dimanche 27 novembre 2011

Peter Frampton, Le Bataclan, 23 novembre 2011


C’est symptomatique d’une industrie à laquelle il ne reste guère plus que la carte de la nostalgie : on fête dorénavant les anniversaires d’albums, plus où moins marquant, par des concerts spéciaux dans lesquels l’intégralité desdits disques est jouée. Peter Frampton, puisque c’est de lui dont il est question aujourd’hui, n’échappe pas à la règle et fête les 35 ans de son « Frampton Comes alive », album qui l’a transformé en superstar, sur la scène du Bataclan. Sauf que ledit album étant déjà un disque live, Frampton nous ressort le même concert qu’il y a 35 ans. Ah nostalgie quand tu nous tiens… Cela a surtout comme désavantage de gommer d’avance l’effet de surprise (enfin presque), ce n’est pas tellement grave finalement puisqu’il y a trente cinq ans je n’avais personnellement pas l’âge de sortir le soir. Et puis cela reste de la bonne musique. Et Frampton (accompagné pour l’occasion du bassiste Stanley Sheldon qui était déjà là dans les années 70) est un perfomer qui sur scène retrouve l’enthousiasme de ses jeunes années. Et ça fait plaisir à voir ! Sur scène, Peter est cosy. Petit guéridon dans le fond, une tasse de thé, un petit bol de céréale dans lequel le guitariste picore entre les chansons (et au passage une pub éhontée pour un marque commençant avec un K, tu pousses le bouchon un peu loin là…). Derrière la scène un écran diffuse toute une série de photos retraçant sa carrière (Peter avec McCartney, Peter à l’arrière d’une limousine, une « naughty german girl »…) et un hommage aux disparus Bob Mayo et John Siomos. On garde surtout de lui l’image du virtuose de la talk box (cf. le tube « Show me the way ») mais Peter Frampton est bien plus que cela, un guitariste très fin, comme le prouve les rappels quasi-exclusivement instrumentaux, et surtout un chanteur folk (on l’avait un peu oublié) qui assure aussi en solo avec une guitare acoustique. Parmi les excellentes surprises, un titre d'Humble Pie, une version instrumentale de « Black hole sun » (Soundgarden) totalement inattendue et une autre reprise, plus convenue, du « While my guitar gently weeps » de George Harrison qui clôture un show de deux heures et demie. Car Peter Frampton est généreux avec son public et c’est tout à son honneur. Allez ne faisons pas la fine bouche, c’était quand même chouette de pouvoir replonger dans le son de l’époque.

samedi 26 novembre 2011

Patti Smith, L’Olympia, 21 novembre 2011.


Personnage absolument cardinal dans l’histoire du rock pour avoir fait le lien entre les années 60 et 70, Patti Smith était de retour sur la scène de l’Olympia en ce lundi soir pour deux soirées affichant complet depuis des lustres. Entourée par son groupe incluant les deux survivants des 70s le guitariste Lenny Kaye et le batteur Jay Dee Daugherty, Patti a donné un concert exceptionnel à la fois par son intensité et l’émotion s’en dégageant. Entamé avec un enchaînement « Barefoot Dancing » (1979) et « Redondo Beach » (1975) nous a replongé direct la tête dans les années 70. Personnalité particulièrement attachante et très humaine Patti a rendu de vibrants hommages en musique aux disparus Robert Mapplethorpe (photographe et compagnon de la première heure), Fred « Sonic » Smith (feu son mari et guitariste du MC5) et Lulu de la Falaise qui ont la particularité d’être nés ou d’avoir disparu au cours d’un mois de novembre. L’émotion est à son comble. Musicalement Patti se trouve à la croisée des chemins entre années 60, le folk psychédélique de « Ghost Dance » et punk 70s, le rageur « Rock n’roll nigger », dans une version particulièrement euphorisante allant crescendo en pression. Parmi les autres tubes joués citons « Pissing in the river », belle intro au piano, et bien sur « Because the night » co-signée par Bruce Springsteen. Pas ingrate Patti laisse la vedette et le chant à ses musiciens le temps d’une reprise du « Pushing too hard » des Seeds (une perle du rock garage des 60s). La soirée s’achève avec un explosif « People got the power » repris en cœur par la foule. Après toute ces années Patti Smith reste une des meilleures chanteuses de l’histoire du rock (quelle voix !) et une artiste à voir absolument en live au moins une fois… Essentiel.

