est brut et compact, comme porté par l’énergie du live. De quoi donner un coup de fouet au mélange folk, blues et jazz du groupe porté par la voix haut perchée de la chanteuse. Avec son lot de bizarreries et de dissonances (Where is the light ), de quoi permettre au groupe de continuer son ascension vers le haut du panier.

www.myspace.com/moriartylands

http://www.moriartyland.net/

lundi 25 avril 2011

Aloe Blacc & The Grand Scheme, Le Trianon, 24 avril 2011.


Sur la foi d’un très bon album, le bien nommé « Good things », qui n’est cependant pas la réussite éclatante que laissait supposer le remarquable single « I need a dollar », Aloe Blacc surfe sur le succès auprès des jeunes urbains alors que la presse spécialisée soul et blues se fait plus critique à son sujet. En attendant Aloe remplit les salles (du moins celles de Paris) les unes après les autres : après le Trabendo et la Cigale, c’est maintenant le magnifique (on ne le dira jamais assez) Trianon qui est sold out. Une sorte d’apothéose pour l’artiste dans ce qui est probablement la plus belle salle parisienne. Comme d’habitude le groupe The Grand Scheme : guitare, basse, batterie, clavier et deux cuivres (ces deux derniers jouent également des percussions) fait son entrée en scène avec une intro instrumentale. Ces petits malins enchaînent avec le gimmick de piano d’ « I need a dollar » alors qu’Aloe fait son entrée en scène. Le public explose alors pensant que la chanson allait être jouée. Que nenni, le groupe enchaîne alors avec le riff de guitare wha-wha, délicieusement blaxploitation, d’ « Hey brother ». Malin ce petit truc pour faire monter la pression… Alors qu’il présente la soirée, Aloe Blacc rend hommage à ses prédécesseurs évoquant pèle mêle Marvin Gaye, Stevie Wonder et James Brown alors que le groupe se lance dans un medley des trois. Sympa comme clin d’œil mais en même temps si tu commences comme ça, Aloe, on n’est pas sorti… Tout au long de la soirée Aloe, une bête de scène qui bouge encore mieux que Raphael Saadiq, ponctue le show de remarques soulful invitant le public a citer le nom d’un être cher et à se câliner pendant « You make me smile » ; ou transformant la fosse en piste de danse façon Soul Train. Niveau musique notons une, assez longue, relecture bluesy du « Billie Jean » de Michael Jackson et une bluffante reprise de « Femme Fatale » (Velvet Underground) qui figurait déjà sur l’album. Un duo inédit en espagnol avec la chanteuse australienne Maya Jupiter (qui a également assuré la première partie) extrait d’un futur album est au programme. Enfin le concert se termine avec « Loving you is killing me » (ça vous parle ?). Aloe quitte la scène laissant son excellent groupe groover avec le public le temps d’une « outro » instrumentale. Le clavier valdingue alors dans un feu artifice de leds qui clignotent. Un final digne d’un groupe grunge. Je pense que ledit clavier est foutu.

www.myspace.com/aloeblaccmusic

www.aloeblacc.com

Ndidi O : « The Escape »


D’origine canadienne, Ndidi Onukwulu (rebaptisée depuis O pour raisons commerciales) est déjà l’auteur de deux superbes albums « No, I never » et « The Contradictor » qui n’ont pas franchis les frontières de sa terre natale mais qui ont été compilés sur le disque « Move Together » pour l’Europe. « The Escape » est donc le véritable troisième album de cette attachante chanteuse dotée d’une belle voix mélodique. Sur ce nouvel effort Ndidi O laisse un peu tomber les envolées de guitare wha-wha blues dignes d’Hendrix (l’album « No i never ») au profit de climats plus acoustiques et un tantinet plus jazzy mettant en valeur sa voix, une sorte de compromis entre douceur et gravité. Tout au long des 12 plages qui composent cette échappée, Ndidi revisite tout un patrimoine musicale allant de la country/folk music au jazz avec une dose de blues (« Old Road »). « Waiting for a sign », une des grandes réussites du disque offre un profil différent, bénéficiant d’une attaque plus rockabilly. En dehors de ce petit coup de sang, on pourrait parler de disque d’ambiance, à la beauté feutrée sans à coups ni aspérité. Une sorte de disque apaisé, lent et mélodique, parfait pour une écoute estivale et nocturne, qui rappelle les grandes heures de Norah Jones. Souhaitons lui le même succès.

POUR UN APERCU VIDEO CLIQUEZ ICI

www.myspace.com/ndidio

dimanche 24 avril 2011

Ben Ricour : « Dans le futur »


Jeune artiste né à Paris en 1975, Ben Ricour est l’auteur de deux albums (« L’aventure » 2005 et « Ton image », 2007) ; cet EP de cinq titres préfigure son troisième effort dont la sortie est prévue pour octobre prochain. Avec cet EP Ben se trouve un créneau frais et ensoleillé entre chanson française et folk qu’il se charge d’embellir d’arrangements reggae (« El nino »), slam ou oriental (« Lance Rocket »). Présent sur le titre « La Parka », Oxmo Puccino apporte une brique hip-hop à l’édifice. Si la musique, basé sur la guitare acoustique ou le ukulélé, est assez colorée, les paroles font parfois état d’un certain désenchantement : « terre qui ne tourne pas rond et nous oblige à faire des métiers à la con », ça vous parle ? Un EP attachant en attendant l’album.

