Des concerts à la
maroquinerie, on en a vu un paquet au cours de ces dernières années.
Mais en termes d'électricité, d'intensité et de décibels, il y a
fort à parier que la soirée de lundi dernier reste dans les
annales…
On commence avec une
apparition miraculeuse, celle de Loading Data sur une scène
parisienne, après plus d'un an de pause scènique. Auteur
d'un album majeur (« Double disco animal style ») il y a
trois ans, Loading Data est une machine bien rodée évoluant sur un
équilibre subtil entre puissance d’exécution et finesse groove.
Le jeu du batteur Robin résume à lui seul le son Loading Data entre
force de frappe démentielle mais jamais dénuée de feeling,
multipliant les descentes dans tous les sens sur les tomes. Le set
est mené sur un train d'enfer, comme sur une highway traversant le
désert, bien soutenu par une basse solide (la musicienne est de plus mimi comme un coeur) et par des guitares puissantes entre blues (un bottelneck fait
une apparition sporadique) et métal, procurant une sensation
d'hypnose rock ; il y a décidément quelque chose d'entêtant et
d'hypnotique dans ce groupe. Et impossible de terminer sans évoquer
le mystérieux chanteur, Lo, qui dorénavant se fait appeler Bible
Jones. Grand (1,80 m facile sous la toise), carré d'épaules,
impeccablement gominé, le visage taillé à la serpe, il y a chez
lui quelque chose qui d'emblée vous laisse penser qu'il vaut mieux
s'abstenir de faire le malin. Donnant l'impression d'avoir débarqué
sur une moto vintage, une sorte de cow boy de la ville, Lo est, qui
plus est, un chanteur marquant doté d'un timbre inoubliable, grave et puissant,
un véritable crooner rock. Une excellente formation que l'on espère
revoir plus souvent sur scène. Hélas, il semblerait qu'aucune date
ne soit prévue dans l'immédiat, rendant le concert du soir encore
plus exceptionnel...
Lo, chanteur de Loading Data |
Place pour finir au
gros morceau de la soirée Mondo Generator, trio mené par le
légendaire bassiste Nick Oliveri. Débuté au mitan des années 1990
comme un projet parallèle des Queens of the stone age, Mondo
Generator a repris de l'importance dans la carrière d'Oliveri après
son éviction de QOSTA. Continuant sa carrière dans un relatif
anonymat (fini depuis belle lurette la couverture de rock n'folk) par
rapport à ses ex-comparses, Nick Oliveri n'est pas à la recherche
de respectabilité musicale contrairement à d'autres vieux potes
(Dave Grohl). Non, non, Nick, lui, continue de gueuler dans le micro
et de marteler ses quatre cordes sur les vieux tubes sur un mode plus
punk que stoner. C'est à la fois la beauté de la chose, c'est grâce
à des gens comme lui que le rock reste cette musique sauvage et
dangeureuse, mais aussi sa limite…
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