samedi 29 décembre 2012

AVGVST : « Onlooker »




Cela commence par une nappe, une sorte de strate sonore. En écoutant « Onlooker », le premier album « physique » du duo AVGVST, l’auditeur plonge la tête première dans un tunnel dont il ressortira une quarantaine de minutes plus tard, forcément un peu différent. Si il y a des groupes qui répètent à l’envie les formules du passé et d’autres qui érigent la créativité en vertu première, alors AVGVST fait obligatoirement partie de la seconde catégorie. AVGVST c’est Aurélie (basse et claviers) et Aurélien (guitares et claviers) et on imagine facilement le duo enfermé dans un studio de longues heures tripotant convulsivement instruments et boutons afin de trouver la formule parfaite. Celle qui ferait le lien entre abstractions électro et chansons pop. Entre instruments organiques et traitement électronique sonore. Entre chansons et instrumentaux. Dans ses meilleurs moments « Onlooker » n’est pas sans rappeler des musiques plutôt sombres, on pense aux Cure, époque « Pornography », sur le superbe morceau titre « Onlooker », à My Bloody Valentine et plus généralement à ces groupes qui emballent l’auditeur dans un tourbillon sonore basé sur la répétition de motifs sonores entêtants. Certes, on peut reprocher à AVGVST, un manque général de simplicité (toutes les guitares et les voix sont « ultra traitées »), une démarche qui privilégie, volontairement ou non, l’électro et qui pourra désarçonner le fan de rock ou même la longueur des morceaux (généralement sept minutes). De fait, « Onlooker » est un album rare, dont la beauté ne s’offre qu’à celui qui est prêt à l’accueillir, et qui révèle ses trésors à force d’écoutes tant les recoins à explorer sont nombreux. En résumé, c’est un disque qu’il faut ECOUTER.


jeudi 27 décembre 2012

Hula Baby

(c) Chusmi

Trois titres seulement mais une bonne décharge qui nous rappelle à chaque minute ce pourquoi on aime ce bon vieux rock n’roll. En résumé, de l’énergie et de l’électricité, autant d’ingrédients dont Hula Baby n’est pas avare. Entre rock garage, swing et surf music, le tout sous haute inspiration 1960s, Hula Baby se trace un chemin qui, en toute logique, devrait mener le groupe très loin, très haut. Rythmes endiablés, soli de guitare au cordeau, section rythmique alliant avec maestria swing et vélocité et des chansons n’excédant pas, ou si peu, les trois minutes comme autant de petits shoots rock n’roll. Et pour achever le tableau ajoutez une pointe de latinité en plus (le chant dans la langue de Cervantès). Et voilà, trois titres et le tour est joué. Accro en moins de dix minutes. Une excellente surprise venue d’Espagne. Espérons un album du même niveau.

mercredi 26 décembre 2012

The Soul Immigrants





Nouveau 45 tours pour ce groupe Anglais qui œuvre dans une soul/funk particulièrement efficace puisant sa source, comme c’est la grande mode en ce moment, dans les sons des années 1970. Assez habiles de leurs instruments, The Soul Immigrants parsèment leur funk de passages jazzy à force de soli (cuivres, orgues, piano électrique) très maîtrisés. La section rythmique est également assez impressionnante. Le tout n’est pas sans rappeler les productions Daptone en général et le Menaham Street Band en particulier. A conseiller sans modération aucune à tous les amateurs de soul vintage. 
www.thesoulimmigrants.com

mardi 25 décembre 2012

The Pepper Pots : « Waiting for the Christmas Light »




Les Pepper Pots sont un trio de chanteuses, aux harmonies vocales renversantes, originaires de Barcelone. Assez renommées, elles ont collaboré avec des personnalités marquantes de la scène soul étasunienne telles que Binky Griptite (le guitariste des Dap-Kings) ou Eli « Paperboy » Reed. Une réputation, qui a, hélas, bien du mal à passer les Pyrénées puisque aucun de leurs albums n’est disponible ici. Dommage. En attendant on peut toujours se consoler en allant sur visiter leur site internet et télécharger leur EP de Noël, « Waiting for the Christmas Light ». Excellent petit EP de trois titres, dans un esprit très girls group sixties, qui fait des Pepper Pots les dignes héritières des Ronettes et autres Crystals, les vedettes vocales de l’album « A christmas gift for you » de Phil Spector. La production est très soignée à grand renfort de cuivres, cordes et le chant des trois demoiselles est aussi magnifique que leur plastique. Bref, voici l’occasion rêvée pour découvrir les Pepper Pots et mettre un peu de Soul vintage dans votre journée de Noël.

