lundi 24 septembre 2007

Gossip : Standing in the way of control


Il est de ces disques qui en trente secondes vous redonnent une fois inébranlable dans le rock n’roll et son avenir. Ainsi est le nouvel des américains de Gossip, trio qui ne s’embarrasse pas de fioritures. Le membre le plus marquant du groupe est certainement sa chanteuse, Beth Ditto, 1 mètre 60 et une centaine de kilos, partie en guerre contre les préjugés et l’industrie de la mode qui en imposant ses canons réduit, selon elle, les femmes à l’état de poupées barbies. Beth Ditto, lesbienne revendiquée, est également une chanteuse dotée d’une voix exceptionnelle, fabuleuse. C’est un véritable appel à la liberté qu’elle nous lance. Le groupe doit également une fière chandelle à sa batteuse Hannah qui à elle seule a complètement transfiguré le groupe. En appliquant ses tempos disco, Hannah a transformé Gossip en une formidable machine à danser. Une boule disco en feu, qui fait les délices des remixeurs électro (mais hélas pas forcément ceux de mes oreilles) de par le monde. Enfin, last but not least, dernier membre du groupe, Brace, Nathan de son vrai nom, qui joue tantôt de la guitare, tantôt de la basse. Musicalement l’album se place dans une étrange mouvance entre rock garage et disco. La guitare (ou la basse) ultra efficace se greffe sur des tempos implacables. Et puis il y a cette voix, digne d’une diva blues/soul. Ils ont beau avoir déménagés à Olympia (banlieue de Portland dans le nord-ouest des Etats-Unis) et détester leur patelin natal du vieux sud (Searcy, dans l’Arkansas) ils en ont gardé quelques bonnes choses. Notamment ce blues, cette soul, si souvent entendue sur les radios locales de leur enfance. C’est même probablement là que « Standing in the way of Control » séduit le plus. Au-delà de la puissance sonore brute, c’est lorsqu’ils baissent les watts, sur « Coal to Diamonds » et « Dark Lines » par exemple, que Gossip touche droit au cœur. Et c’est là que se niche l’avenir de Gossip.

http://www.gossipyouth.co.uk/
www.myspace.com/gossipband

dimanche 23 septembre 2007

Ben Harper & The Innocent Criminals : Lifeline.


En dépit de ses défauts récurrents, son côté variété / rock FM, Ben Harper reste un des personnages les plus attachants du paysage musical. « Le retour à la source de la Soul » clame le sticker sur le CD. Bof, pour moi son album correspondant le mieux à ladite définition serait plutôt celui avec les Blind Boys of Alabama (par ailleurs excellent). « Lifeline », donc a tout du concept album. A la fin de sa tournée précédente, en novembre 2006, Ben et son groupe ont fait une pause à Paris, au studio Gang, pour enregistrer un nouvel album. Tout le boulot a été fait à l’ancienne, pas d’ordinateur, de pro-tools, juste des musiciens qui s’esquintent les mains. Et ça fait du bien d’entendre un tel disque. Les sonorités sont très « roots », guitares acoustiques, piano, percussions, piano électrique. Franchement mais si il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans, c’est bien fait, inspiré, calme et agréable. Mention spéciale aux titres « Fight outta you » et au gospel «say you will ». L’album est accompagné d’un livret de photos en couleurs documentant l’enregistrement et d’un DVD live. Enfin saluons l’excellente initiative, l’ensemble a été imprimé sur du papier 100 % recyclé. Voilà et maintenant Ben, il faut reprendre la route, ainsi va la vie…

samedi 22 septembre 2007

Make Some Noise : The Campaign to save Darfur


Il n’est jamais évident de chroniquer un disque caritatif. L’importance de l’enjeu peut aisément faire passer l’intérêt artistique de la chose au second plan. Pourtant, il est nécessaire de le faire, puisqu’il existe toujours la possibilité d’envoyer un chèque afin de soutenir la cause de son choix.

« Make some noise » a pour but de réunir des fonds à destination de la population du Darfour, victime, au Soudan, de la répression des Janjawids, la situation au Darfour est brièvement expliquée dans le livret. Le tout se présente sous la forme d’un double album en forme de tribute au grand John Lennon.

