Infatigable
aventurier du jazz, l'accordéoniste aux pieds nus Vincent Peirani
fait escale en Asie le temps de cette création originale en
compagnie de la musicienne Coréenne Heo Yoon Jeong. Cette dernière
est une virtuose du geomungo, imposant instrument traditionnel, une
sorte de cithare frettée dont les six cordes se jouent à l'aide
d'un bâtonnet, produisant un son mat et des notes assez brèves.
Accompagnés par une formation complète (percussions, guitare,
contrebasse et flûte), les deux musiciens revisitent en musiques
plusieurs pays Asiatiques (la Corée bien entendu mais aussi le Japon
ou l'Indonésie) reprenant des thèmes traditionnels sur un ton
alternant entre le classique et le jazz croisant le tout à
l'occasion avec une culture plus populaire (le concert s'achève sur
une reprise de « Bang bang »). Il est très intéressant
d'observer la façon dont les instruments, et au-delà les cultures,
dialoguent ensemble, en particulier le geomungo et les percussions.
Dans ce contexte, Stéphane Edouard, le percussionniste fait forte
impression, joie faite homme, un éternel sourire géant fixé sur le
visage, le musicien vit littéralement le rythme faisant vibrer la
salle. Derrière son piano à bretelles, Vincent Peirani hérite d'un
rôle généralement dévolu au pianiste ou à l'orgue, soutenant les
compositions de nappes ou partant dans de folles envolées. La
formation, compacte, maîtrise à la perfection les différences de
volume, certaines compositions se terminant sur des notes très
faibles à peine effleurées, un grand silence règne dans la salle,
l'auditoire est captivé. Le geste, le mouvement musical,
apparaissant ainsi dans toute sa splendeur. Une magnifique création
originale.
En concert le 26/09
au Théâtre des Bouffes du Nord (Paris)
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