Il fût un temps, pendant les années
1990, où Matt Sharp fût un musicien à la mode. Bassiste et
co-fondateur de Weezer (un groupe qu'il a quitté en 1998) pendant la
meilleure période de ces derniers et en parallèle, leader de The
Rentals, formation plus new-wave, qui en 1995 a décroché un tube
avec l'excellente « Friends of P. ». Après un deuxième
disque avec les Rentals « Seven more minutes » en 1999,
Sharp est tombé peu à peu dans l'oubli. Ses activités se sont fait
plus discrètes, notons tout de même un album en solo (disponible un
temps sur CD Baby) et, surtout, le coffret « Songs about time »
ambitieux projet protéiforme comprenant des chansons, des photos et
des films dont on retrouve les meilleurs pièces musicales,
retravaillées, sur ce nouvel effort, le premier sous l'alias Rentals
depuis 15 ans. Le groupe a également été renouvelé et la recrue
la plus spectaculaire se nomme Patrick Carney, batteur des Black Keys
de son état. Ce nouveau disque s'ouvre donc avec « It's time
to come home », titre pour le moins approprié tant la
sensation de retour semble pregnante pendant les 40 minutes que dure
ce nouvel enregistrement. C'est avec plaisir que l'on retrouve les
Rentals et on constate que la recette n'a que très peu bougée en
dépit des années : un savant alliage entre l'orgue Moog,
plutôt typé années 1980, (« Seven Years »), guitares
énormes délivrant un prototype de gros son typique des années 1990
(« Thought of sound ») et choeurs féminins. Si la
formule musicale est quasi identique, l'homme en revanche a beaucoup
changé. Et gagné en maturité, surtout. La différence se fait sur
une somme des petits détails : le son est énorme, l'écriture
musicale plus précise favorise les « hooks » mélodiques
et les paroles dévoilent une sensibilité inédite. Lorsque le
cocktail est bien dosé, il se révèle particulièrement corsé. The
Rentals n'a pas son pareil pour délivrer des tubes intemporels :
« 1000 seasons », « Damaris », « Song
of remembering » (Joey « Pixies » Santiago à la
guitare, quand-même!!) avec la dose de nostalgie nécessaire sans
tomber dans l'excès. Enfin avec « The Future », placée
en clôture, Sharp réussit son feu d'artifice final en entraînant
son groupe sur un terrain nettement plus expérimental. Un retour
aussi inattendu que réussi.
http://therentalsmusic.tumblr.com/
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