www.benricour.com

samedi 23 avril 2011

Ceilí Moss : « La vie sent quoi ? »



Groupe belge s’articulant autour du chanteur Laurent Leemans, Ceilí Moss a déjà quatre albums et une cassette démo à son actif. Relativement peu connu dans nos contrées, c’est avec ce quatrième effort que l’on découvre ce groupe, citant les Pogues comme une de ses influences les plus importantes. Ceci pour cadrer le décor. Car Ceilí Moss va bien au-delà et se trouve au cœur d’un grand brassage musical entre cornemuse celtique bien sur, mais aussi folk, chanson française et sonorités venues d’Europe de l’est : Kelzmer et Balkans. Le chanteur Laurent Leemans s’exprimant avec un égal bonheur en français, en anglais et en néerlandais. Sans oublier qu’une partie de l’album est instrumental. Comme chez les modèles Pogues, on retrouve cette attaque punk des musiques traditionnelles que l’on retrouve particulièrement dans le martèlement de la grosse caisse de « La vie sans toi » et « Que peut-il nous arriver de pire ?». Mais bien entendu Ceilí Moss va encore une fois au-delà offrant de jolis arpèges folks dans un « Next Market Day », qui rappelle le folk britannique des années 60. A d’autres moments ce sont les cordes qui offrent des climats sereins et des paysages apaisés. Un grand voyage musical en quelque sorte plein de surprises.


http://www.ceilimoss.be/


www.myspace.com/ceilmoss


vendredi 22 avril 2011

Helium Horse Fly : « A dispute to redefine clearly frontiers between devils and angels »


Premier EP de six titres pour ce groupe aux racines éclatées entre Besançon et la Belgique (Liège). Dès les premières mesures on est emballé par la voix envoûtante de la chanteuse Marie Billy, son chant lyrique à l’extrême, porté par des émotions à fleur de peau, n’est pas sans évoquer un Jeff Buckley au féminin. Pour accompagner une voix si atypique, il fallait un groupe sortant de l’ordinaire. Et ce groupe c’est précisément Helium Horse Fly. La base est très clairement rock, avec un soupçon de métal. Mais Helium Horse Fly a vite fait de détourner tous les clichés faciles partant dans une déstructuration digne d’un groupe de free jazz ("Smile Heater"). Sonic Youth n’est finalement pas si loin. Influences noisy donc avec une pointe de violence, parfois incroyablement rentrée (« Missing Ingredient »), qui se niche forcément là où on ne l’attend pas. L’auditeur est ainsi mis sous pression durant toute la petite demi-heure que dure le disque, s’attendant à chaque instant que la musique lui explose à la figure. La tension générée va crescendo, monte, redescend (« Cardiogram »). Parfois le groupe peut se faire incroyablement mélodique le temps d’un « Lights » apaisé et serein. Un petit exploit donc à supposer que le groupe puisse contenir le feu intérieur qui l’anime sur la durée d’un album.

www.heliumhorsefly.com

jeudi 21 avril 2011

Raphael Saadiq, Le Trianon, 20 avril 2011.


Un concert de Raphael Saadiq et c’est tout le professionnalisme à l’américaine qui déboule dans la magnifique salle du Trianon. Raphael Saadiq, musicien multi-instrumentiste surdoué, capable à lui tout seul (ou presque) d’enregistrer un album de la trempe de « The way i see it », super songwriter, chanteur à la voix d’or, producteur côté (allez demander à Joss Stone ce qu’elle en pense), toujours sapé avec classe et qui en plus bouge et danse comme un Dieu. Question, faut-il adorer ce type ou le détester par pure jalousie ? Et, ce qui ne gâche rien, Raphael sait s’entourer. Le groupe qui l’accompagne ce soir, deux guitares, basse, batterie, clavier et deux choristes : un homme et une femme, est excellent et développe un groove sobre mais ultra efficace. Franchement, il n’y a rien à redire, musiciens top niveau. Compact et soudé, le groupe est à même de briller dans plusieurs styles. Car on a tendance à cataloguer Raphael Saadiq un peu trop vite dans la catégorie des soulmen vintage. Certes il brille dans ce style mais c’est oublier sa production du siècle passé, les groupes Tony!Toni!Toné! et Lucy Pearl. Parti sur d’excellentes bases, avec de très bonnes interprétations des récentes « Heart attack » et « Radio », beaucoup plus soulful et moins rock que les versions studio (en dépit des trois guitares), le concert a pourtant vite dérapé, Raphael Saadiq s’amusant un peu trop avec son répertoire. Je suis désolé de le dire, mais ce n’est pas la première fois que cet artiste me laisse le goût, un peu amer, d’être passé à côté de quelque chose de grandiose sur scène. Le medley « 100 yard dash / Keep marchin’ / Sure hope you mean it» est joué sur un tempo effréné. Les chansons sont à peine jouées dans leur intégralité et Saadiq donne l’impression d’expédier en vitesse les compositions qui sont pourtant parmi ses meilleures. Et à côté de cela, le groupe se lance dans des jams interminables (seraient-ils en train de meubler ?) où même avec la meilleure volonté du monde, on finit par décrocher emporté par une désagréable sensation de flottement. N’oublions cependant pas une chose, avec un talent pareil même le « moyen » est à un niveau très élevé. Alors, Raphael on l’aime où on le déteste ?