Passons maintenant aux sujets qui fâchent un peu plus. Sans animosité aucune, on pouvait sans problème se passer de Christina Aguilera, Avril Lavigne, Tokio Hotel, Duran Duran et autres a-ha de funeste mémoire. Trois versions différentes d’ « Instant Karma » (aucune n’arrive à la hauteur de l’originale), deux de « #9 Dream », « gimme some truth » et « Imagine » : il semble que les artistes ici connaissent bien mal le répertoire de John Lennon, tout ça manque singulièrement d’originalité. Soyons honnête même si le disque est vendu à un prix raisonnable (moins de 15 euros), une bonne moitié du tracklisting n’a aucun intérêt. Seulement voilà il y a le reste. Le grand gagnant de l’affaire est, à mon avis, une fois de plus les Cure qui réinvente « Love » en le traînant dans un bourbier de guitares, directement issu du dernier opus du groupe. Le tout est marqué par une performance exceptionnelle du batteur Jason Cooper. Dans un registre plus soul, Corinne Bailey Rae fait des merveilles avec son joli timbre de voix dans une version dépouillée d’ « I’m losing you » enregistrée live avec pour seul accompagnement un fender rhodes. Lenny Kravitz livre quant à lui une version soul de « Cold Turkey » avec sa voix lancinante. Jakob Dylan et Dhani Harrison (deux célèbres fils de…) reprennent « Gimme some truth » où Dhani réussi la prouesse de recréer le son de guitare de son paternel. Ben Harper livre un « Beautiful Boy » à l’acoustique impeccable tout comme Jack Johnson, l’ancien champion du monde de surf, seul avec ses arpèges de guitare folk habités sur « Imagine ». Green Day n’a jamais été aussi bon que sur cette version de « Working class hero ». Quant à U2 sa relecture pop/reggae d’Instant Karma a le mérite d’être originale à défaut d’être vraiment convaincante.

Comme vous pouvez le constater, il y a vraiment à boire et à manger dans ce disque. Avec en plus la satisfaction de faire une bonne action. A vous de juger…

www.amnesty.org/noise

vendredi 21 septembre 2007

Richard Hawley : Lady’s Bridge.


Le monde de la musique regorge de ces héros anonymes, smicards de la six cordes, qui, anonymement, jouent peut-être sur quelques uns de vos disques préférés. On appelle cela des musiciens de studios. Vous venez de lire, peut-être sans le savoir, l’histoire de Richard Hawley. Ce dernier a passé une bonne partie des années 1990 au sein du groupe Pulp, où il officiait comme guitariste. Et personne ne l’a remarqué. Je ne sais pas qui l’a un jour persuadé qu’il avait une belle voix et qu’il devrait chanter. J’ignore qui est ce bienfaiteur mystérieux, mais une chose est certaine, mes oreilles lui en seront éternellement reconnaissantes. Et c’est donc en 2001, à l’age de 34 ans, que Richard Hawley, originaire de Sheffield dans le nord de l’Angleterre, a commencé à faire de la musique pour lui et non au service de la rock star de passage, en chantant ses propres chansons. « Lady’s Bridge » est son cinquième album. Enfin quatrième et demi, puisque son premier opus éponyme ne contenait que sept morceaux. Musicalement Richard, le crooner, navigue toujours plus ou moins dans les mêmes eaux, entre Elvis et Sinatra ; sauf que lui n’a pas décroché la timbale emportée par Chris Isaak. La grande réussite du disque est à mon sens la pièce « Roll river roll » et son solo de piano jazzy. Autre titre majeur du disque « Dark road » plus country. Sinon l’album se tient et est tout indiqué pour une écoute solitaire et nocturne lorsque la ville dort…

http://www.richardhawley.co.uk/

mercredi 19 septembre 2007

The Bishops, la Cigale, 18 septembre 2007.


