Il est temps de se libérer d'un
terrible tabou dans notre existence : les succès rencontré par
les Libertines, Pete Doherty en solo et autres, est toujours resté
mystérieux à nos oreilles. On a beau avoir essayé, il y a toujours
eu quelque chose que l'on n'a pas réussi à saisir chez ces Anglais.
Mais la donne pourrait bien changer avec ce nouvel effort de
l'infatigable Carl Barat. En attendant la réunion tragi-comique
desdits Libertines, Barat s'est profondément remis en question et a
trouvé l'exil en Californie. Le disque est né de façon peu
commune, enregistré à Van Nuys, lointaine banlieue de la Vallée de
Los Angeles, et capitale du cinéma porno étasunien : « En
face du studio, il y avait ce cabinet médical où tous ces acteurs
pornos venaient chercher leurs résultats de MST. Je me retrouvais
sur le trottoir d'en face quand je sortais fumer une cigarette, eux
étaient là le regard hagard. On s'épiait à tour de rôle. La
situation était très cocasse, comme un documentaire de Louis
Theroux ». Tout ceci nous donne l'impression que Barat s'est
réellement mis en danger sur ce disque, collaborant avec des
musiciens inconnus réunis par le producteur Joby Ford (par ailleurs
guitariste du groupe punk The Bronx). Résultat, un album assez
différent des productions récentes de Barat, axé sur les guitares
abrasives et marqué du sceau de l'urgence (« A storm is
coming », « Glory days »). Un peu comme si les
jolies compositions pop de Barat avait été vitriolées avec
minutie, car la paire n'a pas laissé les mélodies sur le bord de la
route (« Beginning to see », « March of the Idle »,
« We want more ») au milieu de ce tourbillon
d'électricité. Barat n'a peut être pas signé ici le disque du
siècle, mais un simple album de rock n'roll, remarquable
d'efficacité et à l'écoute immédiate.
En concert le 4 mars à Paris (La
Maroquinerie).
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