www.raphaelsaadiq.com


mardi 19 avril 2011

Swingin’Carpets : « Positively »



Question : mélanger une guitare blues à une rythmique swing, que cela peut-il bien donner ? Réponse : Les Swingin’ Carpets, groupe, originaire du sud de la France, qui n’est ni jazz, ni blues, ni rock n’roll (le « n’roll » étant en l’espèce capital) mais un peu les trois à la fois. La recette est simple : une contrebasse, une batterie pleine de swing, une guitare électrique (probablement demi-caisse) et un saxophone pour l’excellente note jazzy et c’est tout le blues qui se prend un bon coup de sang swinguant en diable. Baignant dans une délicieuse atmosphère 50s (cf. la pochette), les fans de rock n’roll vintage (Stray Cats, Kitty Daisy & Lewis, Hillbilly moon explosion) trouveront aussi leur compte dans l’affaire. Les quatre musiciens sont en outre de grands fans de T-Bone Walker, cinq de ses reprises figurant sur le track-listing, les sept plages restantes étant des compositions personnelles. Adeptes d’une démarche jazz, l’album laisse à chaque musicien le temps nécessaire pour explorer les possibilités de soli offerte par chacune des compositions (« Blue Mood » ; « Don’t leave me »). Le résultat est particulièrement vivace, donnant l’impression que le groupe joue « live » en studio. Franchement bien fait, joué avec passion, cet effort se révèle « jumpy », énergique et rafraîchissant.


www.myspace.com/theswingincarpets


lundi 18 avril 2011

Wonderflu needs you !

Wonderflu (voir message précédent) se lance dans une chasse aux trésors afin de réaliser un clip. Si vous pouvez les aider n'hésitez pas...


Pour faire un clip, il faut beaucoup de choses.Heureusement, on a presque tout. On a la chanson, le réalisateur, l'équipe, le matériel, les figurant(e)s.On a le budget nécessaire pour la logistique (merci à tous).On a même une date de tournage (ce sera le week-end du 23 avril 2011, dans une semaine) Par contre, on n'a pas :- un salon/salle à manger avec parquet (voire avec cheminée)- un chevalet- un détecteur de métaux- un diable avec roues gonflables Si vous avez ça ou si vous connaissez quelqu'un qui en dispose, contactez directement le réalisateur, Ludovic Mayer.ludovic.mayer@gmail.com En guise de récompense, on offre des places pour notre concert du 8 juillet à La Java :)- 2 places pour le salon- 1 place pour le chevalet- 1 place pour le détecteur

dimanche 17 avril 2011

Vandaveer + Cheyenne Marie Mize, Le Café de la danse, 16 avril 2011.


A peu près un an après sa dernière visite, c’est un Vandaveer au grand complet soit le chanteur guitariste Mark et la choriste Rosie qui sont venus nous rendre visite quelques jours avant la sortie de leur nouvel album (le troisième) intitulé « Dig down deep » (sortie demain lundi 18 avril).

Un petit mot pour commencer sur la jeune chanteuse originaire du Kentucky, Cheyenne Marie Mize qui a assuré avec aplomb et en solo la première partie ; au piano tout d’abord, au violon ensuite, à la guitare électrique et enfin au tome basse. Jolie voix, Cheyenne développe un univers emprunt de folk et de country ou l’émotion est toujours présente. Un peu mélancolique au début, c’est lorsque Cheyenne empoigne sa belle guitare demi-caisse que le rythme s’emballe un peu, sa façon à elle de remercier le public pour la qualité de son écoute en jouant des chansons plus « heavy ».

La prestation de Vandaveer commence par la projection, à même le mur de pierres blanches, de la dernière vidéo du groupe « Dig down deep » qui donne son nom au nouvel album. Le duo fait ensuite son entrée sur scène tel un duo d’ombres chinoises, alors que la salle est plongée dans l’obscurité. Vandaveer est vite rejoint sur scène par Cheyenne (qui a assuré la première partie) venue prêter main forte au duo. Le folk délicat de Vandaveer, fait d’effleurements de cordes et d’accords balancés avec conviction, va à merveille dans cette salle. Vocalement on fait facilement le rapprochement entre la voix de Mark et celle de Bob Dylan. Rosie apporte des contre champs poignants de sa voix de diva. Pour battre la mesure, Mark utilise sa jambe droite, dans une chorégraphie assez étudiée, et grâce à des clochettes à la cheville, un peu comme les vieux bluesman, Mark marque les deuxièmes et quatrièmes temps (c’est le secret du swing mes amis, marquer les deuxièmes et quatrièmes temps). D’un point de vue rythmique, Cheyenne aide aussi beaucoup le duo grâce à son tome basse, mais surtout, le violon apporte une note country au folk. Enfin grâce à son charisme, l’assistance féminine présente bade Mark, et à son humour ravageur le duo s’est facilement mis le public dans la poche, assurant à ce dernier une soirée agréable.
www.myspace.com/vandaveer
www.vandaveer.net
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www.myspace.com/shinymoneymize
cheyennemariemize.bandcamp.com
www.facebook.com/cheyennemariemize

vendredi 15 avril 2011

Rafale : « Obsessions »