samedi 19 novembre 2011

Mick Wigfall and The Toxics


Découvert récemment sur scène en première partie d’Imelda May, Mick Wigfall est un musicien anglais installé en France. Son premier album accompagné par son groupe The Toxics est une petite merveille dont les racines se trouvent dans les années 50. La formule est simple : un trio composé d’une contrebasse (assurée par Mr Wigfall himself), une guitare (Seb) et une batterie (Mister K). Comme bon rockabilly le tout est joué en ternaire, la rythmique transpire le swing. Parfois Mick et sa troupe s’éloignent un peu du sujet et adoptent des sonorités plus modernes, une dynamique plus punk s’empare alors de la batterie pour un résultat psychobilly claquant comme un coup de trique (« Teenage Kicks »). L’autre grand truc de Mick c’est d’aller débusquer le rockab’ là où ne l’attends pas, dans des reprises étonnantes comme celle de « Big in Japan » de l’immense Tom Waits. Mais Mick et sa troupe ne sont pas que des acharnés, comme le prouve la reprise de T.Rex « Born to Boogie » qui prend elle des allures de blues ou l’ « Egyptian Reggae », piqué chez Jonathan Richman et joué façon reggae acoustique (un autre titre acoustique est planqué en ghost track). Mick Wigfall est aussi un excellent songwriter et le disque contient trois originaux d’excellente facture. Comme à la grande époque, les compositions n’excèdent pas les trois minutes maximum, et l’album passe comme une lettre expresse à la poste sans temps mort ni longueur. Après Kitty, Daisy & Lewis, Les Hillbilly Moon Explosion et la star naissante Imelda May, sommes-nous au bord d’une immense explosion rockabilly ? Quoiqu’il en soit il faudra compter sur Mick Wigfall et les Toxics à l’avenir…

www.mickwigfallandthetoxics.com

vendredi 18 novembre 2011

The Dukes : « Victory »


Après des années à se traîner les guêtres dans le sous sol de la gloire, années qui ont fait d’eux des sidemen recherchés (chez No one is innocent et Superbus notamment) le tandem Shanka (guitare) et Greg Jacks (batterie) décide de mettre en musique ses envies personnelles. Complété par Gaspard Murphy, guitariste fils d’Elliott et ancien élève musicien de Shanka, et le bassiste Steven Galtera la formation ainsi née sous le nom de The Dukes se fait rapidement un nom partant en tournée sur toutes les scènes d’Europe (oui oui d’Europe et pas uniquement de France, fait exceptionnel pour les groupes de notre pays qui ont en général bien du mal à passer les frontières). Un premier EP a vu le jour l’année dernière (« Resilient Lovers » chronique ici) et enfin cet album inaugural « Victory » que l’on découvre maintenant avec une émotion particulière. Et les ex-fans des années 90 à la recherche des émotions perdues de leur jeunesse ne pourront que se réjouir d’avoir un nouveau groupe à écouter. Tout au long des treize plages de l’album The Dukes renoue avec une certaine idée du rock indé telle qu’on l’entendait à l’époque en croisant les influences entre mélodies pop (« Low Men », « The Mangler », «Where angels fear to tread »), grosse énergie venue du métal / punk (« The stooge », « Laughter ») et on peut même y entendre un peu de country (« Sugar Cut »). Tout cela pour atteindre au final une balance quasi parfaite. On y découvre aussi un chanteur (pas du tout ridicule en anglais), Shanka, qui a une très belle voix, éraillée juste à point sur les morceaux les plus abrasifs (« Heirs of Icarus ») et mélodique sur tout le reste, que ce petit cachottier nous avait caché toutes ces années. Victory comme victoire, celle d’un rock racé, rageur et sans concession.

Sortie le 5 décembre.

www.thedukesmusic.com

mercredi 16 novembre 2011

Lofofora : « Monstre ordinaire »


Vingt ans après ses débuts dans ce que l’on appelait à l’époque la fusion, Lofofora est de retour ; quatre années de silence se sont écoulées depuis le dernier album (Mémoires de singe, 2007). Un retour plus métal que jamais, gros son, et une belle dextérité musicale au passage, et voix gutturale. C’est la dynamique toute entière du groupe qui est renouvelée par l’arrivée d’un nouveau batteur. Le groupe sonne frais et régénéré comme si les années n’avaient pas de prise sur lui. La tension ne baisse jamais du début à la fin du disque, tout juste une petite pause apaisée en intro de « Le Visiteur » avant que les décibels ne reprennent de plus belle. Et toujours ces textes, dans la langue de Molière s’il vous plaît, ce qui se fait de moins en moins dans le domaine qui nous concerne, et ce regard acéré à la fois critique, désabusé et réaliste sur la société qui nous entoure. Deux décennies d’engagement et au final, les chansons des années 90 sont toujours autant d’actualité… C’est grâce à des types comme eux que le rock ne rentrera jamais dans le rang.

