Après des débuts marqués par le folk
et la country (seule "Eat for free" placée en clôture rappelle ces influences), la toute jeune trentenaire américaine Haley Bonar
change radicalement d'orientation musicale sur son quatrième effort.
Le regard dorénavant tourné vers les eighties, Haley a eu le bon
goût de garder ce que la décennie avait de meilleur : une
certaine idée du spleen et de la mélancolie. On y retrouve ainsi un
peu de ce qui faisait le charme des albums des Cure, Joy Division ou
Smiths de l'époque. Le disque entier est porté par des lignes de
basse énormes dignes de Simon Gallup comme sur le morceau titre
« Last war », grande réussite, merveilleusement hantée
de l'album. Ailleurs, c'est le grain de voix diaphane, les nappes
synthétiques et les guitares fantomatiques qui font des merveilles
(cf. « Heaven is made for two »). Il serait ainsi aisé
de parler de disque d'ambiance ou d'atmosphère sombre si une
approche pop ne venait pas contrebalancer la relative noirceur de
l'ensemble. Car « Last war » est également un disque
« girlie », accrocheur sans ostentation (le très rock
« Woke up in my future », la pop de « Bad
reputation »), il est cependant inutile de chercher le tube FM
ici, il n'y en a point, Haley a en effet beaucoup mieux à offrir.
Enfin nous remercions Haley d'avoir mis de côté l'insupportable
martèlement des batteries de l'époque au profit de rythmiques plus
légères et bien plus agréables. Une très bonne surprise ce
nouveau disque qui renoue avec la durée, idéale, d'un vinyle.
jeudi 2 octobre 2014
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