Et si nous prenions, le temps d'un
disque, la poudre d'escampette histoire d'échapper à cette saison
qui n'a de printanière que le nom ? Je vous propose donc de
prendre la direction l'île de la Réunion à la découverte de la
jeune artiste Maya Kamaty et de son premier effort « Santié
Papang » (Sentier Papang). Chanteuse à la voix charmeuse (« Ti
Brine », la brume), Maya Kamaty chante le Maloya, sorte de
pendant réunionnais du blues et de la soul music dont le rythme
chaloupé résonnait autrefois dans les champs de canne à sucre. Chanté
majoritairement en créole, le disque scintille d'une acoustique
chaleureuse à base de guitare, de ukulélé et de percussions
traditionnelles entretenant un swing tropical chaud comme un rayon de
soleil (« Ti kok », frérot, « Mazine »,
Imagine). Quelques titres en français apportent un nouvel éclairage,
en particulier sur le très beau premier single « Ecris-moi »
au rythme jazzy. Parfois Maya semble comme envoûtée par un
sortilège mi-progressif, mi-psychédélique comme sur « Mové
Rev » (Mauvais rêve) ou sur le tryptique
« Interlude/Veli/Dernié viraz » qui, placé en fin de
programme, apporte une note étrange et magnétique à l'album. Un
disque escarpé comme l'île natale de Maya, faîte de roche et de
forêts luxuriantes. Un album exotique pour nos oreilles
métropolitaines, propice à la rêverie en pensant aux sables
lointains. Du soleil sur cd.
lundi 30 mars 2015
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