J’ai un petit peu les boules ce soir, par ce que je suis arrivé en retard au concert des Bishops et que j’ai raté le début. Je le dis souvent, mais les concerts à 19 heures en semaine, c’est un peu tôt. D’autant qu’on a eu la mauvaise idée de les faire passer en premier. C’est donc devant une salle au trois quart vide qu’ils ont commencé leur set. Et la classe furieuse des Bishops mérite bien plus, bien mieux que ça. Le trio a pris la scène comme on monte sur un ring : d’assaut. Bien décidé à en découdre avec ce public qui ne les connaît pas encore. Mike, le guitariste, se donne beaucoup de mal, harangue le public, l’exhorte à se bouger, secouant les bras en l’air, hurlant à gorge déployée. Il fait monter la sauce, réclame des encouragements, des applaudissements. Joue au plus près du public et manque d’assommer la moitié du premier rang à grands coups de manche de guitare. C’est un étrange tableau peint par les Bishops. Les deux jumeaux, Mike (guitare) et Pete (basse) sont côte à côte au bord de la scène. Habillés à l’identique, chemises blanches, costumes et cravates noires. Même coupe de cheveux bol tendance sixties/Beatles. Ils chantent en choeur, bougent à l’unisson. Ils sont l’air très jeunes, un peu comme des gamins en fugue. On se croirait chez David Lynch ou dans « Freaks » de Todd Browning…

Le concert fut à l’image de l’album court, intense, carré et précis. On tranche dans le vif, droit au but, à l’essentiel. Une bonne moitié de l’assistance ignorait tout des Bishops en pénétrant dans la Cigale en ce 18 septembre 2007. Une chose est sûre, ils ne sont pas près de les oublier.

lundi 17 septembre 2007

La rentrée de Pamela Hute.


Pamela Hute et son power trio, que je suis régulièrement depuis le début de ce blog, sont de grands espoirs de la scène rock hexagonale. Si vous ne les connaissez pas encore, je ne peux que vous conseillez de faire un petit tour sur leur site et écouter les chansons sur leur myspace. Pamela a accepté de répondre à quelques questions pour faire le point en cette rentrée sur l'évolution de son groupe et de sa musique. Il s'agit de la première interview de ce blog !

1) Tu étais en studio cet été, est-ce que tu peux nous en parler ?

Pamela Hute : En effet, nous avons enregistré 3 titres en août en un week end de travail avec notre nouvel ingé son. Ce fut nos premiers enregistrements en trio. Une vraie réussite. Nous avons pris le temps de travailler les sons, passé du temps à positionner les micros pour avoir des prises qui nous convenaient parfaitement; enfin bref, rien n'a été laissé au hasard. Ce fut une expérience de studio idéale et très fructueuse.Nous sommes en train de mixer les titres et je pense qu'il seront écoutables et disponibles début 2008.

2) As-tu joué de la basse pendant cette session ?

PH : Non. Depuis que nous nous sommes séparés de notre bassiste, c'est Igor qui travaille les sons de basse et assure les lignes aux synthés, en live et en studio.Je me suis concentrée sur les prises de guitare, les sons, et la voix. Le chant a pris une place différente aussi depuis que nous sommes trois. Tout s'est re-equilibré.

3) Un nouveau disque est-il prévu ?

PH : Nous ne sommes pas pressés de sortir un album. Le premier album est une étape tellement importante...il ne s'agit pas de se tromper, on doit assumer à 100% un premier album, en être fier, défendre à fond son univers. On a encore du travail. Nous allons cependant sortir un single début 2008 et choisir 2 titres des 3 enregistrés cet été.

4) Comment se passe ta nouvelle vie en power trio ?

PH : C'est vraiment le jour et la nuit. En terme de création, d'énergie....Nous nous sommes vraiment remis en question avec ce changement de line up, les titres ont été repensés, les structures, les sons, l'orientation, le travail scénique, l'équilibre musical...C'est passionnant, et franchement je me sens vraiment entourée par deux acolytes au service des chansons, de l'univers. Il y a vraiment une cohésion de groupe; je ne savais pas vraiment ce que c'était !

5) Comment juges-tu l'influence sur votre son de la nouvelle formule power trio ?

PH : Je vais me répéter mais c'est vraiment très bénéfique. Le power trio nous permet d'aller à l'essentiel et cela correspond bien à l'idée que je me fais du rock et du song writting. Parfois il faut alléger, et en vérité tout doit être réarrangé. J'aime ce travail, l'idée de ne jamais en finir avec une chanson. A trois tout prend une nouvelle ampleur, une nouvelle direction. Paradoxalement c'est plus épais, plus brut et limpide.

6) Quand aura-t-on la chance de te revoir en concert ?