Olympic Cyclone Band : « Season’s Greetings »




Dans la longue litanie des albums de Noël, voici le plus original (et le plus rythmé) qu’il m’ait été donné d’écouter ces dernières années. L’Olympic Cyclone Band, puisque ce sont eux les coupables, est un groupe funky anglais qui a enregistré un album à son image : funky et dansant, parfois à la limite du disco. Le résultat est particulièrement étonnant surtout sur les classiques de Noël tel que « Little drummer boy » ou « Jingle Bells ». Groupe live réputé à Londres, l’idée de cet album leur est venue une fin de nuit après l’une de leurs résidences un matin de Noël, cela ne s’invente pas. Majoritairement instrumental, l’album bénéficie toutefois des participations des chanteuses Stéphanie Davies et Fiona Egan (2 titres chacunes). Sur les quelques originaux enregistrés pour l’occasion, on s’éloigne un peu de l’ambiance Noël pour aller vers quelque chose de plus classiquement soul/funk parfois teinté de jazz (l’excellente « Away in a Manger »). Un album de saison, assez amusant.
https://soundcloud.com/olympic-cyclone-band

dimanche 23 décembre 2012

Macy Gray : « Talking Book »



Le nouvel album de Macy Gray à une forme assez original. En effet cette dernière a décidé de réenregistrer intégralement le « Talking Book », apparemment son album préféré, de Stevie Wonder (sorti à l’origine en 1972). Il ne s’agit ni d’un album hommage à l’ensemble de la carrière de l’immense Stevie, ni d’un tribute album où différents artistes reprennent Stevie mais bel et bien d’un concept original, une sorte d’équivalent discographique d’un remake hollywoodien qui dans une sorte d’effet miroir donne un statut iconique à l’œuvre originale, qui par la même entre dans une nouvelle dimension. Le mot « hommage » semble d’ailleurs être banni du projet, dans l’esprit de Macy il s’agit plus d’une « lettre d’amour à Stevie, une carte de remerciement sur disque ».  Les chansons sont donc les mêmes, présentées dans le même ordre mais pour un résultat assez différent. Il est tout d’abord amusant de comparer les durées respectives des deux disques. 43 minutes pour l’original de 1972, 39 minutes pour la version Macy Gray. Résultat un album plus court, donc plus concentré, plus direct où le « gras » semble avoir été éliminé. De fait Macy Gray présente un album bien dans l’air du temps, il ne s’agit en aucun cas d’un disque rétro. Gray a réussi cette gageure, faire un album en tout point respectueux de l’esprit originel, absolument soulful tout en conservant son esprit d’innovation, à l’époque de sa sortie, les claviers de Stevie étaient révolutionnaires, sans pour autant partir dans un délire électro. On découvre ainsi de nouveaux aspects, « Maybe your baby » par exemple prends à l’occasion des allures un peu rock. Mais la transformation la plus spectaculaire est celle subie par « Superstition », transformée ici en ballade jazz lounge à l’exact opposé de l’original, tube funk dansant. Superbe. Le style convient à merveille à Macy et à son timbre de voix si particulier, Billie Hollyday n’est jamais très loin. Une belle réussite mais qui aura peut-être un peu de mal à trouver son public en dehors des fans des deux artistes.

samedi 22 décembre 2012

Macy Gray, Le Cabaret Sauvage, 17 décembre 2012.



Macy Gray était de retour lundi soir dernier dans le magnifique chapiteau en bois style années 1930 du Cabaret Sauvage. Macy Gray, grande star du R N’B et de la soul au début des années 2000, avant que cette dernière n’entame un grand virage rétro qui semble être aujourd’hui devenu la norme. Macy Gray n’entre pas vraiment dans cette catégorie et a livré un show à son image : groove toujours, superbe section rythmique batterie, basse et percussions latines, mais aux ambiances variées : parfois très roots grâce à l’orgue hammond B3 et à d’autres moments extrêmement moderne teinté de hip-hop et d’électro. Dans la première catégorie, nous avons été gratifié d’un excellent medley intimiste où Macy a chanté avec dans le premier temps le bassiste en solo, puis avec l’orgue et enfin accompagnée par le guitariste en acoustique. Superbe passage mettant en valeur sa voix si particulière à la fois profonde, éraillée mais de tête, assez aïgue. Ce timbre qui fait d’elle une interprète à part. Seule ombre au tableau, le show semble être rythmé par les changements de tenues successifs (trop nombreux pour être comptés) de Macy et de ses choristes. Conséquence directe, les musiciens sont souvent mis à contribution pour meubler, le plus mal à l’aise étant très probablement le guitariste qui chante assez maladroitement. Certes Macy arbore des tenues extravagantes, robes à paillettes, boa à plumes, magnifiques qui lui vont à ravir, elle est aussi très belle ce qui ne gâche évidemment rien, mais le concert se trouve de fait un peu haché. Enfin bon, on fait un peu la fine bouche, car la soirée fût très belle.
   

