Scandaleusement méconnu de ce côté
ci de l'Atlantique, généralement assez mal porté sur les choses du
rock, les texans de Spoon sont pourtant l'un des meilleurs groupes
indie actuellement en activité qui, en 2007, avait accouché d'un
chef d’œuvre au titre complètement idiot « Ga ga ga ga
ga ». Formé en 1994, Spoon a donc sorti fin août son huitième
album, le premier après un break de quatre années. Dans
l'intervalle la troupe menée par le duo Jim Eno/Britt Daniel s'est
adjoint l'apport d'un clavier, Alex Fischel dont l'apport est assez
sensible sur « Inside out », « Let me be mine »
et « New York Kiss ». Le disque démarre fort avec un
« Rent i pay » tout en guitares tendues et nerveuses, une
certaine idée du bonheur ! On retrouve un peu plus loin avec
« Outlier » leur sens particulier du groove, de la basse
en particulier, qui se mélange à merveille aux guitares rêches.
Tout au long du disque le chant écorché, sur le fil, de Britt
Daniel fait des miracles. Les trois ingrédients majeurs de Spoon
sont ainsi résumés. Loin de pratiquer l'attaque frontale, Spoon
excelle dans ces ambiances en clair/obscur. La musique de Spoon n'est
jamais vraiment violente, cette dernière notion serait plutôt sous
entendue même sur un morceau plutôt acoustique comme « I just
don't understand ». Tractée par une section rythmique plutôt
du genre nerveuse, la machine Spoon est ainsi lancée à plein régime
parfois traversée d'éclairs de guitares venus d'on ne sait où
(« Knock Knock Knock », « They want my
soul »). L'écoute de cet excellent disque est conseillée à
tous les nostalgiques du rock des années 1990 de Weezer et autres
Nada Surf.
En concert le 6 novembre au Trabendo
(Paris). Attention notez bien cette date, les concerts de Spoon sont
très rares en France, leurs passages se comptent sur les doigts
d'une main...
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