PH : Nous jouerons à Paris chez Maxim's le 28 septembre, le 8 octobre à l'Affiche, une nouvelle salle parisienne à Oberkampf. Puis nous allons faire quelques dates à Lyon, dont une au fameux Ninkasi Kafé, puis au Club Le Citron.Il faut suivre tout cela sur notre myspace et sur notre tout nouveau site http://www.pamelahute.com/Tous les concerts à venir sont et seront mis à jour régulièrement.

Un grand merci à Pam pour sa disponibilité.

Propos recueillis par email le 17 septembre 2007.

LA LECON DE PIANO

Mercredi dernier, j’ai du remplacer une collègue absente. Ce qui m’a amené à changer de bureau. Malgré des conditions de travail pas toujours évidentes, le téléphone qui n’arrête pas de sonner et de nombreux dossiers à traiter, j’apprécie d’avoir une grande fenêtre avec la lumière du jour que je me suis empressé d’ouvrir. J’étais alors entre deux messages envoyés sur le blackberry du boss, absent, lorsque quelques notes de musiques se sont fait entendre. C’est ainsi que j’ai découvert que dans le même immeuble que le mien, de l’autre côté de la cour intérieure, vivait un(e ?) professeur de piano. Qui était présentement en pleine leçon. Ces quelques notes de musique ont agréablement agrémentées ma journée. Certes ce n’était ni du rock, ni aucune des musiques dont je parle ici régulièrement, et les élèves faisant parfois des fausses notes, mais voilà une pause bienvenue dans le flot incessant d’une journée de travail. Je me rends compte à quel point les journées de boulot sont tristes et mornes d’un point de vue auditif. Rythmée par la sonnerie du téléphone et les musiques d’attente… Je me suis pris à rêvasser transporté par ce piano sorti de nulle part. Et d’attendre avec (presque) impatiente mercredi prochain et le nouveau remplacement de ma collègue au 4/5ème.

dimanche 16 septembre 2007

Control d’Anton Corbijn




Les amateurs de rock le savent, le photographe/vidéaste néerlandais Anton Corbijn est un important acteur (après les musiciens) du monde de la musique de ces vingt dernières années. Une grande partie du gratin est passé devant son objectif : U2, Depeche Mode (il a également réalisé deux de leurs concerts sortis en DVD), REM, Nirvana, Tom Waits et, notre sujet du jour, la Joy Division (le cliché ornant la couverture du CD « Peel Sessions » est de lui). Il était donc presque naturel pour Corbijn de réaliser le film qui leur est aujourd’hui consacré. Naturel mais pas forcément gagné d’avance puisque il s’agit du premier film d’Anton. D’emblée il impose des choix esthétiques audacieux pour un biopic rock, genre qui fait florès par les temps qui courent. A l’instar de ses photos, le métrage est filmé dans un noir et blanc somptueux. Ensuite, réduire Control à un film rock est réducteur. La joy division n’est presque qu’un prétexte, en dehors du personnage principal, le chanteur Ian Curtis (interprété par Sam Riley) c’est à peine si on voit les trois autres membres du groupe (le bassiste Peter Hook, le guitariste Bernard Sumner et le batteur Stephen Morris). Le film décrit le rêve puis la chute brutale d’un jeune homme (Ian Curtis est mort à 23 ans en 1980). Pourtant, les amateurs de rock à tendance new-wave en auront pour leur compte. Corbijn a insisté pour que les acteurs apprennent leurs instruments et jouent « pour de vrai » devant les caméras lors des scènes de concerts. Quant à Sam Riley il s’en sort avec les honneurs, retrouvant la voix et intonations, pourtant uniques, de Ian Curtis. A un tel point qu’il est regrettable que la bande originale du film ne soit pas sortie. Précisons que Riley a chanté dans un groupe de rock avant de se tourner vers le théâtre, même s’il avoue avoir tout appris de la joy division à l’occasion du tournage (tant mieux pour lui). Cet immense groupe a donc eu le film qu’il méritait. « Control » n’est pas qu’un biopic rock de plus, mais un drame intimiste porté par un réalisateur ayant une connaissance intime de son sujet.