Hot Shot Mama, Marché de Noël, Créteil, 16 décembre 2012.


Voici venu le temps de Noël, des sapins et des guirlandes et, pour ce qui nous concerne en ce dimanche, de la pluie là où tout le monde attend de la neige. Alors que l’univers se transforme peu à peu en un immense paquet cadeau géant, il y a au moins une raison de se réjouir dans cette morne banlieue (Créteil) : l’ouverture du mini marché de Noël et, surtout, de son chapiteau blanc provisoire où vont se succéder pendant une dizaine de jours concerts et animations diverses. L’atelier sushi terminé, c’est le sextet Hot Shot Mama, que l’on retrouve sur scène avec un plaisir certain, il est vrai qu’au rythme d’un concert tous les deux ans environ, on ne risque pas de se lasser. Donc, Hot Shot Mama, groupe de reprises, toujours choisies avec beaucoup de soin, et qui mise sur l’énergie (excellente section rythmique) et une pointe d’originalité (la présence du saxophone) pour se distinguer du tout venant baloche prétendument rock n’roll. Oh certes ce n’est pas la révolution musicale du siècle, il n’empêche, réentendre « Come Together » des Beatles en live, gratifié en plus d’un superbe solo de guitare d’Alain, ça fait toujours du bien à l’amateur de rock n’roll nostalgique. Notons également « Singing the blues on reds » des méconnus Patto (quand on parlait des reprises choisies avec soin) ; l’indispensable intermède blues avec l’enchaînement sans temps mort « All your love » (John Mayall) / « A fool for your stockings » (ZZ Top) ; une version de « Summertime Blues » (Eddie Cochran) revisité à grand shoot d’énergie façon Who ; un reggae à moitié improvisé pour la note groovy et une pointe de rockabilly pour finir et voilà on a passé, mine de rien, une chouette après-midi. En espérant qu’il ne faille pas attendre deux ans pour revoir les gaillards sur une scène.


dimanche 16 décembre 2012

Lisa Portelli, La Maroquinerie, 15 décembre 2012.




La soirée a commencée de manière originale, avec un mini ciné-concert dans la maroquinerie transformée pour l’occasion en salle de cinéma. Le film s’appelle « Prises de vie », un court-métrage, muet, réalisé par Pierre Guenoun. C’est une sorte de journal filmé nous racontant la vie de son réalisateur, l’installation à Paris, la naissance de l’amour puis celle d’un enfant avec force d’image poétiques issus du quotidien, la pluie, la neige, les feuilles d’automne… Installés de part et d’autre de l’écran, Lisa Portelli et son guitariste Yann Féry, armés de leurs guitares, accompagnent les images en direct.

Place ensuite au concert avec Lisa Portelli, que l’on découvre à l’occasion en live après avoir beaucoup aimé son album « Le Régal » l’année dernière (chronique ici). Accompagnée par une formation originale, deux guitares (Lisa et Yann) et un batteur, Benjamin, sans basse, Lisa a livré une prestation variant les atmosphères et les plaisirs. Parfois atmosphérique, à force d’effets et parfois complètement déchaînée. De la partie sauvage on retiendra surtout une version du « régal » qui restera dans les mémoires grâce à l’ajout d’une deuxième mini-batterie (quelques tomes et une caisse claire en fait), cela apporte une sacrée pèche et un côté tribal quasi-mystique. C’est fort ! Il est amusant d’observer les deux batteurs échanger et se répondre mutuellement, beau dialogue. Parfois seule avec sa telecaster (son clair), Lisa s’offre ainsi quelques escapades folk électrique réveillant le fantôme de Jeff Buckley. Autre création intéressante, « Animal K », Lisa seule à la guitare est entourée d’une chorale d’adolescentes venues de Chessy, « des tigresses » d’après elle, on le confirme bien volontiers. Les chorégraphies sont amusantes et la chanson prend du volume. Beaucoup de nouveaux titres furent joués. C’était en effet la dernière date de la tournée pour Lisa Portelli, elle est désormais prête pour de nouvelles aventures qui passeront par un nouveau disque. Une belle soirée de rock féminin, version française.
www.facebook.com/lisa.portelli.officiel