www.lofofora.com

www.myspace.com/lofofora

www.facebook.com/lofofora

mardi 15 novembre 2011

Damien Robitaille : « Homme autonome »


Aujourd’hui faisons connaissance avec un étonnant personnage, kitsch, pop et funky, Damien Robitaille dont l’album « Homme autonome » est enfin disponible en France. Car Damien nous démontre avec cet opus que la chanson francophone est bien loin de s’arrêter aux frontières de l’Hexagone et il est même probable que le français se porte mieux au Québec qu’en France où de nombreux groupes font le choix de chanter en anglais. Bref, Damien Robitaille est un artiste comme la scène française est (hélas) bien incapable d’en produire. Derrière son clavier vintage, Damien inocule une forte dose de groove, hérité des musiques Noires des années 70, dans la chanson francophone. Ecoutez « Homme autonome », « Mot de passe » ou « Casse-tête » (avec les cuivres en prime) le français a-t-il déjà été aussi funky ?? Parfois ce vernis clinquant s’efface et laisse apparaître une certaine forme de noirceur, une sorte de constat sur la solitude du monde moderne : « l’ermite dans la ville », « Homme autonome » ou sur la perte d’identité (« Mon nom »). Tour à tour rigolo (le gospel parodique « Jésus nous a dit »), touchant (« Plein d’amour ») ou dansant, l’univers attachant de Damien Robitaille est décidément plein d’excellentes surprises…

www.damienrobitaille.com

www.myspace.com/damienrobitaille

lundi 14 novembre 2011

Soirées De Bon Augure

Auguri Production inaugure un nouveau concept de soirées destinés à accompagner les jeunes talents français en organisant les soirées De Bon Augure. Venez découvrir les nouvelles pousses saison 2011/2012 les 2 et 3 décembre à Rennes (Bars en Trans) et les 14 et 15 décembre à la Boule Noire.

Lulu Gainsbourg : « From Gainsbourg to Lulu »


Hésitant entre jazz et pop, c’est album assez bancal que livre finalement Lulu Gainsbourg, après un premier « jazz ep ». Le tout manque cruellement de personnalité : la sienne. C’est une idée un peu étrange de sortir en guise de premier effort un disque hommage à son père. Accompagné par un casting de malade (Iggy Pop, Marianne Faithfull, Richard Bona, Scarlett Johansson, Rufus Wainwright entre autres…) Lulu Gainsbourg intervient tout au long du disque tantôt comme musicien (pianiste), tantôt comme chanteur (occasionnel) et comme producteur. C’est finalement dans ce dernier rôle qui lui va le mieux. Car pour tout inégal qu’il soit, le disque est superbement bien produit du début à la fin. L’autre écueil du disque est aussi de sonner parfois trop proche de l’original ce qui plombe notamment le premier single « L’eau à la bouche ». Soulignons par contre la prise de risque, « Intoxicated Man » repris en version free, et la volonté de reprendre des titres parfois peu connus (« La noyée », « Fresh news from the stars »). Ne soyons cependant pas trop durs avec Lulu qui est encore jeune (25 ans), qui visiblement se cherche encore, et doit de plus supporter sur ses épaules toute la pression liée à son patronyme. Le jeune homme est également compositeur, une musique casée chez Marc Lavoine notamment, un compositeur resté étrangement muet sur son propre disque. Aussi cet opus ne peut être considéré que comme une étape intermédiaire avant de sortir de l’ombre de son paternel. Souhaitons lui de sortir au plus vite un album qui soit vraiment le sien.

