En solo ou sous l'alias Zend Avesta,
Arnaud Rebotini est un acteur majeur de la musique électronique dans
notre hexagone ; musicien et producteur, sa patte « glacée »
avait notamment fait des merveilles sur l'album de Rafale. Aux
commandes de Black Strobe depuis une quinzaine d'années, Arnaud
laisse libre cours à sa passion du rock (voire du métal par moment)
et du blues. Conscient qu'il n'a ni le vécu ni la légitimité (ceci
est dit sans offense) pour concurrencer BB King et autres John Lee
Hooker sur leur propre terrain, Rebotini préfère intégrer le blues
comme une influence première en matière de composition plutôt que
de jouer l'imposture et se faire passer pour un bluesman pur. Black
Strobe est ainsi un groupe aux contours fuyants, limite expérimental,
cherchant à concilier la passion de la guitare ternaire avec celle
des synthés analogiques. Le groupe n'est pas sans rappeler Depeche
Mode (attention, celui de « Personal Jesus »), où une
guitare ternaire ferraille dur contre synthés et autres boîtes à
rythmes, un peu comme si Nine Inch Nails s'était mis en tête de
faire un album de reprises de Muddy Waters. Les Doors du 21ème
siècle. L'album brille par son côté oblique, les chansons
ménageant de nombreuses surprises, une passage très rock succédant
à un interlude électro plutôt froid et vice-versa ; le plus
intriguant étant certainement cette reprise entièrement synthétique
du « Folsom Prison Blues » de Johnny Cash. Au fil du
disque, Rebotini laisse également apercevoir de belles qualités
vocales. Tel un stentor, son timbre de gorge, profond est idéal pour
incarner ce genre de répertoire. Finalement, il n'y a guère que les
puristes de tout bords pour ne pas apprécier la démarche.
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