dimanche 23 mai 2021

Renarde : « Courts Métrages »

 


A ce jour, on ignore encore si Bruno Dibra (aka Renarde) manie la caméra avec autant de dextérité que la pochette de ce premier EP le laisse supposer. Mais, en attendant, on peut affirmer sans peine, à l’écoute du disque, que Renarde a trouvé l’inspiration au cinéma. Et quelle inspiration ! En effet, tout au long de ces cinq titres Renarde ne ménage pas ses efforts pour produire une pop richement arrangée de haute tenue. Les grands moyens, cuivres et cordes, sont ainsi de sortie pour donner une ampleur cinématographique aux chansons rappelant les bandes originales des années 1960, le tout suivant la foulée rythmique pleine de swing de la section rythmique. Mais l’inspiration cinématographique du musicien se cache aussi dans des recoins plus inattendus, les paroles, transformant chaque chanson en court métrage dont on suit le récit. Des accents surf/western de la guitare accompagnant « A l’envers » aux cordes stridentes, évoquant un thriller hitchcockien, d’« Une fin au silence » nous voici partis pour une belle séance, pleine de surprises !

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samedi 22 mai 2021

Crocodile Candy : « Enjoying the moment »

 


C’est durant le premier confinement qu’est né ce nouveau groupe regroupant le bluesman Tio Manuel (guitare) et la chanteuse Margot Cassila. Le projet est né au cours de conversations « on line » (quelle époque!) et une dizaine de compositions plus tard, la formation, complétée par la section rythmique Christophe Gaillot (batterie) / Ganxtah da Magnificient (basse) entre en studio ; dans l’intervalle, le pays a été re-confiné (re-quelle époque!) Bref, on tient aujourd’hui dans nos mains, et avec bonheur, ce premier album. Subtil mélange entre guitare incisive et groove soyeux, les Parisiens ont dans leur viseur, des formations telles que The BellRays et autres Noisettes, recherchant cette harmonie entre la puissance du rock’n’roll (« The Bang Zip Zing ») et l’émotion de la soul music (« Black Out »), l’un compensant l’autre dans la perpétuelle quête de la balance parfaite. Bien évidemment connaissant le parcours bleu de manuel, le blues n’est jamais bien loin des préoccupations du groupe (« buying junk on line » stigmatisant les travers de l’époque) alors qu’une note dansante (« special desire ») vient compléter le séduisant tableau. Et comme le résume si bien le titre il suffit d’appuyer sur « play » et de profiter du moment. Croyez-nous, celui-ce devrait être agréable, tant il agrège avec réussite toute les musiques que l’on aime !

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jeudi 20 mai 2021

José : « Paraíso »

 


Musicien libre que l’on ne saurait limiter à son rôle de chanteur au sein de Stuck in the Sound (de loin son projet le plus médiatique), José multiplie les fausses pistes et sorties hors des sentiers balisés du rock depuis quasiment le début (You!, SARH). De lui, on a donc déjà entendu beaucoup de choses différentes et pourtant son parcours prend encore une autre dimension depuis qu’il a décidé de se lancer en solo (sans pour autant quitter son groupe fétiche). La deuxième étape vient d’être franchie avec ce nouvel EP en attendant l’album pour le mois de juin. Une sorte de retour à ses origines où le chant en portugais habite des compositions électro pop, planantes et éthérées, comptant parmi ses compositions les plus intimes.