www.lulugainsbourg.com

samedi 12 novembre 2011

« Listen to me » Compilation hommage à Buddy Holly


Décédé alors qu’il n’avait même pas encore 23 ans, classique parmi les classiques, Buddy Holly fut une star du rock n’roll naissant entre le printemps 1957 et l’hiver 1958-1959. Le corpus de chansons laissées par Buddy Holly est d’autant plus impressionnant qu’il fût enregistré et composé, bien souvent par ses soins, en à peine 18 mois et reste aujourd’hui une référence pour de nombreux artistes. L’évidence mélodique d’« Everyday » (peut-être bien la plus grande chanson jamais enregistrée et je pèse mes mots), par exemple, est annonciatrice des futurs tubes des Beatles. Buddy Holly aurait fêté ses 75 ans cette année, et cet anniversaire est fêté un deuxième album hommage « Listen to me », après le très réussi « Rave on » sorti au début de l’été. Dans un cas comme dans l’autre, les stars ont répondu présent, et dans le cas qui nous concerne, Brian Wilson (« Listen to me »), Ringo Starr (« Think it over »), Imelda May (« I’m looking for someone to love ») sont tous auteurs de performances assez remarquables. La palme revient certainement à Chris Isaak (« Crying, Waiting, Hoping ») qui trouve ici un terrain d’expression idéal pour sa voix d’ange et ses arpèges délicats. Parmi les autres bonnes surprises Patrick Stump qui réinvente « Everyday » sur la base d’étonnantes percussions ou Linda Rondstadt qui entraîne « That will be the day » sur un chemin country. D’une manière générale les réussites sont assez nombreuses (citons quand même Lyle Lovett, Jeff Lynne, Jackson Browne…) mais cela n’empêche pas quelques couacs : The Fray (« Take your time ») et Cobra Starship (« Peggy Sue ») qui sonnent trop variété. L’album s’achève avec une surprenante reprise de « Raining in my heart » par Eric Idle (l’ancien Monty Python) et ce dernier n’étant ni chanteur ni musicien, sa relecture est pour le moins personnelle et frappadingue à défaut d’apporter quelque chose de neuf au niveau musical.

Sortie le 21 novembre.

vendredi 11 novembre 2011

Patrick Sweany+Southside Johnny & The Asbury Jukes, Paradiso, Amsterdam, 28 octobre 2011.



Aujourd’hui My Head is a Jukebox vous fait voyager et prends la route (enfin plus précisément le train) à la rencontre du vénérable Southside Johnny et de son groupe The Asbury Jukes. Southside Johnny ne tournant plus en France, faute de popularité, c’est à Amsterdam, au Paradiso, que nous avons assisté à sa tournée européenne annuelle. Un petit mot pour commencer sur Southside Johnny, le « king of the Jersey Shore », chanteur ayant débuté dans les années 70, grand ami de Bruce Springsteen qui lui a offert plusieurs chansons et avec lequel il a partagé le guitariste Little Steven.

La soirée se déroule au Paradiso, un lieu mythique d’Amstedam, une ancienne église transformée en salle de concert à la fin des années 60 après que l’endroit fut squatté par des hippies. Longtemps un haut lieu de la culture contestataire, le Paradiso est depuis rentré dans le rang. Assez vaste, l’ancienne église abrite un bar en sous-sol ainsi que deux salles de concert, la petite salle et la grande halle où se produit Southside. Avec ses vitraux et ses deux mezzanines, l’endroit a incontestablement une âme et du cachet sans être aussi belle que certaines salles parisiennes (La Cigale, Le Trianon). Néanmoins l’endroit est vraiment chouette et Amsterdam peut se targuer d’abriter une salle sortant de l’ordinaire.


La première partie est assurée par Patrick Sweany, un guitariste/songwriter originaire de l’Ohio et qui fût un temps produit par le Black Keys Dan Auerbach. Seul avec sa guitare et une mini estrade à ses pieds en guise de percussion, Sweany semble être un peu esseulé et à la peine. Son set révèle néanmoins de réelles dispositions de songwriter et son répertoire entre blues, folk et soul gagnerait à être joué en groupe malgré tout son talent de guitariste. Patrick possède également une voix qui porte et qui est justement trop forte pour être accompagnée par une simple guitare. Un excellent musicien et une belle découverte malgré tout pour commencer la soirée. Et comme il est assez rigolo et blague régulièrement avec le public, on a passé un bon moment en sa compagnie.

