Composé de sept membres et originaires
du Wisconsin, les Américains de PHOX prennent à malin plaisir à
nous tourner en bourrique avec ce premier album aux contours
difficilement définissables... PHOX tout d'abord, c'est une
formidable chanteuse, Monica Martin, au timbre diaphane, hypnotique
et terriblement évocateur, parfait pour les ambiances de fin de
nuit. Une voix de conteuse qui fait le liant du disque. Car
musicalement, c'est un peu foutraque, de la pop indé au rock
psychédélique (« Laura »), pastichant la bossa nova
entre deux (« Calico man »), PHOX part un peu dans tous
les sens. Mais attention foutraque ne veut pas dire bordélique. Les
compositions sont abouties et en place mais les arrangements étonnent
(la trompette d' « Evil »). Plus d'une fois
l'auditeur est étourdi par les étranges chemins de traverse pris
par les musiciens : tiens, un banjo reggae, quelle drôle d'idée
(« Slow motion ») ! Lorsqu'il se maintient sur une
ligne directrice, PHOX accouche de chansons formidables (le folk
« 1936 »). Mais l'album a ceci de fascinant que l'on ne
sait jamais trop à quoi s'attendre au détour d'un couplet au fil
d'orchestrations qui ont le chic pour arriver tel un cheveu sur la
soupe (l'intro de "Kingfisher" qui sonne comme de la musique de chambre). Pourquoi pas après tout ? Loin d'être un produit de
consommation courante, vite écouté, vite oublié, PHOX nécessite
une écoute attentive et répétée pour bien en saisir toutes les
nuances...
En concert à Paris (Badaboum) le 19 novembre
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