jeudi 9 octobre 2014

Clementi



Ancien leader des confidentiels Meubles Orange dans les années 1990, Clementi fait son retour sur la scène musicale avec ce premier effort éponyme. Pour ce comeback, Clementi a rapidement fait le choix de l'autoproduction afin de conserver un contrôle total sur son œuvre. Bien loin de la pop des Meubles Oranges, Clementi se rapproche avec ce disque d'un certain idéal de la chanson française. Apôtre d'une démarche minimale, l'album s'articule autour de trois éléments seulement : une vieille guitare acoustique, quelques chœurs féminin et le chant de Clementi (et quelques percussions sur « Tourner quand même »). Point d'effet de manche, pas d'entourloupe de producteur ou de gros son, ici, tout n'est qu'acoustique chatoyante et délicats arpèges de guitare. De fait, Clementi revient à la base et à ce qui importe le plus dans le fond : La chanson, soit une mélodie et un texte. En ce sens Clementi valide une des théories de l'auteur de ces lignes : l'acoustique est le juge de paix ultime pour évaluer une composition. En l'espèce, le test est passé haut la main. Ce contexte dépouillé permet de mettre en valeur la finesse d'écriture de Clementi aussi bien musicale que pour les textes mélancoliques et doux amers à la rime riche (A noter « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans » poème de Charles Baudelaire mis en musique). Un travail d'orfèvre, à l'opposé des canons actuels, qui réclame de l'attention et de l'écoute pour être pleinement apprécié. On n'est pas loin de penser que le vinyle et l'impossibilité de sauter les titres ou de revenir en arrière aurait été le support physique idéal pour en apprécier toutes les nuances. Aussi doux qu'un rayon de soleil, ce disque intemporel est très probablement un classique en devenir...
En concert gratuit le 27 octobre à Paris (le Pop In, 105 rue Amelot, Paris XI)
Pour se procurer l'album cliquez ici

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