Et puisque l’on parlait de voix, c’est justement à cette dernière que Southside Johnny doit sa réputation. Vieilli avec élégance son timbre est maintenant un peu éraillé et convient de mieux en mieux à son style musical. Qualifié en introduction de « old fashionned Jersey Shore rock n’roll » Johnny oscille entre pur rock n’roll et rhythm n’blues. Un ou deux blues originaux fûrent même joués au cours du concert pour maintenir la balance. Johnny est entouré par un groupe assez nombreux, à l’ancienne, et ce depuis toujours : une section de cuivres, orgue hammond B3 (et la cabine leslie idoine), basse, batterie et guitare pour un résultat musicalement très énergique et soulful. Johnny est également un excellent harmoniciste, dont il jouera un peu pour un résultat assez mitigé. C’est le seul point noir de la soirée, les cuivres et l’harmonica se marient assez mal et le mélange donne un résultat confus, une sorte de bouillie sonore. Véritable showman Johnny est vêtu du maillot orange de l’équipe de foot locale, un truc pour se mettre le public dans la poche, sport qu’il pratiquera sur scène faisant quelques passes avec le bassiste, un tambourin en guise de ballon. Quel comique ! Johnny fait des blagues, s’amuse à perturber son pianiste en plein show, c’est aussi une petite boule d’énergie qui n’arrête pas de sauter partout. Généreux avec le public, Southside Johnny et son groupe reviendront par deux fois sur scène pour les rappels pour un show qui durera au total pratiquement deux heures et demie (quitte à faire le voyage autant que cela vale le coup). Un excellent concert, dommage toutefois qu’il faille traverser une frontière pour pouvoir en profiter.

www.southsidejohnny.com

www.patricksweany.com

dimanche 6 novembre 2011

Mick Wigfall and The Toxics + Imelda May, La Cigale, 26 octobre 2011.


Une petite poussée de fièvre rockabilly est à prévoir en ce mercredi soir sur la superbe scène de la Cigale. On commence avec la belle découverte de la soirée, l’anglais Mick Wigfall accompagné de son groupe The Toxics. La soirée ne pouvait mieux commencer en compagnie de ce trio. Leur leader Mick Wigfall possède une voix éraillée, reconnaissable entre mille et dont le timbre s’adapte aussi bien au rockabilly qu’au blues. C’est également un contrebassiste, qui n’hésite pas à martyriser son instrument dans le but d’en tirer des sonorités invraisemblables, du swing plein les mains. Véloce et rythmé c’est tout simplement excellent. Le visage caché par un masque de catcheur le batteur en rajoute également une couche et est à l’unisson de son chanteur. A eux deux ils forment une section rythmique redoutable. Ils sont enfin accompagnés d’un guitariste solide. Qu’ajouter de plus ? Qu’ils ont bon goût puisqu’ils reprennent le « Big in Japan » de Tom Waits (ils ont également des compositions originales à leur répertoire). Une excellente découverte. Il paraît qu’ils sont installés en France, aussi espérons les revoir bientôt.

Ancienne compagne de vaches maigres de Mick Wigfall, l’Irlandaise Imelda May prend la suite sur scène pour son premier passage en tête d’affiche à Paris. Repérée en première partie du Brian Setzer Rockabilly Riot en juin dernier, Imelda est déjà une star majeure dans son pays natal et vient tout juste d’être lancée sur le marché français. Avec succès semble-t-il puisque la date affiche complet. Sexy comme tout moulée dans sa robe léopard et les talons aiguilles aux pieds, Imelda fait chavirer les têtes de linottes de l’assistance masculine. Sa voix, grave, est à se damner et peut scotcher tout le monde aussi bien en mode électrique qu’accompagné d’un simple ukulélé, la belle Imelda possède plus d’un atout pour séduire le public. D’une maladresse charmante quand elle essaye de parler français, bien mise en valeur, c’est elle la star, le reste du groupe est plus en retrait, Imelda a fait sensation. Son groupe est particulièrement bien rodé, rompu a l’exercice et passe sans difficulté du rockabilly au jazz contexte dans lequel Imelda fait merveille grâce à son chant swing en diable. Remplacera-t-elle Amy Winehouse (dans un genre certes un peu différent) dans les petits cœurs des fans éplorés ?

samedi 5 novembre 2011

Steve Earle and The Dukes and Duchesses, La flèche d’or, 22 octobre 2011.


