Longtemps les
Jayhawks ont été le groupe d'une hydre à deux têtes, Mark Olson
et Gary Louris. Leur musique était le résultat d'une magnifique
complémentarité, un guitariste acoustique/harmoniciste d'un côté
(Olson) et un autre guitariste, au son électrique et furieux de
l'autre (Louris). Entre délicatesse folk et fulgurances fuzz, la
musique des Jayhawks offrait un panorama à 360° de tout ce que l'on
aime dans le rock étasunien, l'album « Hollywood town hall »
(1992) faisant office de chef d’œuvre, un peu oublié de nos
jours. Puis Olson est parti, revenu, reparti. Le groupe s'est séparé,
rabiboché, trente ans après leurs débuts, les Jayhawks sont
toujours là, sous la férule du seul Louris. Même amputé de son
co-fondateur (l'historique bassiste Marc Perlman est par contre
toujours là, lui) les Jayhawks sont toujours capables de très beaux
moments de musique. Seul à la manœuvre, Louris emmène le groupe
sur un terrain différent mais similaire. Les influences country et
folk s'effacent peu à peu ("The devil is in her eyes" ressemble toutefois au Jayhawks d'avant) au profit d'une démarche plus ouvertement
rock voire indie (« Lost the summer »), un apport de
Peter Buck (ex-REM) qui a co-produit le disque ? Ailleurs
(« Leaving the monster behind », « Pretty roses in
your hair ») le groupe évoque toujours les grands espaces et
la route empruntant une voie hybride entre pop et americana
(« Isabel's daughter », l'étonnante « Ace »
délicatement noise). A la fois novateur et fidèle à leur
tradition, les Jayhawks sont de retour avec un chef d’œuvre de
plus. On n'en attendait pas moins de ce groupe, une valeur sûre
établie depuis de longues années…
En concert le 9
septembre à Paris (Divan du monde)
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