samedi 15 décembre 2012

Duel : Vertiges #1




Afin de fidéliser son public, le duo Duel, composé de Julien Boulfray et Brieuc Carnaille, adopte une démarche originale : proposer un nouvel ep inédit tous les trimestre. Voici donc le premier volume, le deuxième est prévu pour février alors que le groupe est actuellement en studio pour enregistrer le troisième. Pour en revenir à cet EP, Vertiges #1, le disque est composé de cinq titres tous dans la langue de Molière, c’est assez rare pour être souligné, d’autant que le groupe porte une attention particulière à la qualité de ses textes. D’un point de vue musical, le duel en question est fondamentalement pop, tendance ouvragée. L’affaire commence même sur d’excellentes bases grâce aux charmants arpèges de guitare de « Caramel » ou « Hey tu ne me manqueras plus ». Citons également « Mourir au combat », qui s’appuie sur de beaux arrangements de cordes. Malheureusement, la suite déçoit un peu, un peu trop de synthés, un peu trop ancrés dans les années 80 (« La grâce des acrobates »), du moins pour les oreilles de votre serviteur. Néanmoins prometteur et de toute façon à suivre avec attention. Le volume deux arrive très prochainement.

lundi 10 décembre 2012

Il Buio




Deux ans après son remarquable album « Walking » où elle se réappropriait le blues, Chloé Mons continue son exploration des musiques telluriques étasuniennes, s’intéressant cette fois au rockabilly et à la country, sans toutefois accoucher d'un disque purement et uniquement basé sur ces styles. Ainsi est né Il Buio (l’obscurité) ou Chloé est associé au guitariste Xavier Boussiron. La paire a de nouveau accouché d’un excellent album, minimaliste, obligatoirement sombre et fantomatique à souhait où l’écho des guitares résonne dans le vide bien après la fin de son écoute. Faisant fi d’une approche moderne ou le soin apporté à la production apparaît comme une valeur cardinale, Il Buio fait tout le contraire. Un disque, cru, sans effet de manche mais où les émotions apparaissant à vif. Il y a comme une sorte de vérité qui ressort de son écoute. Une lumière aussi. L’album est composé de reprises choisies avec soin, mention particulière pour « I’ve loved and lost again » ; « I can tell » et le « Dancin’ » de Chris Isaak. Faisant honneur à son patronyme, Il Buio est marqué du sceau de l’italianité ("Ciao Ragazzi", "Amado mio"), personnalisée ici par Adamo venu en ami prêter main forte sur la reprise de « La notte ». Un très bel album.
   

dimanche 9 décembre 2012

Little Bob Blues Bastards, New Morning, 5 décembre 2012.




Nouvelle orientation dans la carrière de Little Bob. Après avoir porté, pendant plus de trente ans, la bonne parole rock n’roll dans notre hexagone, Little Bob retourne à la source de ses premières amours, le blues. Un nouveau groupe, les Blues Bastards, dans lequel on retrouve le contrebassiste Bertrand Couloume, l’harmoniciste Mickey Blow, le guitariste Gilles Mallet et le neveu de Bob, Jérémie Piazza derrière la batterie. Une belle collection de gueules cassées (mention particulière pour Mickey) qui portent en eux les années au service du rock n’roll. La toute nouvelle formation a sorti un excellent album un peu plus tôt cette année et se retrouve maintenant sur les routes pour diffuser la note bleue. Le blues de Little Bob reste cependant très marqué par le rock n’roll, régulièrement les Blues Bastards piochent dans l’ancien répertoire, celui de Little Bob Story (qui n’est pas séparé, soit dit en passant) désigné sous le vocable d’ « autre groupe ». Ajoutez à cela quelques reprises bien senties, Howlin Wolf semblant être le préféré de Bob, un message positif (« faîtes-vous du bien ») et la générosité naturelle de Bob (pratiquement deux heures de show) et tous les ingrédients étaient réunis pour passer une excellente soirée. Un petit pour finir sur un invité bien particulier de Bob pour cette soirée, un jeune et extraordinaire pianiste d’à peine 10 ans, Raffi Arto, qui joue le blues et le rockabilly comme un vieux routier. Bluffant ! L’affection que lui porte Bob est touchante.
http://www.littlebob.fr/littlebob_pagesHTML/littlebob_BluesBastards.html

samedi 8 décembre 2012

Django Django, Le Trianon, 3 décembre 2012.




