Personnage énigmatique au parcours
difficile à retraçer, Loren Connors (né à New Haven, Connecticut
en 1949) a sorti environ 80 albums, sous differents alias (Guitar
Roberts, Loren Mazzacane etc...) depuis ses débuts en 1978.
Largement méconnu du grand public, le musicien est pourtant un
pilier des musiques expérimentales, et compte quelques fans célèbres
parmi les membres de Sonic Youth (Lee Ranaldo, Thurston Moore) et
Tortoise (Jim O'Rourke), ce qui à l'écoute de sa musique n'a dans
le fond rien de surprenant. Plus étonnant, la maladie de Parkinson,
diagnostiquée en 1992, n'a en rien ralenti son rythme de travail.
Sorti à l'origine en l'an 2000 et oublié depuis, son album
« Portrait of a soul » vient d'être réedité avec une
nouvelle pochette et un mastering inédit. Un disque que Connors
lui-même considère comme le plus personnel. Purement instrumental,
le concept du disque s'articule autour d'un cycle de 24 heures mis en
musique. Ainsi, les 14 premières plages constituent un suite
sobrement intitulée « Day ». La soirée, « Evening »
s'étend des pistes 15 à 19 ; la nuit « Night »
tombe à la plage n°20. Enfin, les trois derniers morceaux
(numérotés 24, 25 et 26) sont une aube nouvelle (« Dawn »).
Loren Connors, fait partie de ces
artistes inclassables et ce disque ne ressemble finalement à rien de
vraiment connu. Entièrement instrumental, enregistré avec très peu
de moyen juste des guitares avec quelques effets d'écho, l'album
aligne de petites pièces musicales, assez courtes, qui ont toutes la
particularité de se couper brutalement. Un effet de style assez
perturbant qui, au début, fait croire que le lecteur est brusquement
tombé en panne. On ne peut pas être plus éloigné d'un songwriting
classique, cette notion même semble en l'espèce être désuète, et
il ne serait en rien étonnant que la musique ici présentée ait été
improvisée. Différentes sources nous apprennent que Connors seraît
influencé par le blues et la musique Irlandais, influences
totalement indétectables ici. En fait l'artiste a réussi cette
prouesse relativement rare, celle de s'approprier totalement son
instrument au point de créer son propre langage personnel. Calme,
planante, profonde, la musique de Connors est propice à l'imagerie
mentale et évoque des paysages infinis et désertiques. Un charme
auquel les rêveurs de toutes sortes ne devraient pas rester
insensibles...
Pour se procurer le disque cliquez ici
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