Pour voir la bande annonce cliquez ici.

dimanche 9 septembre 2007

The Coral : Roots & Echoes




Ecouter le cinquième, et dernier en date, opus des anglais de The Coral c’est prendre un express direct vers les 60s, retour vers le futur ou quelque chose du genre. Le nouvel album du sextet part au taquet avec « Who’s gonna find me » et un riff de guitare tourbillonnant. L’album donne la part belle aux guitares acoustiques (« Jacqueline », « Fireflies ») avec des arrangements de claviers plutôt psychédéliques. « Jacqueline » est romantique tout plein. Entre autres réussites du disque est « fireflies » relaxante et dépaysante avec sa rythmique de guitare folk et l’électrique estampillée surf-music. « In the Rain » est plus engageante. L’avantage avec The Coral, c’est qu’ils progressent d’albums en albums. Et donc le dernier est le meilleur en date. Et la pochette est aussi l’une des plus réussies vu cette année. Il ne reste donc qu’a convaincre ces jeunes gens qu’un tunnel a été creusé sous la Manche, histoire de les persuader de passer en tournée par chez nous.

http://www.thecoral.co.uk/

vendredi 7 septembre 2007

REMEMBER WARREN ZEVON (1947-2003)


C’est aujourd’hui, le 7 septembre, le quatrième anniversaire de la mort du chanteur, auteur, compositeur Warren Zevon. Le premier album de Warren, « Wanted dead or alive », sort en 1970. A l’époque, Zevon le natif de Chicago, essaye de percer sur la scène folk californienne armé de sa guitare acoustique et de son harmonica. Il serait faux de dire que « Wanted dead or alive » est un chef d’œuvre oublié des 70’s. C’est un album honnête de folk-rock tel qu’on le jouait à cette époque. Sans génie mais sans fausses notes non plus. Le genre de disque qui tombe aux oubliettes. Et c’est d’ailleurs ce qui a failli bien arriver à Zevon qui n’a plus rien enregistré les six années suivantes. Son deuxième disque éponyme sort en 1976. Et là le changement est radical. Zevon est dans l’intervalle passé au piano qui est devenu son instrument principal. Produit par Jackson Browne, Zevon s’installe dans une veine pop/rock FM, plutôt agréable teintée d'influences country, servie avec des paroles assez caustiques. Puis vient le troisième album en 1978, « Excitable boy » toujours produit par Jackson Browne en tandem avec Waddy Watchel. Cette époque est celle des premiers tubes : « Werewolfs of London »… Puis viendra le trou noir des 80’s où Zevon, à l’instar de nombre de ses contemporains, faillira corps et âme. Son album « Transverse City » est inécoutable, plombé par des synthés et des batteries beaucoup trop lourdes et terriblement datées. Zevon tente de se relancer en jouant son propre rôle dans un épisode de la populaire (à l’époque) sitcom « Dream On ». Puis c’est le drame, à la fin du mois d’août 2002 Warren apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon en phase terminale et inopérable. Zevon et son sens de l’humour très personnel sort pour l’occasion un best of sobrement intitulée « Genius » avec un crâne en train de fumer une cigarette sur la pochette…

« The Wind » est l’ultime album de Warren Zevon. C’est malheureux mais c’est également son meilleur depuis des lustres. Enregistré avec l’aide de ses potes Tom Petty, Dwight Yoakam, Bruce Springsteen et Jackson Browne, le disque distille un excellent rock assez roots, porté tout du long par un Warren Zevon qui jette ses dernières forces dans la bataille. L’album se termine avec un très émouvant « keep me in your heart » et là, il faut avoir le cœur fait en pierre pour ne pas sentir l’émotion vous prendre à la gorge. L’album sort le 26 août 2003. Le 7 septembre de la même année, Warren Zevon décède dans une chambre d’hôpital à Los Angeles emporté par la maladie en un peu plus d’une année.

dimanche 2 septembre 2007

THE BISHOPS




The Bishops est la nouvelle petite bombe en provenance de l’est Londonien. L’illustration en 14 titres, d'une précision imparable, balancés en un peu plus de trente minutes, que l’urgence est bien l’une des vertus les plus cardinales du rock n’roll. L’urgence donc, cette envie d’en découdre séance tenante (Higher now), voilà ce que l’on entend ici. Hyper lookés, les membres des Bishops, dont deux frères jumeaux (une géméllité assez rare dans le rock), Pete (basse) et Mike (guitare) Bishop, se situent dans la lignée des groupes mods des années 60, The Kinks, The Who un soupçon des Animals, une petite dose de Jam. Et voilà les Bishops prêts à conquérir le monde. Sur le rythme de cette batterie trépidante (jouée par Chris McConville), de ces accords de guitare à la crête de la surf music rafraîchissants en cette fin d’été. « The sun is going down » chantent les Bishops, effectivement l’été se termine, la rentrée se profile, le disque est de saison…
http://www.thebishopsband.com/

samedi 1 septembre 2007

Fred Wesley, Le Cabaret Sauvage, 31 Août 2007.