Découvert en live sur la scène de la plage durant les Eurockéennes de Belfort, c’est dans le sublime cadre du Trianon que l’on a retrouvé Django Django. Décidemment ce groupe, auteur d’un des albums les plus excitant de l’année, prend l’habitude de jouer dans des endroits plutôt classes. D’emblée la disposition scénique, plutôt complexe, du groupe interpelle. Des stores vénitiens, qui font office d’écrans de projection, en arrière plan, des lumières devant et derrière la scène et d’autres encore posées au sol. Il est rare de voir un groupe débutant, auteur d’un seul album, disposer de tels moyens. La marque du succès très probablement. L’impression première se confirme dès que raisonnent les premières notes d’intro : le show est étudié sous les moindres coutures, l’aspect visuel fait l’objet d’un soin très particulier. Le quatuor déboule dans des tenues coordonnées à l’image des groupes des sixties. Musicalement Django Django est adepte d’une démarche créative, plutôt que de vouloir à tout crin reproduire une époque et les sons du passé, le groupe préfère le mélange des genres et des époques. Django Django ou la rencontre du rockabilly (ma facette préférée personnellement) et de l’électro (claviers 80s garantis) avec un côté pop particulièrement marqué lorgnant sur le psychédélisme sixties et les Beach Boys (cf. les harmonies vocales). Sur scène Django Django est un groupe particulièrement rythmique, bien plus que sur disque. Les membres du groupes ont une attirance pour les percussions diverses et variées, improbables voire même un peu étranges, dont ils jouent parfois tous en même temps. Leurs compositions y gagnent en rythme et sont beaucoup plus dansantes en version live. Quoi qu’il en soit la formule plaît, la salle affiche complet. Maintenant qu’attendre d’eux ? Déjà qu’ils confirment le succès, tant artistique, critique que commercial, du premier album. Ensuite, Django Django est capable de tout. Un album électro comme un disque de rock organique, les deux facettes sont exploitées avec un égal bonheur sur scène. En résumé, le meilleur comme le pire. Un grand groupe ? Pas encore, pas tout a fait. Mais c’est en bonne voie…


lundi 3 décembre 2012

Klink Clock




C’est devenu l’un des lieux communs du rock n’roll façon 21ème siècle, la formule duo guitare/batterie a le vent en poupe depuis le succès massif obtenu par les Black Keys et autres White Stripes. Reprenant la formule à son compte, les français de Klink Clock (que l’on avait découvert sur la scène de la chapelle des Recollets) sortent leur premier album. Dès la première écoute, le disque confirme ce que l’on savait déjà, le talent est bien l’ingrédient essentiel pour réussir un bon disque et ce en dépit d’une apparente économie de moyen. Et de talent Klink Clock n’en manque pas. Aurélien, la Gretsch en feu, n’a pas son pareil pour trouver le riff, le son de guitare qui va vriller le cerveau de l’auditeur (« Mayhem », « Wake up »). Le truc évident, original, tout en rappelant des centaines de précédents qui sont autant de raisons pour lesquelles on aime le rock n’roll. Debout derrière sa « demi-batterie », Jennie soutient le tout avec beaucoup d’aplomb, telle une nouvelle Maureen Tucker. Bien évidemment de garage déglingué et de blues déchirés, il en est beaucoup question tout au long de ces neuf plages, normal puisque nous sommes en compagnie de gens de goût. Mais pas seulement. A deux, les Klink Clock révèlent une personnalité musicale riche qui tend parfois vers le heavy-metal, lorsque Aurélien prend le micro (« H »). Sur d’autres compositions, le groupe se rapproche des punkettes / riot girls des années 1990 (« Princess ») avec en plus un sens de l’ampleur et une science de l’arpège quasi-psychédélique (« Siamois »). Et n’oublions pas de préciser non plus qu’ils assurent en acoustique (« Coin Machine »). Au final un disque riche et varié, qui contentera largement les amateurs de pur rock n’roll.  