Retour sur une scène parisienne de la légende country Steve Earle, avec son groupe The Dukes à ses côtés. C’est un également un retour à ses racines une fois passée la phase expérimentale ou il était accompagné d’un DJ. Un changement toutefois, le groupe s’appelle dorénavant The Dukes and Duchesses puisqu’il compte dans ses rangs deux musiciennes y compris sa femme Allison Moorer. Au cours de cette soirée, qui s’est déroulée en deux temps, un premier set en remplacement de la première partie d’une heure environ suivi d’un deuxième set beaucoup plus long, Steve Earle a revisité sa carrière et les différents styles musicaux qu’il a visité au cours de cette dernière. De la country bien sur mais aussi du rock nettement plus lourd (« Copperhead Road ») et du folk (« My old friend the blues »). Pour ce faire Earle utilise toute une palette d’instruments qui va de la guitare au bouzouki (une guitare grecque) en passant par le violon, l’orgue et l’accordéon. Autre atout dans la manche de ce vieux barde de Steve Earle un excellent groupe et un particulier un talentueux guitariste, Chris Masterson originaire d’Houston (Texas). Retenez ce nom, ce type là est brillant. Pas chien, Earle laisse à chaque musicien le temps pour s’exprimer quitte à se retrouver au rang de simple sideman. Allison Moorer (par ailleurs auteur de jolis contre-chants) a pu caser plusieurs compos perso, idem pour le fameux Chris Masterson (qui œuvre aussi dans le groupe The Mastersons) et même le bassiste aura droit à son petit quart d’heure de gloire. Evidemment connaissant l’engagement du bonhomme, le show prend parfois des allures de tribune politique et en particulier quelques petites piques sur le sujet de l’immigration. Les artistes country étant assez rares de ce côté-ci de l’Atlantique, on ne peut que se féliciter d’avoir pu assister à cette bien dépaysante soirée.

mercredi 2 novembre 2011

Mark Knopfler + Bob Dylan, Bercy, 17 octobre 2011.


Le temps d’une tournée commune, le deuxième assurant la première partie du premier, le légendaire Bob Dylan retrouve Mark Knopfler qui fût son producteur durant les années 80 (pas les meilleures de l’artiste soit dit en passant).

On commence donc avec Mark Knopfler et cette fois-ci point de « Sultans of swing » mais une espèce de bouillie/soupe d’inspiration celtique, nouvelle obsession de l’ex-Dire Straits. Les compositions s’étirent en longueur, procurant un sentiment lénifiant chez l’auditeur, jouées par un groupe très (trop ?) nombreux. Ce n’est que lors d’un blues joué en trio, avec un batteur et une contrebasse pour simple accompagnement, que Knopfler retrouve une simplicité salvatrice. Excellent morceau que ce blues à la fois long et hypnotique durant lequel le guitariste prouve qu’il n’a rien perdu de son délicat toucher de guitare. Les sons que Knopfler arrive à tirer de son instrument sont à la fois purs et cristallins et viennent en partie de son jeu au doigt sans l’aide d’un médiator. Méthode qui a fait toute sa réputation auprès des guitaristes amateurs…

Il fallait voir la mine déconfite des spectateurs, dont plusieurs grappes ont quitté la salle avant même la fin du show… Comme il en a bien souvent pris l’habitude ces dernières années, Bob Dylan transforme complètement ses compositions sur scène au point que l’on reconnaît certaines grâce aux paroles et non la mélodie. Et ce Dylan qui ne joue pratiquement plus de guitare sur scène mais du clavier, sur le côté de la scène, histoire d’assurer une vue parfaite pour une partie du public (dont nous faisions partie) sur… le dos de l’artiste ! Cependant, accompagné par un excellent groupe, d’inspiration folk, country et un soupçon de rock n'roll estampillé 50's entre autres sources de la grande musique américaine, cette relecture du répertoire de Dylan vaut vraiment le coup d’être écoutée pour peu qu’on lui porte l’attention qu’elle mérite. A la fin du concert le débat fait rage, dans les couloirs de Bercy, entre fans de l’artiste. Entre autre pomme de discorde, le jeu d’harmonica, jugé trop fort par certains dans le but de cacher une supposée faiblesse en la matière. Soyons clairs Dylan n’est jamais passé pour un instrumentiste virtuose, tant à la guitare qu’à l’harmonica, à la Jimi Hendrix. Ce qui fascine chez lui c’est les compositions. Si le talent d’un artiste se mesure à la prise de risques de ce dernier alors Dylan en est un et un très grand qui plus est…

mardi 1 novembre 2011

Jeu Concours Blues sur Seine

Le festival Blues sur Seine et My head is a jukebox vous offre la compilation (hors-commerce donc collector) de l'édition 2011 du festival. Pour participer rien de plus simple envoyez un email à l'adresse suivante myheadisajukebox@gmail.com en précisant dans l'objet "Concours Blues sur Seine". Les plus rapides gagneront un cd. Attention les disques sont disponibles en quantité limitée. Good luck.