On commence par un
coup de cœur pour Alka, la chanteuse en charge de la première
partie. Plutôt mignonne et sexy, la petite brunette est l'héritière
des grandes muses gainsbourgienne, avec la même façon de chanter,
dans le souffle, un petit brin de voix légèrement fluet. De ses
textes, s'échappent les effluves d'une mélancolie prégnante, même
dans les moments décalés (la reprise inattendue de Booba) ou
humoristiques, l'hilarante « Mon mec ». Sur ce dernier
titre, Alka choisit au hasard un homme dans le public qu'elle désigne
comme son « nouveau mec ». Assis seul au cinquième rang,
l'auteur de ces lignes avoue alors une pointe de jalousie. On
reconnaît bien là l'actrice (qu'elle est également) dans cette
manière d'interpréter chaque texte comme un rôle. Une belle
première partie, en piano/voix, pour débuter la soirée.
Dans la vie, on peut
soit hurler avec les loups, crier haut et fort à l'injustice ou,
comme Alister, suggérer, au deuxième degré, plutôt que
d'affirmer. Ainsi, ce dernier, derrière son humour et son je m'en
foutisme de façade, ne se prive pas de laisser passer quelques
piques bien senties (« Je travaille pour un con »
dédicacé à une pauvre postière victime d'un AVC). Musicalement,
Alister arpente un chemin guère usité de nos jours, celui de la
chanson rock. Un genre typiquement français et ancré dans les
années 1970, où le texte, soigné, côtoie des guitares
frénétiques. Pas de nostalgie cependant, mais plutôt une volonté
de prolonger une tradition, de s'intégrer dans la grande histoire de
la musique populaire hexagonale. L'affaire est menée tambour
battant, sur un tempo dingue, par un batteur véloce au bord de
la crise d'apoplexie (on pense à « message personnel »
de Françoise Hardy). Les lignes de basses sont énormes et, derrière
son clavier, Alister peaufine le tout de notes de piano légères.
Après une première partie au piano, Alister se saisit d'une
deuxième guitare et c'est le concert qui bascule à la limite du
garage rock. Fort !
Avant la sortie de
son nouvel album « Mouvement Perpétuel » (chronique ici)
prévue pour le 4 novembre, Alister retrouvera la scène des trois
baudets (avec Alka, toujours en première partie) le 11 octobre
prochain.
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