dimanche 2 décembre 2012

Jukebox The Ghost : « Safe travels »




Troisième album pour ce trio, récemment déménagé de Philadelphie vers Brooklyn, et dont le précédent EP, nous avait laissé une excellente impression (chronique ici). Impression largement confirmée par les 13 plages qui composent ce nouvel effort. « Safe Travels » c’est l’épitomé de l’album plaisir. Le bouton lecture est enfoncé, les bonnes vibrations coulent des enceintes. Pop est bel et bien le mot d’ordre ici. Même la gravité se fait dans une certaine légèreté (« At last » ; « Dead » ; « Adulthood »). Trio à la composition atypique, guitare, batterie et piano, Jukebox The Ghost n’a pas son pareil pour composer des petites perles pop, aux mélodies finement ciselées qui restent en mémoire. Pour la première fois le groupe s’est enfermé de longs mois en studio, peaufinant les détails. Et cela s’entend. En résulte cet album, ouvragé, très bien produit et arrangé (claviers, cordes). Enfin les sessions mettent en valeur le travail du batteur Jesse Kristin, particulièrement à cause de/grâce à l’absence de basse. Toute la rythmique du disque repose sur lui, et elle particulièrement dansante. Enjoué, primesautier, voilà un disque qui vous aidera à passer l’hiver et compenser le manque de soleil et de luminosité. 
www.jukeboxtheghost.com
www.facebook.com/jukeboxtheghost

samedi 1 décembre 2012

John Mayall, le new morning, 28 novembre 2012.


Toujours alerte John Mayall, la veille de ses 79 ans (il les fêtera le lendemain) ! Entouré de son quartet entièrement composé de musiciens Américains, un section rythmique made in Chicago et un guitariste Texan, Mayall (qui a rasé sa barbe et arbore désormais une longue crinière blanche lui donnant un air d'ancien hippie) a donné un excellent concert de blues dans la grande tradition, heureusement qu’il est encore là ! Si John peine un peu à suivre le rythme à la guitare où patauge, avec beaucoup d’autodérision (« ah technology ! »), dans la programmation des sons de son clavier, son talent à l’harmonica est intact. Les poignets toujours aussi véloces sur le piano, son jeu a beaucoup de swing et sa voix… Un peu à l’image d’un vin qui vieilli bien avec les années, son timbre est encore plus blues maintenant. Le trio qui l’accompagne est composé d’excellent musiciens, un bassiste également soliste, suffisamment rare pour être souligné, dans la veine de Marcus Miller, le nouveau guitariste Rocky, un peu dans le même style que Buddy Whittington, son prédécesseur (pourtant une sacrée gageure de se glisser dans ses guêtres) et enfin un batteur plein de groove. Tout juste peut on regretter une longue improvisation entre la basse et John vers la fin du concert, certes le niveau est impressionnant mais la jam aurait gagné en efficacité à être un peu plus courte. Enfin bon on fait la fine bouche. Profitons de John tant qu’il arpente encore les scènes. 

Goldwave : « Night Lights »




Fréquemment utilisés, les termes de « claque » ou « grande révélation » font figure de lapalissade lorsqu’il s’agit de chroniquer tel nouvel album ou tel nouveau groupe dont on est sincèrement persuadé qu’il restera dans l’histoire. On a beau chercher, on ne trouve pas vraiment mieux pour évoquer « Night Lights », le premier EP de Goldwave. Originaire de Normandie, le cœur de la musique de Goldwave se trouve pourtant de l’autre côté de la Manche, du côté de cette Angleterre froide des années 1980. Goldwave s’est trompé de nom, le patronyme du groupe aurait dû s’écrire avec un C à la place du G tant la musique semble s’inscrire dans cette sombre tradition. Cinq titres donc, d’ambiance sombre et froide, évoquant les aînés Joy Division, The Cure ou Interpol pour citer un exemple plus récent, voire les Smiths sur leur versant le plus pop (« Sunshine »). Rien de vraiment original, mais réellement impressionnant de finesse et de recherche, et ce jusque dans le moindre détail de production. Cinq titres maîtrisés de bout en bout, impeccablement produits, rien à redire. Vivement la suite.
www.facebook.com/goldwaveband
http://www.goldwave.bandcamp.com