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mercredi 19 mai 2021

Corentin Ollivier : « Into Pieces »

 


La pochette de « Harvest » à ses pieds, une autre de Bob Dylan qui s’affiche dans le fond, pour son premier album en solo, Corentin Ollivier a décidé d’opérer un retour aux sources, roots et folk. Une surprise de la part du musicien après avoir débuté dans le champ électronique. Enregistré pendant le premier confinement et à la suite d’une rupture sentimentale douloureuse, l’album a gardé la tonalité mélancolique héritée de ces tranches de vie pénibles (« Forever »). Un album de rupture donc, mais dans lequel pointe aussi une note d’espoir dans la légèreté de la voix (en dépit de paroles sombres) et des cordes de guitare acoustique délicatement arpégées (« Heal » ; « Exhale »). S’il a décidé de revenir aux sources, Ollivier n’a pas, pour autant, fermé la porte de la modernité. Régulièrement une boîte vient rythmer les compositions (« I Shot an arrow », « Wilderness Inside »). Ainsi, plutôt que de qualifier l’album de rétro (ou vintage comme on dit de nos jours), il convient plutôt d’évoquer un disque intemporel où l’émotion brute, guitare/voix, domine. Et c’est là que, précisément, réside la grande réussite de l’album : dans le fait de sublimer une économie de moyen autant subie (cf. le confinement) que volontaire. Une réussite intime et touchante.

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mardi 18 mai 2021

Thomas Monica : « Ulysse »

 


Mais à quoi peut bien rêver Thomas Monica, face au mur, tournant ostensiblement le dos à l’objectif ? Le musicien est probablement en train de rêver à sa musique tout simplement, tant cette dernière se révèle riche d’influences et de nuances. A l’aide de sa six cordes, Thomas invente un monde musical où les frontières s’effacent, la scansion du rap/slam (« Calypso ») côtoie une guitare rock alors que les arrangements apportent une note pop voire world à la chanson française produisant une musique aussi métissée que son auteur, aux paroles dotées d’un sens de la formule imparable (cf. la formidable « L'Effondrement ») !

Sortie le 18 juin.

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dimanche 16 mai 2021

The Blue Stones : « Hidden Gems »

 


Pour autant attachante qu’elle soit, il convient de ne pas se laisser abuser par la tête de mort fièrement affichée sur la pochette du nouvel album des Canadiens. Certes, un « Shakin’off the rust » porte plutôt bien son titre et se fait fort de dégager la rouille à grands riffs électriques, dans un lointain cousinage avec les Black Keys ("Let it ride"). Mais pour le reste, le duo guitare/batterie pioche où bon lui semble affichant un éclectisme baroque, du hip-hop à la pop (« One by one »), qui s’il lui donne un semblant d’identité l’éloigne du rock’n’roll pourtant revendiqué sur la pochette. Pas mauvais pour autant, simplement décousu, et ce parfois au sein du même morceau. Dans ce contexte, le rock mais aussi le blues, n’apparaissent plus que comme des échos lointains, policés par une approche trop pop. Pour l’adrénaline et le danger, on repassera. Un peu décevant finalement, car le groupe est brillant, certes, mais par intermittence, comme un diamant caché en somme.

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samedi 15 mai 2021

Little Bob Blues Bastards : « We need hope »

 


Finalement, du haut de la sagesse apportée par l’âge, c’est bien Little Bob qui a raison : on a besoin d’espoir ! Sortant d’une période pour le moins difficile, le chanteur cherche réconfort et rédemption par la musique. Voici donc son nouvel album, le 23ème si nos calculs sont exacts (et le quatrième du groupe Blues Bastards). Un disque qui indéniablement possède une âme où la tonalité nostalgique domine (« I was a kid », « Made for me », la poignante « You can’t come back ») mais cohabite avec une mentalité de combat (cf. la reprise de « Bella Ciao »). Alors qu’il entame sa septième décennie, le chanteur n’est toujours pas prêt à lâcher le micro. Ce nouvel effort est son disque le plus rock’n’roll, le plus brut, depuis longtemps et jamais les Blues Bastards n’ont été aussi mal nommés. On ne va pas s’en plaindre. Les guitares rugissent, le son est sec et puissant et contraste avec la voix fatiguée du chanteur, qui accuse le poids des ans, mais vieillit avec grâce. Toujours prêt pour la bataille du rock’n’roll, Little Bob revient avec un album de survie, absolument indispensable !