Précédé d’une hype de tout les diables, pas forcément un bon signe, grâce à trois EPs encensés un peu partout, le trio Rafale, formé en 2007 par Julien Henry (synthés, chant) et Marc Aumont (basse, chant) rejoint par le batteur Franck Richard, s’apprête à sortir son premier album « Obsessions » produit par Arnaud Rebotini. L’opus s’avère être un petit tour de force qui commence par l’intro, en forme de maelström sonore d’ « Everglades » avant que la machine se mette en route pour de bon sous l’impulsion de la batterie. Toute la saveur de Rafale est là, dans la présence d’une véritable section rythmique, qui pulse le groupe et apporte une énergie rock, voire même du groove, dans l’univers mat et glacé de Rafale. Tout au long des dix plages de l’album, Rafale télescope les synthés vintages, influences new et cold wave, électro et nu-disco. Dense, compact et forcément sombre, on reconnaît bien là la patte glacée de Rebotini, Rafale excelle dans une espèce d’électro feutrée et minimale où les ingrédients sont peu nombreux mais poussés à leur maximum. Les titres commencent doucement avant de monter en pression crescendo, les couches sonores se superposent jusqu’à atteindre une sorte de climax jouissif et dansant. Recommandé.

SORTIE LE 18 AVRIL

www.rafale.tv


Rafale "Everglades" directed by Victor & Vianney from Basic Films on Vimeo.

jeudi 14 avril 2011

Candide : « Et si… »


Originaire du Nord Pas de Calais, désormais installé en Bretagne et autrefois chanteur de SMILE, Candide s’apprête à sortir son premier album en solo intitulé « Et si… ». Ce dernier est un projet éminemment personnel, enregistré à deux avec un seul batteur, Laurent, Candide se chargeant de tout le reste à savoir : guitares, basses, piano, ukulélé (cf. le single « Eléa »). Le disque se révèle d’une limpidité exemplaire, un disque de guitares : qu’elles soient acoustiques ou électrique, Candide aime gratter tout simplement. Et se fraye au passage un créneau sympa entre chanson française tendance acoustique et rock franchement lourd (« L’enfer c’est les autres »), on pense souvent à Led Zeppelin, notamment au troisième album du dirigeable, le plus folk. Interprété seul à la guitare électrique « Puisqu’on se ressemble » rappelle le souvenir d’un autre fan mémorable de Led Zep, Jeff Buckley. Candide fait en outre preuve d’un talent certain pour trouver des riffs de guitares ou de basse (instrument sur lequel il se révèle aussi énorme que Simon Gallup des Cure) que l’on mémorise facilement et qui ne manquera pas de démanger nos collègues apprentis guitaristes/bassistes. Un disque simple, dans la meilleure acceptation du terme, procurant un plaisir immédiat.

www.myspace.com/candideenfrance

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mercredi 13 avril 2011

Empyr : « Unicorn »



Enfin ! Annoncé pour novembre 2010 puis début 2011, le nouvel album d’Empyr, Unicorn, sort enfin dans les bacs, neuf mois après que les premiers titres ait été dévoilés. Le sampler découvert en août dernier laissait augurer d’un groupe en plein renouveau artistique, ayant absorbé beaucoup d’influences électro. Cela se vérifie pleinement, notamment sur les premiers singles « It’s gonna be » et « Do it ». Cependant Empyr reste un groupe donc les racines sont pleinement ancrées dans le rock et le métal. Les guitares restent un moyen d’expression privilégié par le groupe à défaut d’être le seul ou le principal. Ainsi, les fans du premier album ne seront pas désarçonnés par « Helena » et « Quiet », qui fait bien mal honneur à son titre étant tout sauf calme, et qui n’auraient pas dépareillé sur le premier album. D’une manière générale les amateurs de gros son trouveront leur compte à l’écoute de ce nouvel effort. Car le rock est toujours là, tapi dans l’ombre, prêt à surgir au détour d’un couplet ou d’un break, dans la pulsation du batteur Jocelyn Moze ou dans les lignes de basses énormes de Benoît Julliard, qui forment à eux deux une section rythmique « heavy » et redoutable mais capable de retenue à l’occasion (« My own short news item » ; « Under the fur » ; « Still Here »). Les guitares de Frédéric Duquesne et Florian Dubos sont à l’avenant et ne manquent pas une occasion d’exploser aux oreilles de l’auditeur quand ce dernier s’y attend le moins. Au chant, Benoît Poher est à l’aise dans tous les contextes proposés dans cet album varié, dans la mélodie comme dans les passages plus lourd. Produit par Ken Andrews (comme son prédécesseur), ce dernier a effectué un travail remarquable réussissant à canaliser l’énergie et la fougue créatrice des cinq musiciens, accouchant d’un album cohérent là où tous les ingrédients étaient réunis pour que l’affaire explose dans tous les sens. Rafraîchissant.

www.empyrmusic.com

lundi 11 avril 2011

Auren, Le théâtre du Lucernaire, 10 avril 2011.