Deuxième étape ce soir de notre périple avec le concert de Fred Wesley, un autre genre de souffleur, au cabaret sauvage, donné dans le cadre du festival Jazz à la Villette. Je vous avais quitté, à la sortie du Divan du Monde, et je vous retrouve donc ici avec un bon café noir. Car, entre deux tranches de Musique, il y a ce truc auquel je dois me rendre et à laquelle il faut, hélas, consacrer du temps, cette chose que l’on appelle le travail…

Après notre dîner au Breakfast in America, qui est le plus authentique des diner que l’on puisse trouver à Paris où l’on mange d’excellents hamburgers (rien à voir avec les trucs tout mous qui puent le fast food) ; dans un cadre plus vrai que nature avec un accompagnement musical digne de son nom, ça change de rire et chansons et autres chérie FM qui me font déprimer. Après notre dîner donc, nous voilà en route vers le nord, le parc de la Villette et le cabaret sauvage. V’la le jeu de piste pour le trouver ce foutu cabaret (et je ne vous parle même pas de retrouver son chemin dans le noir une fois le concert terminé) ! Il faut dépasser le Zenith, traverser le canal St Martin par delà une passerelle et le voilà, le fameux cabaret sauvage, perdu au milieu des arbres, en pleine verdure. D’ici, Paris n’est plus qu’une ombre, un vague reflet dans l’eau du canal St Martin, au-delà, c’est le périphérique…

Comme vous avez pu le voir, trouver le Cabaret Sauvage n’a rien d’une sinécure, mais c’est comme le diamant du Nil, ça vaut le coup de chercher. Car c’est une salle, ou plus exactement un chapiteau en bois, de caractère. Le plafond est en fait une grande toile bordeaux tendue. La salle est de forme arrondie et tout autour le long du mur, on trouve de petits box avec tables et banquettes et des minis vitraux rectangulaires. Du plafond, sont suspendus de petites lampes marocaines en fer forgé. L’endroit baigne dans une forte odeur de vernis.

Sept musiciens sont sur scène Messieurs Fred Wesley au trombone et Pee Wee Ellis au sax (anciens membres des JBs, le groupe de James Brown), Gary Winters à la trompette, le guitariste Reggie Ward, Peter Madsen aux claviers, le bassiste Dwayne Dolphin et Bruce Cox, le batteur. Ca commence par des morceaux plutôt jazz, tranquille… Puis on monte crescendo en pression deep into the funk ! Et là, les enfants, ça tourne, ça groove grave. Fred Wesley, cet homme là ferait danser même ta grand-mère. D’ailleurs, ta grand-mère, ou quelque personne du même age, je l’ai vu danser hier soir ! Histoire de se remettre de nos émotions, le groupe fait une petite pause pendant que M. Fred présente les musiciens du soir et nous apprend que la maman du bassiste Dwayne Dolphin est décédée hier. S’ensuit une longue ovation pour réconforter le musicien qui, saisi par l’émotion, s’est enfoui le visage dans une serviette. Arrive alors les deux invités du jour le clarinettiste David Krakauer et le MC yiddish SoCalled (qui, pas plus que votre serviteur, ne respectent le Shabbat ce soir). Funky Klezmer ! C’est reparti de plus belle ! On assiste alors à la rencontre entre deux mondes, entre la diaspora juive New-Yorkaise et la communauté Afro-Américaine. Shabbat night fever. C’est beau. Dans la fosse c’est de la folie, pas un membre qui ne soit pas en train de se contorsionner en rythme, on se croirait en boîte. La soirée se termine dans un joyeux chaos (ou K.O) indescriptible. La standing ovation est longue et méritée, le public en réclame encore et refuse de laisser les musiciens quitter la scène. Fred est obligé de revenir tout penaud s’excuser de partir car ils ont alors épuisé tout leur répertoire. Avant de promettre de revenir…