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vendredi 14 mai 2021

Nick Waterhouse : « Promenade Blue »

 


Au fil des albums, cinq à ce jour plus un enregistrement live, Nick Waterhouse s’est imposé comme un des plus surs représentant de ce courant soul, rétro et nostalgique. A l’opposé de ses confrères œuvrant sur des labels de Brooklyn, Waterhouse le Californien s’illustre dans un genre élégant et raffiné dont les racines se trouvent autant dans la pop des années 1950 que dans le doo-wop. Ce nouvel effort ne contredira pas l’assertion : la rythmique est appuyée par un sens du swing qui fait tâche (« Vincentine », "B. Santa Ana, 1986") et est contrebalancée par des arrangements riches et soyeux, de cordes ou de cuivres accentuant le groove. Le terrain est ainsi balisé pour que le jeu de guitare bluesy de Waterhouse s’exprime à plein (« Very Blue »). Enfin il n’est point de disque soul retro digne de ce nom sans chœurs et harmonies vocales dignes de ce nom, ce que ce nouvel album se fait fort de remettre au goût du jour par le biais de divines interventions tant masculines (« Medicine ») que féminines (« The Spanish Look »). Ce dernier aspect est particulièrement appréciable tant il semblait tombé en désuétude ces derniers temps. Ainsi, ce nouvel effort se révèle solide et de haute tenue (comme d’habitude avec Nick Waterhouse) même si, avouons-le, l’ensemble n’est pas aussi impressionnant et abouti que son formidable disque éponyme sorti il y a deux ans.

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jeudi 13 mai 2021

Myles Sanko : « Memories of love »

 


Ah, c’est sûr, il peut avoir la banane Myles Sanko, tant le Britannique donne l’impression d’avoir réussi son coup ! Et pourtant, c’est peu dire que sa précédente incarnation musicale ne nous avait pas franchement emballée, la faute à une production plus que poussive. Mais, rien de tel, ici, tant le chanteur maîtrise son sujet. On n’avait réellement jamais douté des capacités vocales du chanteur qui n’avait jamais été aussi bien mises en valeur ici. C’est en se replongeant dans les classiques du jazz et de la soul que Myles a retrouvé l’inspiration quelque part à un fameux croisement où le swing de l’un et le groove de l’autre battent à l’unisson. Classieux et élégant, on pense notamment à la prédominance du piano, avec une touche d’excentricité (cf. l’intro du « Where do we stand » qui ouvre l’album) en prime, Sanko a trouvé la bonne formule, celle qui le place en héritier d’une ligne qui partirait de Marvin Gaye (« Rainbow in your cloud ») à Gregory Porter (cf. l’influence jazzy qui prédomine l’ensemble). Partout, son placement rythmique et son phrasé sont impeccables et incarne à la perfection les émotions découlant de ses cordes vocales. Myles Sanko peut bien afficher un sourire éclatant sur la pochette, il vient de sortir son meilleur album à ce jour !

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mercredi 12 mai 2021

Dreamers : « Palm Reader »

 


Les mains tendues, Nick Wold, le leader du groupe américain, nous offre ce nouvel EP. Et si l’on examine les palmes desdites mains, que peut-on y lire ? L’ambition d’y groupe qui, s’il manie d’une main très sure les grosses guitares (« Heat Seeker ») et autres artefacts pop psychédéliques (« Teddy Bear » ; « True Crime ») ne s’interdit surtout pas d’aller jeter un œil en dehors du rock histoire de constater de visu ce qu’il s’y passe. Ainsi les rythmes se font urbains, chaloupent suivant un dodelinement reggae (« Palm Reader »), alors que, régulièrement, les voix adoptent un phrasé hip-hop (« Still Not Dead »). Un grand écart à 180°, bien plus riche musicalement que la (superbe) pochette purement psyché ne le laisse supposer. Efficace.

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