C’est une Auren plus pimpante que jamais que l’on a retrouvé sur la scène du Lucernaire, toute jolie avec une magnifique fleur dans les cheveux. Depuis son dernier passage, au Grand Rex en première partie de Chris Isaak, la jeune artiste a entamé une fructueuse collaboration avec le guitariste Romain Galland. Le tout nouveau duo, actuellement au travail sur le deuxième album de la belle, se produit tous les dimanches sur la scène du Lucenaire jusqu’au 24 avril et dévoile en avant première à cette occasion de nouvelles chansons. Et c’est quasiment une renaissance artistique. Exit, les accents mélancoliques du violon, la guitare apporte un véritable vent de fraîcheur sur la musique d’Auren. Plus rythmée, lorgnant vers des couleurs folk, latines ou country (« Crocodile », « Lilly Flat »). Romain n’hésite pas non plus à électrifier sa guitare, belle Gibson SG en passant, étirant de longues nappes chargées de delay, retrouvant un son presque digne des groupes post-rock (j’ai bien dit presque). Même les compositions plus anciennes (« Elle est partie comme ça » ; « J’aurais dû me méfier ») retrouvent une nouvelle jeunesse. De son côté, Auren joue un peu de guitare folk mais reste surtout fidèle au piano. Elle sautille un peu partout, danse (très bien), n’arrête pas de sourire et est visiblement heureuse d’être sur scène. Elle s’amuse, même de son piano qui tombe en panne, improvisant un petit couplet à l’occasion. Ce qui ne l’empêche pas non plus de se faire plus grave à l’occasion. Le concert s’achève avec une reprise, inattendue, du « Ring of fire » de Johnny Cash. Une prestation rafraîchissante, vivement le deuxième album !


En concert les 17 et 24 avril au Lucernaire (19h) – 53 rue Notre Dame des Champs (75006)


Téléchargez gratuitement « Crocodile » en cliquant sur le site http://www.lamusiquedauren.com/


www.facebook.com/aurenmusics


www.twitter.com/lamusiquedauren


www.myspace.com/aurenmusics


As the stars fall, La Loge, 9 avril 2011.


Pour leur première expérience scénique, As the stars fall (voir mon message du 5 février 2011) a choisi le cadre à la fois calme et intimiste de La Loge. Située dans une cour pavée du quartier de la Bastille, La Loge est cachée derrière une porte cochère, invisible depuis la rue. Cela confère à l’endroit un cachet certain, un cadre calme particulièrement agréable en cette saison pour prendre un verre avant ou après le spectacle et un côté secret. D’une capacité intime, l’endroit est à la fois un théâtre et un lieu musical.

Deux membres d’As the stars fall sont installés sur scène, Rémi a la console et au clavier dispose également d’un ordinateur portable. Mathilde est à côté à la guitare électrique et au synthé, avec également un petit portable à disposition. Steve, le troisième membre du groupe, n’est pas sur scène mais en charge des vidéos depuis les gradins tandis que Guillaume s’emble s’être un peu détaché du côté créatif pour se consacrer à la coulisse. La performance de ce soir met en valeur toute la transversalité du projet As the stars fall entre musique et images. Un concert d’environ 45 minutes ininterrompu, une musique toute en nuance entre passages apaisés et brusques hausses de tension. Jouant au doigt, sans médiator, et dans la position du guitariste classique, Mathilde tire des sons particulièrement cristallins de son instrument alors que Rémi balance le son avec une concentration extrême que même un problème d’éclairage, un spectateur rallumant accidentellement les lumières faisant croire à tout le monde que le show était terminé, ne parviendra pas à troubler. Sur un écran installé derrière la scène les images défilent, des extraits de films en noir et blanc, des images de synthèses aux couleurs fluos des années 80, des images de guerre aussi. Le mot « survive » apparaît à plusieurs reprises comme un leitmotiv lancinant. Entre image et son le spectateur est plongé en plein trip, même dans les moments calmes, la tension ne retombe jamais tout à fait pour mieux repartir de plus belle. Le concert s’achève de manière particulièrement émouvante alors que le logo du groupe s’affiche sur l’écran. Le concert sera suivi de la projection de l’intégrale des vidéos du groupe.

www.asthestarsfall.com

www.lalogeparis.fr

dimanche 10 avril 2011

Festival Cool Soul, Le Bataclan, 8 avril 2011.



Les guitares vintages Gretsch et Gibson, sont de sorties en ce vendredi soir pour la première édition du festival Cool Soul. Un festival plutôt attachant mettant en valeur la scène garage rock/blues actuelle soit une certaine idée du rock n’roll qui groove. Pour l’occasion, la salle du Bataclan a complètement été repensée, de minuscules scènes additionnelles ont été rajoutées dans les coins à côté de la porte d’entrée et des toilettes, là où sont habituellement situés les stands à tee-shirts. Les grosses têtes d’affiches du festival, The Legendary Tiger Man, The Bellrays et The Jim Jones Revue ont les honneurs de la grande scène, les groupes moins connus : Cool Kleps, Restavrant (pas mal) et Scott H. Biram se produisant sur les petites scènes. C’est un peu dommage pour le blues séminal et à la rythmique près de l’os de Scott H. Biram que l’on a entendu a défaut de le voir vraiment.


Les Cool Kleps débutent la soirée, près de la porte d’entrée, alors que la salle est encore loin d’être remplie. Parmi les moments sympas une reprise de « Gaby », ça fait toujours plaisir de réentendre Bashung, un « I wanna be your dog » qui déclenche un tonnerre d’applaudissements, toute la salle ayant le bon goût d’adorer les Stooges, titre qui sera enchaîné avec « Gloria » des Them. Le tout constituant une petite mise en jambe sympa. Quasiment sans temps mort, alors que la salle commence à se remplir, on s’agite sur la grande scène où le Legendary Tiger Man, aka Paulo Furtado également frontman de Wraygunn, fait son apparition ; un écran installé dans le fond de la scène diffusant des films. Le concept du dernier album du Tiger Man « Femina », composé de duo avec des chanteuses, étant difficilement transposable sur scène, l’homme tigre interprète son premier titre, avec la voix d’Asia Argento en play-back, seul à la Gretsch sur le devant de la scène en battant la mesure du pied. Heureusement Paulo, qui fait l’effort de s’exprimer en français, a des copines pour l’aider. La première d’entre elles Rita Redshoes fait son apparition pour une reprise chaude de « Fever », le duo se faisant face retrouvant la posture des Kills, en nettement mieux toutefois. Après deux titres, Paulo retrouve son estrade où est installée son usine à gaz, composée d’une grosse caisse, d’une caisse claire, d’une charleston et un kazoo. Plus tout un tas de gadgets destinés à faire du bruit. Tiger Man a beau être seul mais il se démène comme quatre. Son blues primitif fait mouche, composé du gros son de la Gretsch et du battement primal de la grosse caisse. Vint ensuite la deuxième invitée de Paulo, Lisa Kekaula (heureusement à l’affiche ce soir là à la tête de son propre groupe les Bellrays). Le duo interprète un superbe « The saddest thing to say » qui figure également sur « Femina ». Comme le dit Paulo en intro de « Radio and TV », c’est la merde un peu partout en ce moment, mais grâce à lui, on l’oublie un peu grâce à ce bon moment passé ensemble. Le programme de la soirée étant chargé, il n’est pas possible de faire des rappels. C’est donc des Bellrays, gonflés à bloc, et boostés par les conditions dans lesquelles se déroule la soirée, qui déboulent sur la grande scène pour la suite des festivités. Les Bellrays, déjà pas spécialement manchots en la matière, donnent un set furieux et speedé, enchaînant les titres pied au plancher, quasiment sans temps morts. Robert s’escrime sur sa Gibson SG, traversant la scène à cloche pieds, comme un duck walk à la Chuck Berry. Le bassiste Justin Andres et le batteur Stefan Litrownik excellant dans un exercice rythmique particulièrement délicat mélangeant force de frappe brute et souplesse swing et qui fait tout le sel de ce groupe. Car les Bellrays ne sont pas qu’un groupe punk qui bourrine à mort. Ils trouvent également une grande part de leur inspiration dans la sweet soul music et le prouvent dans une belle version guitare/voix de « Blue against the sky », Robert allongé par terre et Lisa chantant au-dessus de lui. C’est dans ce contexte un peu dépouillé que la voix de Lisa sonne le mieux et, on ne le dira jamais assez, cette femme est une chanteuse de grande classe, une des meilleures de la scène garage actuelle (avec Nicole des Love me nots). Autres beaux moments la jolie ballade soul « Sun comes down », extraite de l’excellent dernier album « Black Lightning » et cette rythmique endiablée à la guitare wha-wha, digne compromis entre Jimi Hendrix et la BO de Shaft, qui sert d’intro à « anymore ».


Enfin, la soirée arrivant à son terme, c’est le dernier groupe à l’affiche qui investit la grande scène à savoir les anglais de Jim Jones Revue, un des meilleurs groupes anglais actuel. On le savait depuis qu’on écoutait leurs disques les Jim Jones Revue sont fous mais, vu le volume sonore atteint, on peut désormais l’affirmer, les Jim Jones Revue sont également dangereux ! Officiellement le groupe se veut un compromis entre l’énergie brute du rock n’roll et, grâce à l’apport du piano, l’élégance du jazz. Dans les faits, il faut tendre un peu l’oreille pour retrouver une trace de swing dans ce déluge de décibels. Il n’empêche, le groupe séduit par sa présence phénoménale et le piano apporte une note originale. Comme une rencontre entre Jerry Lee Lewis et les Sex Pistols. Quoi qu’il en soit une version radicale et extrême de sauvagerie du rock n’roll. Servi à point par la voix rocailleuse de Jim Jones, l’hurleur en chef de la bande. Seul groupe à avoir l’honneur d’un rappel, la Revue en profite pour faire venir sur scène tous les groupes de la soirée le temps d’une reprise de « Good golly miss Molly ». Lisa est au chant, Robert s’escrime sur la guitare de Jim Jones, Paulo Furtado s’amuse avec un tambourin, c’est dans une ambiance festive que se termine la première édition de ce sympathique festival à qui l’on souhaite une longue vie…

samedi 9 avril 2011

The Love Me Nots + The Soul Shake Express, 6 avril 2011, La Boule Noire.


C’est une salle de la boule noire rénovée et bien plus agréable qu’avant, la scène a été surélevée, qui a accueilli mercredi soir les Love Me Nots en provenance de Phoenix, Arizona où, d’après la chanteuse Nicole Laurenne, il fait bien moins chaud qu’à Paris en ce moment… Mais commençons par le commencement, c'est-à-dire The Soul Shake Express, sympathique quintet garage qui a assuré la première partie. Un bon chanteur, des guitares rentre-dedans, une rythmique en béton et un cinquième musicien à l’orgue vintage, qui assure aussi des solos expressifs au Thérémin, trop cool. Du gros son, mais aussi un héritage groove en provenance du blues, tout ce que l’on aime donc…


Vint ensuite le gros poisson de la soirée The Love Me Nots, et là, vu la taille des mini jupes des sexy bassiste Kyle Rose Stokes (la blonde) et chanteuse/claviériste (brune) Nicole Laurenne, c’est la température qui d’un coup monte de plusieurs degrés. D’ailleurs au petit concours entre les deux, c’est Nicole qui gagne, la petite coquine arborant également un dos nu. Outre le fait qu’elle soit à tomber par terre, Nicole est, avec Lisa des Bellrays, l’une des toutes meilleures chanteuses en activité sur la scène rock actuelle. Notons également le retour du batteur Jay Lien qui avait joué sur les deux premiers opus du groupe. Le guitariste, tiré à quatre épingles cravate, gilet et boutons de manchettes, Michael Johnny Walker complète le line up. Tout au long de ce concert, les Love Me Nots renouent avec un son délicieusement 60s, empreint à la fois de rock garage (guitares surpuissantes de Walker) et d’héritage soul/girlie pop (l’orgue vintage de Nicole, le jeu puissant mais groove du batteur). Les love me nots ou l’art de faire swinguer le gros son. Au rayon des nouveautés, le clavier de Nicolle se fait parfois un peu plus eighties sans que le groupe n’en souffre fondamentalement. La guitare acoustique utilisée sur un titre, en lieu et place de la basse, est également une nouvelle approche assez inédite pour ce groupe qui ne manquera pas de leur ouvrir de nouvelles perspectives. Le groupe fera un tel tabac qu’il rallongera de façon significative son set, et reviendra plusieurs fois pour les rappels pour la plus grande joie du public.


www.myspace.com/luvmenots


www.myspace.com/thesoulshakeexpress



vendredi 8 avril 2011

Calvin Russell (1948-2011)


Il faisait partie de cette catégorie d’Américains (Elliott Murphy, Seasick Steve, Paul Collins), dont le talent restait ignoré sur leur terre natale étasunienne et qui, à force de persévérance, ont fini par se faire une petite place au soleil en Europe. Né un soir d’Halloween (le 31 octobre) au Texas, Calvin Russell s’est éteint, dans un relatif anonymat, le week end dernier dans son fief d’Austin des suites d’une longue maladie, qui l’avait déjà contraint à annuler la tournée faisant suite à son excellent dernier album « Dowg eat dowg ». Avant la musique, Calvin Russell a connu un passé plus troublé entre alcool, drogue et prison, autant de démons dont il gardait la trace dans ses traits burinés, sa voix caverneuse et ses tatouages délavés. C’était aussi un personnage qui, sur scène, dégageait une aura qui d’emblée imposait le respect comme on a pu s’en rendre compte la dernière fois qu’on l’a aperçu sur scène, un passage fugitif auprès de Paul Personne à la Cigale. Repéré par le, hélas défunt, label New Rose (qui était domicilié dans le Val de Marne, comme l’auteur de ces lignes) Calvin Russell a sorti son premier album « A crack in time » en 1990, alors qu’il avait déjà plus de 40 ans. Il était de la génération qui aurait du commencer à enregistrer dès la fin des années 60. Il n’empêche, dans la vingtaine d’années qu’aura finalement duré sa carrière musicale, Calvin Russell a quand même sorti une bonne quinzaine d’albums, toujours en respectant sa recette : folk+country+blues+rock. Un cocktail qu’il maîtrisait mieux que personne et qui va beaucoup nous manquer. RIP.


mardi 5 avril 2011

Auren au Lucernaire



Black Minou au Lautrec


Black Minou, la nouvelle formation du guitariste Yarol Poupaud (FFF, Mud, Heartbreak Hotel, The Hub...) sera en concert ce jeudi soir à 21 heures au Lautrec (63 rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris).
Tous les amateurs de rock, de blues soulful sont les bienvenus !



lundi 4 avril 2011

Leatitia Velma : « Les eaux profondes »


Songwriter remarqué par Dominique A, qui a utilisé deux de ses compositions sur son album « l’horizon » sorti en 2006, Laetitia Velma sort aujourd’hui son premier effort « Les eaux profondes » qui a été arrangé par le même Dominique A dans un retour d’ascenseur classe et élégant. Leatitia Velma a débuté la musique de la manière la plus classique qui soit : apprentissage sur le piano familial dès l’adolescence puis l’indispensable période rock et les premières compositions en anglais. Après un détour par le théâtre, Laetitia revient ensuite à ses amours mélodiques, en français cette fois-ci. C’est en Belgique que cet effort a été enregistré en compagnie de quelques piliers de la scène indé locale : Julien Paschal (Sharko), Denis Wielemans (Girls in Hawaï) ou bien encore Pierre Jacqmin (Venus). L’occasion pour nous de souligner une fois de plus l’excellente tenue de la scène belge actuelle, ce blog s’en fait régulièrement l’écho, ce que l’on ne rappellera jamais assez de ce côté-ci des Ardennes. Est-ce dû au bon air belge ? Quoi qu’il en soit, « Les eaux profondes », disque ambitieux s’il en est, impose de suite Laetitia Velma comme une artiste à suivre. Une voix tout d’abord, douce et délicate, agréable d’emblée dans sa manière de chuchoter les textes. Paroles et musiques forment ensuite un univers cohérent dans lequel il fait bon flâner. Textes oniriques, rêveurs, volontairement déconnectés d’une réalité pesante qui fait le lit de bon nombre d’artistes à l’heure actuelle. Une bouffée d’air frais. Musicalement, l’album s’inscrit dans une lignée dream pop ouvragée. Lignes de guitares limpides, nappes synthétiques qui s’élèvent au-dessus des contraintes et quelques notes de piano en sont les principaux ingrédients. Les rythmiques sont également audacieuses, savant mélange de boites (pour le côté répétitif et hypnotique) et de vrais batteries apportant la nécessaire impulsion « live », renforcée par quelques percées spectaculaires de guitare électrique histoire de ne pas sombrer dans la léthargie symptomatique de la dream pop. Un excellent album à la beauté profonde.

www.myspace.com/laetitiavelma

dimanche 3 avril 2011

Staff Benda Bilili : « Très très fort »


Imaginez un orchestre de rue, composé de musiciens majoritairement handicapés, après avoir contracté la polio, et qui après maintes et maintes galères, à peine imaginables vue d’Europe, débarque sur le continent avec un album sous le bras, excellent qui plus est. Cette histoire c’est celle du Staff Benda Bilili qui a fait l’objet d’un euphorisant documentaire, disponible ces jours-ci en DVD. La ville c’est Kinshasa, au Congo ; leur salle de répétition et d’enregistrement, le jardin zoologique de la ville. Réalisé par Vincent Kenis, l’album se veut une plongée dans Kinshasa vu à travers le prisme de ceux qui se considèrent comme des journalistes, documentant leur vie quotidienne en chansons. Enregistré sur des instruments de fortune, majoritairement des guitares acoustiques et des percussions, la forme fascine. Les compositions sont assez longues jusqu’à atteindre une forme de transe quasi psychédélique. L’instrument le plus intriguant étant le satongué, joué par Roger un ancien enfant des rues âgé de seulement 17 ans, qu’il a inventé et fabriqué lui-même avec une boite de conserve, une corde de guitare et un arc en bois. Ses solos cristallins sont dignes d’un guitar-hero. Après écoute le fond n’est finalement pas si éloigné de nous. L’écoute de l’album est une redécouverte des racines du blues, du folk et du reggae. L’aspect choral du chant ramène quant à lui directement au gospel. Comme quoi l’Afrique est bien la mère de beaucoup de musiques que l’on aime…


http://www.myspace.com/bendabilili


EN CONCERT LES 4 ET 6 AVRIL AU CABARET SAUVAGE (Complets)

samedi 2 avril 2011

The Hub, Plastic Bar, 1er avril 2011.


Petit bar sympa, déco rock vintage, perdu au milieu d’une impasse désertique du quartier de la Bastille, Le Plastic Bar accueillait en ce vendredi soir le duo The Hub (voir mes posts des 5 janvier et 20 février 2011) composé d’Hubert ZéroSix au chant et à la guitare et de Yarol Poupaud assurant la basse et la batterie. Installé sur la petite scène les deux musiciens sont assis, guitare et basse vintage en main, Yarol ayant également une grosse caisse et une charley surmontée d’un tambourin pour densifier le rythme. Sur le mur derrière les musiciens une grande photo de plage et de palmiers, comme un clin d’œil au sud natal d’Hubert, par-dessus laquelle est diffusé un film en DVD, ce qui nous vaudra quelques blagues de Yarol : « Ca c’était moi, le costume m’allait vraiment bien » dit-il alors que l’image de Tina Turner apparaît. Hubert et Yarol savent y faire lorsqu’il s’agit d’enflammer le public. Véritables showmen, ils s’agitent dans tous les sens, dansent tout en restant assis. Ils se lèvent régulièrement pour saluer le public et seul un jack trop court empêchera Hubert de traverser vaillamment la foule. Par rapport à ce que l’on a entendu sur disque, le blues de The Hub prend une bonne dose d’énergie électrique sur scène. Yarol bourrine sa grosse caisse en secouant la tête, assure des lignes de basses d’une puissance énorme, notons au passage un super solo endiablé, et assure enfin l’harmonica. Souvent les compères commencent tranquillement avant de monter en pression crescendo, les riffs de guitare se font de plus en plus denses au fil des morceaux avant de finir dans une espèce de transe bluesistique. C’est lors des chansons en français, «Non ne dis rien » et « Plus fort que toi » que le public répond le plus, les fan féminines des premiers rangs, rebaptisées les Hubettes, reprenant les paroles en chœur (d’où l’intérêt de chanter en français). Enfin notre ami Alain Chenevière, ex pow-wow, toujours dans les bons coups viendra assurer quelques chœurs en guest, quelques semaines après s’être illustré auprès d’Elliott Murphy dans un exercice similaire sur la scène du New Morning. Hébétés et en nage, comme des boxeurs, a leur sortie de scène, les deux compères ont visiblement l’air heureux. « C’est cool » me confirmera Yarol en me donnant une tape amicale sur le bras. Effectivement, c’est le moins que l’on puisse dire, on se serait cru dans un juke joint…

http://www.myspace.com/hubert06music

http://www.bonustracksrecords.com/artist.php?ID=16